11 caractéristiques du livre de l’Apocalypse (John MacArthur)
Beaucoup de gens sont confus par rapport au livre de l’Apocalypse, qu’ils perçoivent comme une énigme mystérieuse, étrange et indéchiffrable. Mais rien ne saurait être plus loin de la vérité. Loin de dissimuler la vérité, le livre de l’Apocalypse la révèle en fait. Il s’agit du dernier chapitre de l’histoire divine de la rédemption. Il nous indique comment tout se terminera. De même que le récit de la création n’était ni vague ni obscur, mais clair, ainsi Dieu a donné de la fin des temps un récit détaillé et bien précis.
1. Sa nature essentielle
Révélation (1.1a)
Le mot apokalupsis (révélation) apparaît dix-huit fois dans le Nouveau Testament, toujours, lorsqu’il sert pour désigner une personne, avec le sens de « devenir visible ». Dans Luc 2.32, Siméon a loué Dieu pour l’enfant Jésus, le qualifiant de « Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple ». Siméon a exalté Dieu parce que le Messie avait été rendu visible aux hommes. Dans Romains 8.19, Paul a parlé de la transformation manifeste des croyants dans la gloire comme de « la révélation des fils de Dieu ». Paul (1 Co 1.7) et Pierre (1 Pi 1.7) ont employé tous les deux le mot apokalupsis pour désigner la révélation de Christ lors de sa seconde venue.
Le livre de l’Apocalypse révèle un grand nombre de vérités divines. Il met l’Église en garde contre le danger du péché et l’informe de la nécessité pour elle d’être sainte. Il révèle la capacité qu’ont Christ et les croyants de triompher de Satan. Il révèle la gloire et la majesté de Dieu et dépeint l’adoration empreinte de révérence qui enveloppe sans cesse son trône. Le livre de l’Apocalypse révèle la fin de l’histoire de l’humanité, y compris le sort politique final réservé au monde, la carrière de l’Antéchrist et la bataille d’Harmaguédon à son point culminant. Il révèle la gloire à venir du règne terrestre de Christ durant le millénium, le jugement dernier, et dépeint la félicité éternelle propre au nouveau ciel et à la nouvelle terre. Il révèle la victoire ultime de Jésus-Christ sur toute opposition humaine et démoniaque.
Mais par-dessus tout, le livre de l’Apocalypse révèle la majesté et la gloire du Seigneur Jésus-Christ. Il décrit en détail les événements associés à sa seconde venue, révélant sa gloire, qui éclatera puissamment et immanquablement comme l’éclair traverse un ciel sombre (Mt 24.27).
2. Son thème central
Jésus‐Christ, (1.1b)
Bien que toute l’Écriture constitue la révélation de Dieu (2 Ti 3.16), le livre de l’Apocalypse est de façon unique la révélation de Jésus-Christ. Or, même si ce livre est assurément la révélation de Jésus-Christ (voir 22.16), il est également la révélation faite à son sujet.
Même un bref survol du livre de l’Apocalypse révèle que Jésus-Christ constitue son thème principal. Il est « le témoin fidèle » (1.5) ; « le premier-né des morts » (1.5) ; « le prince des rois de la terre » (1.5) ; « l’alpha et l’oméga » (1.8 ; 21.6) ; « celui qui est, qui était, et qui vient » (1.8) ; « le Tout-Puissant » (1.8). Dans le premier chapitre seulement, il y a huit références à Christ ! Le livre de l’Apocalypse révèle la majesté et la gloire du Seigneur Jésus-Christ par des cantiques, la poésie, le symbolisme et des prophéties. Il ouvre les cieux à ses lecteurs et leur permet d’avoir, comme cela a été le cas d’Étienne (Ac 7.56), des visions du Fils de Dieu ressuscité et glorifié.
3. Sa source divine
que Dieu lui a donnée (1.1c)
En réalité, le livre de l’Apocalypse constitue le don que le Père a fait au Fils dans un sens bien plus profond et bien plus merveilleux. En récompense de son service parfait, humble, fidèle et saint, le Père a promis d’exalter le Fils. Cela, Paul l’explique comme suit :
Jésus-Christ : existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et il a paru comme un vrai homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (Ph 2.5-11).
L’exaltation de Christ, qui a été promise dans les trois derniers versets (9-11) de ce passage, est décrite en détail dans le livre de l’Apocalypse. Celui-ci contient donc le dévoilement complet de la gloire de Christ à son retour : sa récompense ultime de la part du Père pour sa fidélité lors de son humiliation.
4. Ses destinataires humains
pour montrer à ses serviteurs (1.1d)
Afin d’exalter et de glorifier davantage son Fils, le Père a gracieusement accordé à un groupe de gens particulier le privilège de comprendre les vérités qui se trouvent dans ce livre. Jean décrit ces gens comme ses (ceux de Christ) serviteurs. Le mot doulos (serviteurs) signifie littéralement « esclaves » (voir Mt 22.8 ; Mc 13.34). Cependant, le doulos (serviteur) est un type particulier d’esclave : quelqu’un qui sert son maître par amour et dévouement (Ex 21.5,6).
Voilà pourquoi les incroyants trouvent le livre de l’Apocalypse incompréhensible ; il n’a pas été écrit à leur intention. Le Père l’a donné au Fils afin de le montrer à ceux qui le servent de leur plein gré. Ceux qui refusent de reconnaître Jésus-Christ comme Seigneur ne peuvent s’attendre à comprendre ce livre, comme l’explique Paul : « Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Co 2.14). Les sceptiques incrédules ne trouvent dans le livre de l’Apocalypse que chaos et confusion. Mais pour les serviteurs bienveillants et dévoués de Jésus-Christ, ce livre constitue le dévoilement intelligible de la vérité prophétique sur l’avenir du monde.
5. Son caractère prophétique
les choses qui doivent arriver bientôt, (1.1e)
L’accent que met le livre de l’Apocalypse sur les événements à venir le distingue de tous les autres livres du Nouveau Testament. Bien qu’ils renferment des allusions à l’avenir, les Évangiles sont principalement centrés sur la vie et le ministère terrestres du Seigneur Jésus-Christ. Les épîtres néotestamentaires, comme c’est le cas des Évangiles, nous permettent ici et là d’entrevoir l’avenir. Toutefois, elles visent principalement à expliquer le sens de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ et à appliquer le tout à la vie de l’Église dans le temps présent.
Or, bien qu’il renferme des informations sur le passé (chap.1) et sur le présent (les sept Églises des chap. 2 et 3 ; même s’il s’agit d’Églises historiques qui ont existé du temps de Jean, elles représentent le type d’Églises qui ont existé tout au long de l’ère chrétienne), le livre de l’Apocalypse est axé principalement sur l’avenir (chap. 4 à 22).
Comme c’est le cas de toute littérature prophétique, le livre de l’Apocalypse est axé sur deux choses. Il brosse le portrait de Jésus-Christ dans sa gloire future, ainsi que la bénédiction des saints. Il dépeint également le jugement qui conduira à leur châtiment éternel ceux qui n’auront pas cru à Jésus-Christ. Les vérités profondes et irrésistibles révélées dans le livre de l’Apocalypse amènent donc autant la tristesse que la joie.
Les croyants ne doivent pas tenter de découvrir « les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1.7). En fait, ils doivent en tout temps se rappeler la mise en garde que leur Seigneur leur a faite : « Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra » (Mt 24.42). Le fait de savoir que les événements décrits dans le livre de l’Apocalypse doivent arriver bientôt a motivé et devrait motiver les chrétiens à mener une vie de sainteté et d’obéissance (2 Pi 3.14).
6. Sa communication surnaturelle
et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, (1.1f)
Parmi la littérature néotestamentaire, le livre de l’Apocalypse est unique en ce sens qu’il est le seul livre que Dieu a fait connaître à son auteur humain par l’intermédiaire des anges. Dans 22.16, Jésus a réaffirmé la vérité qui est enseignée ici, en déclarant : « Moi Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. » Des anges ont pris part à la transmission du livre de l’Apocalypse à Jean au même titre qu’ils ont pris part à la transmission de la loi à Moïse (Ac 7.53 ; Ga 3.19 ; Hé 2.2). Non seulement des anges ont pris part à la transmission à Jean du livre de l’Apocalypse, mais encore ils jouent un rôle important dans les scènes que ce livre décrit. Des anges figurent dans chaque chapitre de ce livre, sauf dans les chapitres 4 et 13. Le livre de l’Apocalypse constitue donc une source d’information importante sur le ministère des anges.
7. Son auteur humain
à son serviteur Jean ; celui‐ci a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus‐Christ : soit tout ce qu’il a vu. (1.1g,2)
L’agent humain à qui les messagers angéliques ont communiqué le livre de l’Apocalypse est identifié ici comme son (celui de Christ) serviteur Jean. Il s’agit de l’apôtre Jean, fils de Zébédée et frère de Jacques. Jean a écrit le livre de l’Apocalypse lorsqu’il se trouvait en exil sur l’île de Patmos (1.9).
L’ampleur des visions que Jean a reçues sur cette île aride l’a stupéfié. Nulle part dans l’Évangile qui porte son nom Jean a-t-il fait directement allusion à lui-même. Pourtant, ici, il commence et termine le récit de sa vision par les déclarations : « Moi Jean » et « moi Jean » (1.9 ; 22.8), par lesquelles il exprime son étonnement en recevant des visions aussi déconcertantes.
Comme il a attesté avec fidélité la première venue de Christ (Jn 19.35 ; 21.24 ; 1 Jn 1.2 ; 4.14), de même, sous l’inspiration de l’Esprit, Jean atteste maintenant tout ce qu’il a vu concernant sa seconde venue. Précisément, Jean atteste la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ. La parole de Dieu exprimée dans le livre de l’Apocalypse est le témoignage de la gloire à venir de Jésus-Christ qui a été rendu à son Église (voir 22.16) et que Jean, le témoin fidèle de Dieu, a mis par écrit.
8. Sa promesse de bénédictions
Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! (1.3a)
Le livre de l’Apocalypse se range parmi les promesses de bénédictions (des béatitudes, comme dans Mt 5.3-12) faites à ceux qui le lisent et y obéissent (voir 22.7 ; Lu 11.28). Mais il ne s’agit ici que de deux des sept promesses de bénédictions que contient le livre.
Les trois participes rendus par « lit », « entendent » et « gardent » sont employés au temps présent. Lire et écouter les vérités enseignées dans le livre de l’Apocalypse (ainsi que dans le reste de l’Écriture) et y obéir doivent constituer un mode de vie pour les croyants. Le livre de l’Apocalypse constitue la dernière parole de Dieu pour l’homme, marquant l’achèvement du canon des Écritures (22.18,19) et il englobe le futur de l’histoire de la rédemption (1.19). Il est donc essentiel que les croyants comprennent les vérités contenues dans ce livre.
9. Son urgence irrésistible
Car le temps est proche. (1.3b)
Cette phrase répète la vérité enseignée dans 1.1, selon laquelle les événements dépeints dans le livre de l’Apocalypse sont imminents. Le mot temps ne fait pas allusion au temps marqué par une horloge ou un calendrier, mais à kairos, qui a trait aux saisons, aux époques et aux ères. Cela veut donc dire que la prochaine grande ère de l’histoire de la rédemption par Dieu est proche. Que le retour de Christ, le prochain événement prévu au calendrier prophétique de Dieu, soit imminent, a toujours été l’espoir de l’Église. En effet, Jésus a commandé à ses disciples de s’attendre en tout temps à son retour (Lu 12.35-40). Les apôtres Paul, Pierre, Jacques et Jean ont tous écrit que le retour de Christ est imminent (voir par exemple, Ro 13.12 ; 1 Pi 4.7 ; Ja 5.7-9 ; 1 Jn 2.18).
En dépit du scepticisme des moqueurs, qui demandent instamment : « Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création » (2 Pi 3.4), le Seigneur Jésus-Christ reviendra. Et son retour est proche.
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10. Sa bénédiction trinitaire
Jean, aux sept Églises qui sont en Asie : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus‐Christ, le témoin fidèle, le premier‐né des morts, et le prince des rois de la terre ! (1.4,5a)
« Que la grâce et la paix vous soient données » constitue une salutation courante dans les lettres néotestamentaires, mais cette salutation présente une bénédiction de la part de la Trinité exaltée.
L’expression « celui qui est, qui était, et qui vient » identifie la première personne de la Trinité, Dieu le Père, qui est décrit ici en termes anthropomorphiques. Étant donné qu’il s’agit du seul moyen pour nous de comprendre, cette description en trois volets (voir 1.8 ; 4.8) présente Dieu en dimensions temporelles (passé, présent et futur), bien qu’il soit intemporel. Le Dieu éternel est la source de toutes les bénédictions du salut, de toute grâce et de toute paix.
Les sept esprits qui sont devant son trône désignent le Saint-Esprit. Manifestement, il n’existe qu’un seul Esprit Saint; le chiffre sept le décrit dans sa plénitude (voir 5.6 ; És 11.2 ; Za 4.1-10). Le Saint-Esprit dans toute sa gloire et dans toute sa plénitude donne la grâce et la paix aux croyants ; il est l’Esprit de grâce (Hé 10.29) et produit la paix dans la vie des croyants (Ga 5.22). Ici, on le voit dans la gloire de la place qu’il occupe dans les cieux en présence du Père.
Jésus-Christ est identifié comme étant le témoin fidèle, celui qui dit et représente toujours la vérité, ce qui caractérise certainement le Seigneur Jésus-Christ. Il est aussi le premier-né des morts, c’est-à-dire que de tous ceux qui ont été ressuscités ou qui sont appelés à ressusciter un jour, Jésus est le plus grand. Troisièmement, il est le prince des rois de la terre, décrit Christ comme régnant de manière absolument souveraine sur les affaires du monde, qui lui appartient à juste titre. Il est Seigneur, et c’est lui qui, selon le plan du Père et l’œuvre de l’Esprit, accorde aux croyants sa bénédiction royale de grâce et de paix.
11. Sa doxologie exaltée
À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! (1.5b,6)
L’œuvre que Christ accomplit en faveur des croyants pousse Jean à déclarer avec force une doxologie inspirée et élogieuse à son égard. À l’heure actuelle, Christ aime les croyants d’un amour ineffable (Ro 8.35-39). Cet amour a trouvé sa plus belle expression lorsque Christ nous a délivrés de nos péchés par son sang : référence à l’expiation qu’il a accomplie pour nous en s’offrant en sacrifice sur la croix.
Jean conclut sa doxologie par la seule réaction qui convienne, compte tenu de la magnitude des bénédictions que Christ a déversées sur les croyants : « à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! ». Voilà comment devrait réagir toute personne qui lit ce merveilleux livre dans lequel cette gloire et ce règne à venir sont clairement présentés.
Cet article est tiré du livre : Le temps est proche de John MacArthur