5 attitudes qui ont pour racine l’indrédulité (John Owen)

L’incrédulité se dissimule souvent derrière d’autres attitudes, telles que celles-ci :

i. Certains disent : « Autant que nous le pouvons, nous croyons à la Parole qui est prêchée. Nous faisons plusieurs choses volontairement et prenons garde de ne pas faire le mal. Que demander de plus? » En pensant avoir rempli leur devoir, ceux-ci posent la même question que le peuple a demandée à Jésus en Jean 6.28 : « Que ferons-nous afin de travailler pour les oeuvres de Dieu? » Simon le magicien a entendu la Parole et y a cru autant que possible. Hérode a entendu la prédication de Jean. Mais ni l’un ni l’autre n’était vraiment croyant. Les incroyants peuvent faire toutes ces choses. Toutes sortes d’hypocrites accomplissent toutes sortes de tâches sans posséder la vraie foi. Leur incrédulité est masquée par toute leur activité.

Il existe un acte de foi particulier selon lequel on obéit volontairement à Dieu en toutes choses. Cet acte distinctif est accompagné d’un changement qui bouleverse complètement la nature. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici : toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17). Sans cet acte de foi à la base, aucun autre acte ne prouve qu’une personne soit un croyant.

ii. Certains disent avoir tenté de venir à Christ et de croire en lui, mais ils ne semblent faire aucun progrès. Ils désespèrent en eux-mêmes de le recevoir de la façon décrite dans l’évangile. Je veux rappeler à ces personnes que les disciples ont pêché toute la nuit, mais n’ont rien attrapé (voir Luc 5.3-6). Christ vient à eux et leur dit de jeter leurs filets une fois de plus. Pierre rappelle au Seigneur combien ils ont durement travaillé toute la nuit en vain; mais il écoute le Maître et jette le filet, puis le filet se brise en raison du grand nombre de poissons capturés. Êtes-vous las et déçus des efforts que vous mettez à venir à Christ? Essayez encore une fois. Cette fois, il pourrait vous donner de réussir.

Vous serez détruits, non à cause de vos échecs, mais parce que vous ne tentez plus de venir à Christ. Pensez à la femme de Canaan en Matthieu 15.22-28. En premier, Christ ne lui a pas répondu. Ensuite, les disciples lui ont demandé de la renvoyer. De plus, Jésus a ajouté qu’il n’était venu que pour les Israélites. Néanmoins, elle n’a pas abandonné la cause, mais a adoré Jésus et a dit : « Seigneur, aide-moi ». Il l’a par la suite comparé aux chiens qui n’ont pas le droit de manger le pain des enfants. Si elle avait abandonné la partie à ce point, elle n’aurait jamais obtenu miséricorde. Mais elle n’acceptait pas « non » comme réponse, jusqu’à ce qu’elle soit exaucée. Peut-être avez-vous vraiment prié plusieurs fois sans obtenir de succès. Mais n’abandonnez pas. « Heureux l’homme qui m’écoute, qui veille de jour en jour à mon seuil, qui monte la garde près des montants de mes portes! » (Proverbes 8.34). « Connaissons, cherchons à connaître l’Éternel » (Osée 6.3).

iii. Certains disent savoir qu’ils doivent venir à Christ et croire en lui ou sinon périr, mais sont trop occupés et pensent avoir le temps d’y réfléchir sérieusement plus tard. Y a-t-il plus grande folie que de penser que les pacotilles de la vie présente sont plus importantes qu’un état éternel de bonheur ou de misère? Vous venez pour entendre la parole, et votre cœur dit : « Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains en te couchant… » (Proverbes 6.10). Étant séduits par cette ruse, des milliers de gens meurent chaque jour. La plus grande réussite de Satan consiste à faire croire aux gens qu’ils ont tout le temps du monde pour considérer leur bien-être éternel avant de mourir. N’oubliez pas, l’Écriture dit aujourd’hui, sans vous garantir que vous aurez un autre jour pour recevoir la grâce et la miséricorde (voir 2 Corinthiens 6.2; Hébreux 3.7, 13).

iv. Certains aiment tellement leurs plaisirs pécheurs de la vie présente qu’ils ne peuvent s’en séparer. Si c’est votre cas, il est de notre devoir de vous garantir explicitement que vous ne pouvez pas vous attendre à recevoir miséricorde si votre cœur reste attaché même à un seul péché. Bien sûr que vous ne serez pas complètement libéré de votre vieille nature pécheresse lorsque vous deviendrez un vrai croyant. Mais vous ne pouvez qu’aimer Dieu, ou le monde; Christ, ou Satan; la sainteté, ou le péché. Il n’y a pas de troisième choix (voir 2 Corinthiens 6.15-18). À l’égard de vos supposés plaisirs, à moins d’être en Christ, vous n’avez jamais connu de vrai plaisir. Éprouver la joie qui ne se trouve qu’en lui pendant quelques instants surpasse de loin les plus longues heures passées dans les plaisirs incrédules de ce monde, sur lequel repose la malédiction de Dieu (voir Proverbes 3.13-18).

v. Certains affirment que certains croyants chrétiens qu’ils connaissent ne sont pas meilleurs qu’eux-mêmes et que, par conséquent, ils devraient eux aussi être considérés comme chrétiens. À de telles gens, je dis que certains qui se disent chrétiens sont des imposteurs, prétendant être ce qu’ils ne sont pas. Mais ils auront leur propre jugement à supporter. Également, il est malheureusement vrai que certains vrais croyants ne font pas attention à la façon dont ils vivent et déplaisent à Dieu et déshonorent Christ et l’évangile. Ils ne sont pas les modèles que vous devez imiter.

Le monde ne peut juger les croyants équitablement. Seule une personne spirituelle peut discerner les choses de Dieu (voir 1 Corinthiens 2.14). Les fautes et les échecs des saints sont vus par tout le monde, mais leurs grâces demeurent bien souvent inaperçues. « Toute glorieuse est la fille du roi dans l’intérieur du palais » (Psaume 45.14). Si vous pouvez discerner avec justesse les autres vrais croyants, vous ne désirerez rien d’autre que d’être en leur compagnie (voir Psaume 16.3).

Cet article est tiré de La gloire de Christ par John Owen.