5 bénédictions de la doctrine de l’élection – 1 Pierre 1.1-2 (John MacArthur)

Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées! (1 Pierre 1.1-2)

Les salutations de beaucoup d’épîtres du Nouveau Testament (par ex. Ro 1.7 ; 1 Co 1.3 ; Ga 1.3 ; Ph 1.2 ; 2 Th 1.2 ; Tit 1.4 ; Ap 1.4) reprennent les vœux de Pierre pour ses lecteurs. Le souhait ici provient du mode optatif du verbe plēthuntheiē : que […] vous soient multipliées . L’apôtre aspire à ce que le maximum de grâce divine et de la paix qui y est attachée repose sur ses auditeurs (Ro 5.1). Il désire, pour chaque croyant, le meilleur de ce que Dieu peut offrir, et il leur souhaite que ce « meilleur » augmente régulièrement.

Pierre désire que les destinataires de sa lettre connaissent la totalité des bénédictions riches et variées réservées aux élus de Dieu. À l’heure actuelle, la tendance générale serait plutôt d’éluder les implications profondes de la doctrine de l’élection. Les chrétiens justifient souvent une telle attitude en prétendant que cette doctrine est trop profonde, qu’elle prête trop à confusion ou qu’elle est de nature à diviser l’Église. Pourtant les croyants devraient plutôt se réjouir des glorieuses bénédictions attachées à une compréhension correcte de cette vérité, et dont certaines nous sont rappelées par ce verset.

La doctrine de l’élection apporte à l’humilité.

Tout d’abord, la doctrine de l’élection est un encouragement très efficace à l’humilité. Pour le croyant, être conscient de ne pas jouer le moindre rôle dans le choix dont il fait l’objet de la part de Dieu ne peut que l’inciter à la plus grande modestie (Jn 1.12,13 ; Ro 9.16). Bien comprise, cette doctrine broie inexorablement tout orgueil moral et religieux, et son action constitue une bénédiction puisque Dieu fait grâce aux humbles (5.5 ; Pr 3.34).

La doctrine de l’élection apporte à l’exaltation

Deuxièmement, la doctrine de l’élection exalte Dieu et favorise l’adoration puisque c’est à lui qu’elle attribue toute la gloire. Elle fait apparaître clairement que la foi du pécheur, sa repentance et sa capacité à obéir viennent de Dieu (voir Ps 110.3 ; Ép 2.8,9). Seul le Seigneur peut accorder le pardon à son peuple quand il pèche (Pr 20.9 ; Mi 6.7 ; Ép 1.7 ; 1 Jn 1.7 ; 3.5). Le psalmiste déclare :

Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité !  (Ps 115.1).

La doctrine de l’élection apporte une joie

Une troisième bénédiction de l’élection est la joie ultime qu’elle procure. Ceux que Dieu a choisis se réjouissent parce qu’ils savent que, sans sa grâce, ils n’auraient aucun espoir d’être sauvés (Jn 6.44 ; Ac 4.12 ; 1 Ti 2.5,6). Les élus seraient irrémédiablement et éternellement perdus, comme tous les autres pécheurs, si Dieu ne les avait pas choisis (voir Ro 9.29). David dit :

 Heureux celui que tu choisis et que tu admets en ta présence, pour qu’il habite dans tes parvis ! (Ps 65.5.)

Pour les élus, c’est une cause de joie suprême que de considérer que Dieu les aime d’un amour éternel (voir Lu 10.20) depuis la création du monde et jusque dans l’éternité à venir.

La doctrine de l’élection apporte des bienfaits spirituels.

Quatrièmement, la doctrine de l’élection est une source de bénédiction puisqu’elle promet au croyant toute une éternité de bienfaits spirituels. La prière d’ouverture de la lettre aux Éphésiens, si pleine de louanges et de gratitude envers Dieu, constitue un résumé approprié de beaucoup de ces privilèges :

Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ! En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui ; il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce dont il nous a favorisés dans le bien-aimé. En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d’intelligence, nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté, afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, pour célébrer sa gloire (Ép 1.3-14 ; voir aussi 1 Pi 2.9,10).

La doctrine de l’élection aide à la sanctification

Enfin, la doctrine de l’élection est une incitation puissante à une vie de sainteté. La connaissance de Dieu fait des croyants un groupe à part, car en soi, l’amour particulier de Dieu à leur égard constitue la plus puissante des motivations à vivre à la gloire de Dieu. C’est sans doute ce principe que Paul a à l’esprit lorsqu’il adresse cette exhortation aux Colossiens : « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi  » (Col 3.12,13). La gratitude des croyants envers ce Dieu qui les a élus devrait les pousser à une vie d’obéissance et de sainteté.

Les chrétiens qui connaissent mal la doctrine de l’élection sont incapables de comprendre la beauté de la Rédemption ; ils n’ont pas la capacité de rendre honneur à la souveraineté de Dieu et de Christ ni d’apprécier à leur juste valeur les immenses privilèges spirituels qui sont les leurs. Les croyants de notre époque, tout comme les contemporains de Pierre, n’ont aucune raison d’être ignorants de l’essence même de l’élection : Dieu veut que nous soyons informés des trésors de sa grâce ; chaque enseignement de l’Écriture devrait nous inciter à lui offrir la louange qu’il mérite (voir Ps 19.8-10 ; 119.7,14-16).

Conclusion

La doctrine de l’élection est une vérité si puissante, pour les chrétiens qui veulent bien l’étudier, que ses ramifications pratiques peuvent métamorphoser leur quotidien. La connaissance des conditions de leur élection (ils vivent sur cette terre en tant qu’étrangers spirituels afin de toucher ceux qui les entourent), la nature de leur élection (seul résultat du choix souverain de Dieu), la source de leur élection (Dieu a placé son amour sur eux depuis l’éternité), la sphère de leur élection (qui devient réalité par le travail de sanctification du Saint-Esprit), le résultat de leur élection (obéissance aimante à Jésus-Christ), l’assurance de leur élection (l’alliance d’obéissance qui les assure du pardon divin) et les avantages de leur élection (les nombreuses bénédictions et les privilèges spirituels), toutes ces choses produisent, dans la vie des croyants, une puissance qui ne peut pleinement s’apprécier autrement.


Cet article est tiré du livre : 1 Pierre – John MacArthur de John MacArthur