5 conseils pour être discipliné sans être légaliste (Kent Hughes)
Établir vos priorités
Je commencerais par réviser les dix-sept disciplines et je les diviserais en deux listes: une première contiendrait les sujets où je n’ai pas de difficulté et une seconde comporterait ceux où j’ai besoin d’aide. Si j’étais marié, je demanderais à ma femme si elle voit les choses comme moi. Si non, un ami fidèle et spirituellement mûr pourrait m’aider. Ensuite, je numéroterais les domaines où j’ai besoin d’aide par ordre d’importance, par exemple: 1. Pureté 2. Esprit 3. Prière 4. Témoignage 5. Offrande 6. Travail 7. Amitié 8. Leadership.
Puis, en débutant par le premier domaine, la pureté, je relirais les sous-disciplines et j’en choisirais une à trois qui, selon moi, pourraient le mieux m’aider à m’améliorer. Ce faisant, je résisterais à la tentation d’entreprendre trop de changements à la fois. Il est mieux de réussir quelques disciplines plutôt que d’échouer en tout parce qu’on en a trop entrepris. En ce qui concerne la pureté, je pourrais commencer par m’engager à mémoriser des versets de la Parole qui me donneraient des armes contre les tentations puis, à ne pas regarder de films ou d’émissions de télévision à caractère sexuel. Peut-être que, en ce qui concerne la discipline du témoignage, je m’engagerais à prier que Dieu mette sur ma route quelqu’un avec qui je pourrais partager ma foi, et à m’inscrire à une activité pour rencontrer des non-croyants. Après avoir fait ce travail, je devrais être en possession d’une vingtaine d’éléments précis que je pourrai mettre en application pour améliorer les huit domaines où je suis faible.
Être réaliste
Cependant, avant de m’engager à mettre en pratique ces éléments, je regarderais toute ma liste de façon honnête et réaliste en me demandant: «Ces choses que je veux m’engager à accomplir avec l’aide de Dieu sont-elles vraiment à ma portée?». Peut-être qu’en examinant la discipline de l’esprit, j’ai décidé de lire, pendant le mois de janvier: une fois l’Ancien Testament, deux fois le Nouveau, et Guerre et paix. Pensez-y bien! Puisque je n’ai pas fait beaucoup de lecture dernièrement, pourquoi ne pas reconsidérer mon objectif et décider de lire le Nouveau Testament une seule fois et Guerre et paix de janvier à avril? Vos engagements doivent vous faire transpirer, mais assurez-vous que, dans l’ensemble, ils sont réalisables. Il est mieux pour vous de vous investir davantage à mesure que vous accumulez les succès, plutôt que de viser plus haut que ce que vous pouvez atteindre. Le succès engendre le succès.
Prier
Avant de mettre concrètement en œuvre vos engagements, prenez une semaine pour y penser et prier à ce sujet. Recherchez la direction du Saint-Esprit concernant d’autres façons d’exercer vos disciplines personnelles, qui n’ont pas été mentionnées dans ce livre.
Être redevable
Demandez à votre femme ou à un ami de vous rendre redevable face à ces disciplines. Assurez-vous que vous priez et en discutez régulièrement, même si vous devez le faire par téléphone. Soyez honnête devant vos succès et vos échecs. Soyez aussi prêt à recevoir des conseils et à faire les ajustements qui s’imposent.
Le salut est par la grâce seule, et vivre la vie chrétienne est aussi par la grâce seule.
Et si vous tombez…
Il est certain que vous allez tomber, et même parfois complètement échouer. Lorsque ce sera le cas, vous serez blessé dans votre orgueil et embarrassé au point de vouloir fuir sans demander votre reste. Nous n’aimons pas rater ce que nous entreprenons. Mais nos échecs font partie de nos succès, si nous sommes prêts à les admettre et à continuer. En outre, nous ne sommes plus sous le régime de la loi, mais sous celui de la grâce. Dieu ne retient pas nos défaites contre nous et nos succès ne nous procurent pas un trésor de faveurs. Nous essayons simplement de vivre une vie disciplinée qui plaira à notre Père éternel. Et il comprend nos échecs bien mieux que nous ne comprenons ceux de nos propres enfants.
La grâce de la discipline
L’homme qui se discipline sagement dans le but d’être pieux comprend bien la nécessité d’établir ses priorités, d’être réaliste, de prier, d’être redevable; il comprend également que ses échecs font partie intégrante du succès. Mais sa plus grande sagesse et sa force viennent de sa compréhension de la grâce. Tout dans sa vie provient de la grâce de Dieu, et de la grâce seulement – sola gratia !
Le salut lui-même est une pure grâce. Nous étions morts dans nos péchés et nos transgressions, captifs de la puissance des ténèbres, pas plus en mesure d’accomplir notre propre salut qu’un cadavre. «Mais Dieu est riche en compassion […] nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés – […] En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter» (Éphésiens 2 :4-9). Nous sommes sauvés par la grâce de Dieu; c’est une faveur que nous ne méritons pas. Même la plus petite œuvre corrompt la valeur de cette grâce salvatrice, ainsi que l’a clairement établi l’apôtre Paul: «Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce n’est plus une grâce» (Romains 11 :6). Sola gratia. Le salut et la vie chrétienne ne s’accomplissent que par grâce. Jacques a fait cette étonnante déclaration concernant l’expérience universelle du croyant dans ce monde: «La grâce qu’il accorde est plus grande encore» (Jacques 4:6). Il ne s’agit pas ici du salut, mais bien de la grâce de vivre notre vie comme nous devrions le faire dans ce monde déchu – littéralement «une grâce plus grande». Il y a toujours «plus de grâce» disponible pour nous.
Cet article est adapté du livre : « Homme de Dieu, exerce-toi à la piété » de Kent Hughes