1. Prêchez la Parole.
Dieu a ordonné de prêcher sa Parole : c’est le premier outil en vue de la conversion. Cela était si évident pour l’apôtre Paul qu’il se demandait comment les incroyants pourraient devenir des chrétiens « s’il n’y a personne qui prêche » (Ro 10.14). La Parole de Dieu est utile à l’ensemble des responsabilités du ministère chrétien : enseigner, convaincre, corriger et instruire (2 Ti 3.16). Puisque la Parole de Dieu est utile à cela, les pasteurs doivent prêcher la Parole (2 Ti 4.2). L’Église locale a toujours été l’endroit où se retrouvent les gens qui se sont engagés à recevoir l’enseignement de la Parole de Dieu (Ac 2.42).
L’importance de la prédication devrait influencer le déroulement de l’adoration. Dans l’Église locale, les leaders ne doivent pas se détourner de l’importance de la prédication, que ce soit par leur attitude, leurs actions ou leurs paroles. Parfois, un pasteur peut faire l’éloge du temps de louange en disant ce genre de plaisanterie : « Après avoir entendu ces beaux chants, je crois que nous pouvons tous rentrer chez nous ! » Une autre tendance consiste à assimiler l’adoration à la louange, comme si l’adoration s’achève par le dernier chant avant le sermon. Toutefois, parce que la Parole de Dieu est utile et parce que la prédication permet à la Parole de Dieu de faire son œuvre grâce à la puissance du Saint-Esprit, la prédication de la Parole de Dieu est véritablement le temps fort du culte hebdomadaire de l’Église locale.
2. Lisez la Parole.
Dans beaucoup trop d’Églises, le sermon est le seul moment pendant lequel le peuple de Dieu écoute la Parole de Dieu. Pourtant, le Nouveau Testament, et plus particulièrement l’Apôtre Paul, envisage que la Parole de Dieu soit présente de manière audible pendant les temps d’adoration des chrétiens. Paul commande à son protégé, Timothée, de se consacrer à la lecture, à l’exhortation et à l’enseignement (1 Ti 4.13). Il est intéressant de noter ceci : il demande que les lettres qu’il envoie soient lues en public (Col 4.16 ; 1 Th 5.27). Puisque la Parole de Dieu est utile (2 Ti 3.16), alors la lecture des Écritures inspirées par l’Esprit – le Nouveau et l’Ancien Testament – est utile au peuple de Dieu.
Les responsables d’Églises devraient donc inclure la lecture publique de la Parole de Dieu dès lors que leur assemblée se réunit pour adorer Dieu. La lecture publique des Écritures joue plusieurs rôles lors d’un culte. Par l’appel à l’adoration, un leader de l’Église peut lire un passage de la Parole vers le début du culte pour attirer l’attention et susciter la participation des adorateurs. Les psaumes et d’autres textes bibliques orientés vers la louange, comme le cantique d’Anne (1 S 2.1-10), de Marie (Lu 1.46-55), et ceux des créatures célestes (Ap 5.9-14 ;15.3,4), illustrent les attitudes, les émotions et les pensées des chrétiens pendant les temps d’adoration, ou du moins, ce à quoi ils devraient penser. Un passage approprié pour commencer une réunion introduit aussi les thèmes clés qui seront à nouveau abordés tout au long du temps d’adoration. D’autres passages en lien avec la prédication ou des chants pourraient aussi très bien être lus au fur et à mesure du déroulement du culte, créant ainsi des occasions précieuses pour lire publiquement les Écritures.
3. Priez la Parole.
La prière communautaire tire à la fois sa motivation et son contenu de la Parole de Dieu. Les commandements et les exemples que les Écritures donnent aux croyants nous conduisent dans la prière, et les rassemblements publics fournissent un cadre idéal pour s’exercer à cette discipline. Les besoins humains essentiels, comme disposer de nourriture (Mt 6.11) ou être en bonne santé (3 Jn 2), devraient être des sujets de prière. Les chrétiens doivent aussi prier pour que d’autres se convertissent et soient sauvés (Ro 10.1). Nos prières devraient surtout être axées sur les autres croyants et leur croissance en matière de sainteté. C’est ce que l’apôtre Paul démontre par ses prières lorsqu’il prie pour les chrétiens afin qu’ils expérimentent l’unité (Ro 15.5,6), l’espérance, la joie, la paix (Ro 15.13), la grâce (1 Co 16.23), la sagesse, la révélation, la connaissance (Ép 1.16,17), une croissance dans l’amour, des fruits spirituels (Ph 1.9-11), ainsi que la persévérance et la patience (Col 1.11,12). Quand leurs frères et sœurs souffrent à cause de difficultés, comme la maladie, les chrétiens prient (Ja 5.14,15). Les membres du peuple de Dieu confessent leurs péchés les uns aux autres (Ja 5.16) et à Dieu par la prière (Da 9.4,5).
Les pasteurs ont énormément besoin des prières de ceux dont ils ont la charge, mais aussi d’autres croyants qui sont sur la même longueur d’onde. L’apôtre Paul fournit des requêtes de prière qui sont de bons guides pour nous aider à prier pour ceux qui servent dans le ministère de l’Évangile. Les chrétiens devraient prier pour que les pasteurs aient de la hardiesse pour faire connaître l’Évangile (Ép 6.18,19), des opportunités pour annoncer le mystère de Christ (Col 4.2), pour que leur message reçoive un accueil favorable (2 Th 3.1), et qu’ils soient délivrés de ceux qui les persécutent (2 Th 3.2). Les chrétiens ont reçu la ferme recommandation de prier pour leurs autorités, et particulièrement pour que leurs dirigeants politiques autorisent les chrétiens à vivre paisiblement et tranquillement (1 Ti 2.1,2). Le meilleur moyen de prier la Parole de Dieu est de laisser l’Écriture enrichir ces prières communautaires de son contenu afin de les rendre davantage zélées.
4. Chantez la Parole.
Comme pour la prière, les Écritures insistent sur l’importance du chant communautaire et nous informent sur ce dernier. Les responsables d’Églises disposent d’une grande diversité de sources de conseils au sujet du ministère de louange et d’adoration : des blogs, des conférences, des magazines, et la musique chrétienne contemporaine. Avant d’envisager de suivre les conseils formulés par ces différents médias, les responsables ont besoin de définir le cadre établi par la Bible au sujet du chant communautaire. Toutes les décisions qui concernent le choix des chants et des styles devraient être passées au crible de ce cadre établi par la Bible. La fidélité à la Bible est le critère le plus essentiel que les responsables d’Églises doivent prendre en considération.
Nous trouvons un texte fondamental sur le chant communautaire dans Éphésiens 5.19. Cet avertissement est clairement un point primordial de la vision de Paul pour l’Église locale, parce qu’il réitère les mêmes encouragements qu’il adresse aussi à l’Église de Colosse (Col 3.16). Dans le contexte d’Éphésiens 5.19, les instructions de Paul en ce qui concerne le chant consistent à expliquer aux gens d’Éphèse qu’ils devraient vivre et se conduire avec sagesse et circonspection (Ép 5.15). D’une manière plus spécifique, le verset 19 donne des précisions quant au commandement : « Soyez […] remplis de l’Esprit » (Ép 5.18). Paul imagine les croyants s’adresser l’un à l’autre en citant des psaumes, des hymnes ou des cantiques spirituels, en chantant et en créant des mélodies pour le Seigneur avec tout leur cœur (Ép 5.19). Voici une question qu’il est sage de se poser pour savoir si c’est le contenu ou le style qui motive la musique et le chant dans l’Église : « Les gens quittent-ils les lieux en parlant davantage de la qualité musicale ou des merveilleuses paroles empreintes de vérité qu’ils viennent de chanter ? »
5. Voyez la Parole.
Les ordonnances du baptême et de la sainte cène sont des éléments importants du culte chrétien. Ces deux pratiques ont été instituées par l’autorité divine de Jésus-Christ. L’ordonnance chrétienne du baptême fait partie du mandat missionnaire de l’Église (Mt 28.19). Après la conversion à Christ des non-croyants, ceux-ci reçoivent l’ordonnance du baptême de la part d’une congrégation locale de croyants en étant immergés puis sortis de l’eau. Le baptême est un symbole puissant qui évoque la conversion, le salut et l’union avec Jésus-Christ (Ro 6.1-4). Ainsi, cette pratique démontre, à tous ceux qui en sont témoins, que tous les pécheurs peuvent recevoir les bienfaits de la mort de Jésus-Christ et anticiper la gloire d’une résurrection comme celle de Christ.
De la même manière, Jésus-Christ a institué la sainte cène et s’attend à ce que les chrétiens perpétuent cette initiative à travers les âges (1 Co 11.23-26). Les chrétiens prennent part à la sainte cène en mangeant le pain et en buvant dans la coupe. Ces éléments sont de magnifiques symboles de la mort de Christ pour nos péchés. De la même manière que Christ a partagé le pain et l’a distribué lors du premier repas du Seigneur, il donne aussi gratuitement son corps au bénéfice de ceux qui croient à son sacrifice sur la croix. Lorsqu’une personne verse le contenu d’une coupe dans sa bouche, ainsi en est-il de Christ qui a versé son sang pour nous obtenir le pardon des péchés. Lorsque la congrégation prend part à la sainte cène, elle « [annonce] la mort du Seigneur » (1 Co 11.26). Être centré sur la Parole de Dieu dans les rassemblements publics nous aide non seulement à mettre régulièrement en pratique ces ordonnances, mais aussi à les pratiquer de façon à honorer Jésus et à mettre en valeur les bienfaits du salut.
Beaucoup d’Églises divisées et mourantes ont oublié les raisons qui font que les chrétiens se réunissent pour adorer Dieu. Elles ont cédé à la pression d’augmenter le nombre de personnes présentes au culte et ont perdu confiance dans le fait que la Parole de Dieu est ce qui apporte la vie dans l’Église. Conséquemment, ces Églises sont tombées dans le pragmatisme, voire bien pire, dans l’apostasie. C’est un mensonge de penser que la musique doit être à la mode ou contemporaine pour attirer les plus jeunes générations, c’est-à-dire celles qui, aux yeux de plusieurs, représentent l’avenir de la vie de l’Église. Toutefois, ce mensonge reçoit un écho favorable dans de nombreuses assemblées.
