5 raisons pour lesquelles Dieu interdit les images et toute autre chose pour le représenter dans l’adoration (Kevin DeYoung)
1. Dieu est libre
Premièrement, Dieu est libre. Dès que vous en faites une représentation matérielle et l’adorez comme si elle était Dieu, vous imposez des limites à sa liberté. Nous en venons à croire que nous pouvons amener Dieu avec nous en transportant une statue avec nous. Nous pensons pouvoir gérer Dieu en exécutant les bons rituels, ou qu’il sera notre bienfaiteur si nous prions uniquement dans une direction particulière ou si nous faisons une offrande devant une image sculptée.
Chaque fois que nous faisons quelque chose dans le but de voir Dieu ou que nous voyons quelque chose qui le remplace, nous minons sa liberté. Dieu est Esprit, et il n’a pas de corps (Jn 4.24). Ce n’est pas à nous de rendre visible le Dieu invisible.
2. Dieu est jaloux
Deuxièmement, Dieu est jaloux. Aucune image ne saurait refléter la gloire de Dieu. Toute représentation du divin, faite par la main de l’homme, sera de loin inférieure à Dieu et déclenchera sa jalousie. Pensez-y : plus un mari est chaste et pur, plus sa jalousie sera attisée par l’adultère de sa femme. Dieu est infiniment pur, et il ne peut supporter de partager sa gloire avec un autre, même si cet autre constitue une tentative sincère visant à représenter (et non à remplacer) le seul vrai Dieu.
Dieu est un être en soi. En fait, il est l’être. Sa gloire ne peut être captée par une photo, une image ou une forme. Voilà pourquoi, même dans la vision que donne le livre de l’Apocalypse de celui qui est assis sur le trône, il nous est « montré » au moyen de métaphores visuelles : la foudre, l’arc-en-ciel, des couleurs, la mer, du feu, des lampes, des trônes, etc.
Autrefois, au Proche-Orient, on divinisait tout. Cependant, les Israélites ne divinisaient rien, ni le « Père Temps » ou la mère Nature, ni le soleil, la lune et les étoiles. La séparation entre Dieu et sa création est l’une des caractéristiques essentielles du christianisme biblique. Toute tentative humaine qui vise à construire un pont au-dessus de ce gouffre est non seulement vaine, puisqu’impossible, mais elle constitue aussi un affront à la majesté inégalée de Dieu.
3. Pour croire ce que l’on voit, on doit d’abord entendre
Troisièmement, pour croire ce que l’on voit, on doit d’abord entendre. La Bible affirme, en particulier de ce côté-ci du ciel, que nous voyons en entendant. Comme l’énonce clairement le Deutéronome, l’expérience du Sinaï était un exemple de l’autorévélation de Dieu. Lorsque le Seigneur est apparu aux Israélites en descendant sur la montagne au milieu du feu, Moïse leur a rappelé ceci :
« Vous avez entendu ses paroles, mais vous n’avez vu aucune forme, il n’y avait qu’une voix » (De 4.12 ; BDS).
Et c’est justement parce qu’ils n’ont pas vu de forme que les Israélites ont reçu l’ordre de ne pas se corrompre en créant des représentations visibles (4.15s).
Ne nous excusons pas d’être centrés sur la Parole et sur les mots. La foi vient de ce que l’on entend (Ro 10.17 ; BDS). C’est de cette façon que Dieu l’a conçue, car c’est ainsi qu’il a choisi de se révéler. La louange chrétienne est censée être centrée sur la Parole, et non un spectacle visuel à couper le souffle. Si Dieu avait voulu que nous le voyions dans la louange, il se serait présenté d’une autre manière lors de sa révélation sur le mont Sinaï. La manière dont Dieu s’est manifesté pour donner les dix commandements exprime quelque chose sur la façon dont nous devons les observer.
4. Dieu envoie ses propres médiateurs
Quatrièmement, Dieu envoie ses propres médiateurs. Dans le meilleur des cas, le peuple de Dieu utilisait des images et des icônes non pas dans l’idée que Dieu pouvait habiter dans un buste en marbre, mais afin d’assurer un accès plus intime à Dieu. Si Dieu est au ciel, il est logique que nous voulions avoir un petit portail pour lui ici sur terre. Or, le peuple de Dieu devrait être plus avisé. Dans l’Ancien Testament, les saints n’avaient pas besoin de se créer un intermédiaire. Dieu avait déjà promis des médiateurs : les prophètes, les prêtres et les rois. Dieu s’approchait de son peuple en ses propres termes dont le point culminant était l’ultime Médiateur qui viendrait incarner ces trois rôles à la fois et habiter parmi nous (Jn 1.14).
5. Nous n’avons pas besoin de créer des images de Dieu, car il les a déjà créées
Cinquièmement, nous n’avons pas besoin de créer des images de Dieu, car il les a déjà créées. Le passage de Genèse 1.26,27 a des implications stupéfiantes. Nous sommes les statues choisies par Dieu et créées à son image et à sa ressemblance, pour montrer ce à quoi Dieu ressemble. L’idolâtrie rabaisse Dieu et nous rabaisse aussi. Dans Ézéchiel 18.11-13, l’idolâtrie est mentionnée au beau milieu d’une liste de péchés commis envers notre prochain.
Pourquoi ? Parce que maltraiter les autres et adorer des idoles ont la même racine : la violation de l’image divine. Dans un cas, nous cherchons l’image de Dieu là où elle n’existe pas (l’idolâtrie), et dans l’autre, nous ignorons l’image de Dieu là où elle existe (péchés envers notre prochain). Nous sommes les statues de Dieu dans le monde, la preuve que la terre est à lui et uniquement à lui. Il n’a pas besoin de notre aide pour créer plus d’images, il nous demande d’être des témoins.
Cet article est tiré du livre : Les dix commandements de Kevin DeYoung