6 caractéristiques de la prière de Daniel (Stuart Olyott)

Dans le chapitre 9 du livre de Daniel, la prière que Daniel fait monter vers Dieu est une des plus grandes prières de la Bible (vv.3-19). Nous n’étudierons pas chaque phrase ni chaque mot de ce long texte. Il est plus utile d’en relever les caractéristiques principales et de chercher à les fixer dans notre mémoire.

1. Daniel prie avec sérieux 

Il a eu pour habitude de prier Dieu trois fois par jour. Mais cela n’exclut pas pour lui des moments de prière exceptionnels. Au verset 3, nous lisons qu’il tourne sa « face vers le Seigneur Dieu, afin de recourir à la prière et aux supplications, en jeûnant et en prenant le sac et la cendre ». Il prie avec une intensité plus grande encore que celle qui caractérise ses exercices de piété habituels.

2. Daniel prie avec respect 

Sa prière n’a rien à voir avec les prières sirupeuses, du style « doux Jésus », qui fleurissent aujourd’hui. Il vit dans l’intimité avec Dieu, mais il n’oublie jamais que celui dans l’intimité duquel il vit est Dieu. En s’approchant de lui, il a le sentiment aigu de la divinité de Dieu, du fait qu’il est « autre ». C’est pourquoi il commence sa prière par : « Seigneur, Dieu grand et redoutable » (v.4).

3. Daniel prie avec contrition 

Nous voyons au début de sa prière qu’il s’agit d’une « confession », et nous retrouvons la même mention à la fin (vv.4,20). Cette prière est celle d’un homme rempli d’humilité qui recherche la face du Dieu grand et redoutable, celle d’un homme écrasé par le sentiment de son péché, ce qui le pousse à le confesser. Dans cette confession, il est incapable de se désolidariser du peuple auquel il appartient, et les péchés qu’il confesse sont donc ceux du peuple dans son entier.

Ceci ne veut pas dire que sa confession est uniquement d’ordre général. Au contraire, l’étude de sa prière révèle à quel point elle est précise :

« Nous avons péché contre toi… Nous avons été rebelles envers lui. Nous n’avons pas écouté la voix de l’Éternel, notre Dieu, pour suivre ses lois qu’il avait mises devant nous par ses serviteurs, les prophètes. Tout Israël a transgressé ta loi, et s’est détourné pour ne pas écouter ta voix… Nous n’avons pas écouté sa voix… Nous avons péché, nous avons commis l’iniquité » (vv.8-15). 

C’est bien une prière de confession. Les princes, les dirigeants et le peuple sont coupables du même crime. Dieu a parlé, et ils n’ont pas écouté. Dieu a ordonné, et ils ont désobéi. Dieu a fait pour eux de grandes choses, et ils les ont dédaignées. Cette confession conduit Daniel à reconnaître que les malheurs et l’exil du peuple sont les fruits de son péché. Il reconnaît aussi avec honnêteté que Dieu a fait preuve de justice en punissant son peuple. Ceci ressort à la fois du verset 7 et du verset 14 : « Car l’Éternel, notre Dieu, est juste dans toutes les choses qu’il a faites. » 

Dans les versets 11 à 14, Daniel reconnaît que ce qui est arrivé n’est rien d’autre que ce que Moïse a prédit qu’il arrivera si le peuple se détourne de Dieu. La punition présente est donc l’accomplissement d’une promesse divine ! Cet accomplissement fortifie-t-il la foi de Daniel lorsqu’il se met à intercéder pour que s’accomplisse l’autre promesse de Dieu, celle qui concerne la fin de l’exil ?

4. Daniel prie rempli de confiance en la miséricorde de Dieu

Une note dominante de tendresse résonne au verset 4 : « Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui t’aiment… » Daniel connaît la majesté de Dieu, ainsi que sa tendresse infinie.

La même note résonne aux versets 9 à 18 : « Auprès du Seigneur, notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous avons été rebelles envers lui… Ce n’est pas à cause de notre justice que nous te présentons nos supplications, c’est à cause de tes grandes compassions. » La grandeur de la prière de Daniel réside en partie dans le fait qu’il comprend que Dieu n’a pas oublié sa miséricorde. C’est à cause de cela qu’il ose s’approcher de lui pour lui exposer avec confiance ses requêtes.

5. Daniel adresse des demandes précises 

Il a vu Jérusalem et le temple dévastés. Il a vu le peuple vaincu, et il demande à Dieu de détourner de lui sa colère et sa fureur pour lui accorder à nouveau un regard favorable. Il formule ses requêtes avec beaucoup de netteté : « Que ta colère et ta fureur se détournent de ta ville de Jérusalem, de ta montagne sainte… Fais briller ta face sur ton sanctuaire dévasté… Ouvre les yeux et regarde nos ruines, regarde la ville sur laquelle ton nom est invoqué… Sois attentif ! agis et ne tarde pas » (vv.16-19).

6. Daniel sollicite Dieu avec de solides arguments et une insistance proche de l’importunité

Comme Moïse avant lui, Daniel cherche à convaincre Dieu de l’écouter. Il ne craint pas de reprendre ses arguments et de réitérer ses demandes avec fougue et véhémence. C’est un des secrets de ceux qui remportent la victoire avec Dieu dans la paix. 

Au verset 15, par exemple, Daniel rappelle à Dieu l’exploit historique qu’il a accompli en faisant sortir son peuple de l’Égypte où celui-ci était retenu captif. Cet exploit valut à Dieu une grande renommée. C’est comme si Daniel disait implicitement : « Tu as déjà fait de grandes choses pour ton peuple. Pourquoi ne pas en faire d’autres encore ? Les arracher à la captivité n’est pas chose nouvelle pour toi ! » 

Au verset 16, Daniel rappelle à Dieu que la ville dévastée est « TA ville de Jérusalem… ta montagne sainte ». Ne doit-il pas faire quelque chose en sa faveur ? Le peuple humilié est « ton peuple ». Dieu peut-il se croiser les bras et ne rien faire quand son peuple, ce peuple qu’il a fait sortir d’Égypte, est traité avec tant de mépris ? 

L’argumentation se fait plus serrée au verset 17. Le temple de Jérusalem est le seul endroit au monde consacré au culte et au service du vrai Dieu. Cet édifice est « ton sanctuaire» et il gît maintenant en ruines. Dieu ne fera-t-il rien «pour l’amour du Seigneur » ? 

Daniel rappelle à Dieu que ce temple se situe dans la ville « sur laquelle ton nom [est] invoqué » (v.18). Il ne demande pas à Dieu d’agir en faveur d’Israël pour l’amour du peuple. Il ne le mérite pas. Il a perdu tout titre à ses faveurs à cause de sa rébellion et de son endurcissement. Mais il n’en demeure pas moins qu’il est connu comme le peuple de Dieu, et qu’il porte son nom. 


Cet article est tiré du livre : Daniel – debout, jusqu’au bout de Stuart Olyott