8 façons dont 2020 a été bonne pour l’Église (Bill Elliff)
L’année 2020 a été une expérience extraordinaire. Rares sont ceux qui regardent l’année avec gratitude. Les blagues sur « 2020 » sont partout. Toutes sortes de nouveaux mots sont entrés dans notre vocabulaire, « COVID-19 » et « distanciation sociale » par exemple. Alors que nous soupirons après « le bon vieux temps », nous attendons avec impatience une nouvelle année « sans COVID ».
Les pertes en vies humaines ont été horribles. Rares sont ceux qui n’ont pas été touchés personnellement ou qui n’ont pas un ami proche ou une connaissance qui l’a été. Nous ne regagnerons jamais ces pertes. Nous sommes tous profondément en deuil de quelqu’un ou de quelque chose.
Mais si nous croyons en la souveraineté de Dieu, si nous cherchons ses desseins, si nous croyons sincèrement qu’il fait concourir « toutes choses » au bien de ceux qui l’aiment et qui sont appelés à se conformer à l’image de son Fils, alors nous devons évaluer l’année 2020 sur une base biblique.
Voici huit réflexions qui pourraient changer notre perspective sur l’année 2020 en répondant à la question : « Qu’est-ce que Dieu a accompli à travers cette pandémie et pourquoi ? »
1. NOUS AVONS ÉTÉ DÉPOUILLÉS DE CE QUI NOUS DISTRAYAIT
Au début de 2020, en seulement six petites semaines, le monde entier a été fermé. Beaucoup de choses pour lesquelles nous vivions nous ont été arrachées des mains : le sport, les divertissements, les voyages, l’indépendance, la santé, la stabilité financière, la communauté… la liste est longue. L’Église n’a pas été épargnée. Les ministères et les standards que nous considérions comme des signes de santé spirituelle ont soudainement disparu.
Plusieurs de ces choses étaient devenues des dieux pour nous, des idoles que nous adorions et pour lesquelles nous vivions. Jésus a fait une réprimande gracieuse mais forte à une amie qu’il aimait parce qu’elle s’était détournée de ce qui était le plus important.
Marie était assise aux pieds du Seigneur, à l’écoute de sa parole. Marthe était distraite par tous ses préparatifs. Mais le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » (Luc 10.38-42)
Peu de chrétiens, avant la COVID, se consacraient à Jésus sans se laisser distraire. Nous avons été attirés loin de Lui par des substituts bon marché. Notre temps, notre argent et notre attention ont été détournés plus que quiconque ne voudrait l’admettre. En 2020, la plupart de ces distractions ont été supprimées et nous avons appris qu’il y a beaucoup de choses dont nous pouvons nous passer. Il serait sage d’évaluer soigneusement ce qui, le cas échéant, devrait être réintroduit dans notre vie.
2. NOUS AVONS ÉTÉ POUSSÉS DANS LE CHRISTIANISME DU NOUVEAU TESTAMENT
Les moments les plus efficaces du vrai christianisme ont toujours eu lieu lorsque l’Église se concentre sur seulement quelques essentiels : l’amour de Jésus et de nos voisins, l’étude de la Parole, la prière, la communion authentique, le ministère, la générosité et le partage incessant de la Bonne Nouvelle à un monde dans le besoin. Tout cela a été accompli dans le monde du Nouveau Testament avec un minimum de ressources. Mais ce sur quoi ils se sont appuyés, c’est la puissance du Saint-Esprit.
La plupart des pasteurs que je connais sont en train de réfléchir à la manière de revenir à la simplicité du christianisme d’Actes 2. Comment l’Église a-t-elle survécu et prospéré dans les pays persécutés ? Alors qu’elle était sous le contrôle sévère du gouvernement ? Alors qu’elle avait peu d’accès à des bâtiments ? Quand il y avait peu d’argent et de temps pour une programmation étendue et variée ? N’est-ce pas que cette Église a été beaucoup plus efficace dans sa mission parce qu’elle n’était pas distraite ?
Et si nous commencions la prochaine saison en nous concentrant clairement sur les quelques essentiels qui comptent vraiment ? Cela ferait véritablement avancer le royaume de Dieu. L’Église Saddleback a rapporté avoir vu 16 000 personnes venir à Christ en 2020 et 12 000 d’entre elles sont le fruit du témoignage un à un. Tout le monde doit apprendre à faire de même.
3. DE NOMBREUX CROYANTS « PROFESSANTS » NOUS ONT QUITTÉS
L’apôtre Jean a remarqué une réalité éloquente dans l’Église primitive :
« Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres. » (1 Jean 2.19)
Jésus avait averti ses disciples de cette possibilité. Il avait prophétisé qu’il y aurait de l’ivraie en même temps que du blé dans l’Église. La présence de ceux qui se disent chrétiens aux côtés des vrais croyants ouvrirait la porte à la présence de l’ennemi dans l’Église de manière débilitante.
Tout le monde comprend que de nombreuses personnes ne peuvent pas assister à la cérémonie maintenant. Mais beaucoup de ceux qui y ont assisté dans le passé ne s’engagent nulle part, même en ligne.
Mais est-ce là une perte dévastatrice ? Certains de ceux qui sont simplement partis peuvent être des chrétiens désenchantés. Mais beaucoup d’entre eux n’étaient peut-être pas chrétiens du tout. Leur présence a gonflé les statistiques de l’Église tout en ne lui offrant aucun pouvoir spirituel. Beaucoup de ces personnes n’ont jamais donné, n’ont jamais servi et, même, ont souvent donné un mauvais témoignage à un monde qui les regardait.
Alors que nous voulons tous atteindre tout le monde, cette perte de membres ayant gonflé artificiellement les rangs de nos Églises pourrait-elle être une bénédiction ? Pourrait-elle ramener l’Église à un nombre de membres authentique et augmenter les possibilités de connaître une Église vivante et serviable ?
4. LA LUMIÈRE ET L’OBSCURITÉ SONT DEVENUES PLUS CLAIRES
L’isolement et la perte ont fait ressortir le pire en nous. En une année hautement politique, nous avons vu les profondeurs de notre humanité. 2020 a été une année de colère, de crises enfantines dans les médias sociaux, d’émeutes dans les rues, de racisme, de violence gratuite, de division politique intense, de différences apparemment irréconciliables. Les ténèbres sont devenus très visibles ; nous avons maintenant l’avantage, plus que jamais, de savoir clairement à quoi nous avons affaire.
Une nation qui oublie Dieu est en grave difficulté. L’avenir sera exponentiellement pire si nous ne nous repentons pas. Un survol de l’histoire suffira pour montrer de quoi nous sommes capables si nous nous éloignons de notre Créateur.
La pandémie n’a pas créé ce que nous avons vu, elle l’a juste révélé. Il est sain pour l’Église de constater son état, de voir le monde dans lequel nous vivons et de réaliser à quel point nous avons tous désespérément besoin de Christ.
5. LES FAMILLES ONT ÉTÉ FORCÉES DE VIVRE EN COMMUNAUTÉ
La dernière prophétie de l’Ancien Testament concernait la venue de Jean-Baptiste et du « Soleil de la justice » qui « ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit. » (Malachie 4.6)
La chute d’une nation commence par la déconnexion des parents de leurs enfants. Lorsqu’une société devient orpheline de père. Lorsque le travail, le sport et « mon temps » éloignent les parents de leur responsabilité première, qui est d’élever la prochaine génération de disciples pour Jésus.
La COVID a forcé les familles à se réunir. Certains ont résisté à cette proximité, mais d’autres l’ont acceptée, ajustant leur vie familiale et se rapprochant de manière spectaculaire. Les enfants ne se sont certainement pas opposés aux parents qui les ont accompagnés, leur ont enseigné et leur ont donné une plus grande sécurité grâce à des liens familiaux plus étroits.
La prescription de Dieu pour faire des disciples dans la prochaine génération n’a jamais changé. C’est la seule voie vers la réussite spirituelle.
« Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Deutéronome 6.6-7)
6. L’ÉTERNITÉ EST PLUS PROCHE
En novembre 2020, mon petit-fils de 10 ans est mort d’une tumeur cérébrale rare. Carter était devenu chrétien l’année précédant son diagnostic. Pour notre famille, l’éternité est bien réelle. Le paradis est proche. Bien que ce soit difficile, nous vivons maintenant de manière plus intense, en étant plus conscients de la fragilité et la brièveté de la vie.
Mon frère aîné m’a dit qu’il avait perdu huit amis chers à cause de la COVID. L’éternité n’est pas devenue une réalité en 2020 : elle a toujours été. Mais la visibilité de la mort nous a obligés à prendre conscience de notre mortalité. Nous avons vu notre fragilité et nous devons nous préparer – et aider les autres à se préparer – pour l’éternité.
« À vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons ! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! car, qu’est-ce que votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. » (Jacques 4.13-14)
Personne ne devrait être plus réveillé par une pandémie mondiale que l’Église puisque sa seule mission est de préparer les gens pour l’éternité. Le résultat des centaines de milliers de morts qui nous entourent devrait nous inciter à servir Dieu et les autres avec plus de zèle pour l’évangélisation, plus d’urgence, plus de passion.
7. NOUS AVONS ÉTÉ HUMILIÉS
Les pasteurs sont des hommes merveilleux, dévoués à leur mission. Mais si vous aviez réuni un groupe de pasteurs avant la COVID, vous auriez constaté la vantardise de chacun d’entre nous. Pour certains, c’est subtile, pour d’autres, plus direct, mais chaque pasteur se bat avec le désir de parler de la grosseur de son Église, du succès de ses programmes, de sa réussite financière, etc.
Le problème avec cette vanité, c’est que Dieu la méprise. Elle lui indique que nous avons oublié la source :
« Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Corinthiens 4.7)
Dans les Écritures, Dieu nous rappelle à trois reprises qu’il résiste aux orgueilleux, mais qu’il répandra sa grâce fortifiante sur les humbles. L’orgueil est la source de tout péché. Dieu ne bénira tout simplement pas une personne orgueilleuse, un dirigeant orgueilleux ou une Église orgueilleuse.
La plupart de nos fanfaronnades ont cessé en 2020. Nos statistiques ont été décimées. Nos bouches ont été fermées. Nous ferions bien de les garder fermées. Peut-être cela ouvrirait-il la voie à Christ pour qu’il nous utilise à nouveau de manière à le glorifier simplement et pleinement, lui seul.
8. NOUS POURRIONS ÊTRE AU BORD D’UN RÉVEIL SPIRITUEL
Si vous avez étudié l’histoire de l’Église, vous remarquerez que le réveil dans l’Église et le réveil spirituel parmi les perdus ont toujours eu lieu dans les temps les plus sombres. C’est là que l’Église prend conscience de son égarement et commence à réclamer à grands cris ce que seul Dieu peut faire.
Il y a probablement eu plus de prière en 2020 qu’en n’importe quelle autre année dont nous pouvons nous rappeler. Des millions de personnes ont crié à Dieu à travers le monde. Et Dieu répond toujours de manière unique à un cri uni. La souffrance de 2020 a le potentiel de devenir la douleur de l’enfantement du mouvement spirituel le plus extraordinaire de l’histoire.
Il est temps d’arrêter de s’acharner sur 2020. L’année a été dure, oui, mais si nous nous plaignons alors que Dieu exerce sa providence, nous ne méritons rien d’autre que ses reproches. C’est une indication claire que nous sommes passés à côté de l’essentiel. Nous n’avons pas réussi à trouver Dieu, car il est toujours là et il est loin d’être silencieux.
Là où la repentance est nécessaire, nous devrions faire un demi-tour rapide et complet. Si l’Église retourne vers le Seigneur et s’ajuste à sa mission et à ses méthodes simples et pures avec un cœur humble, Dieu entendra et pardonnera et guérira notre pays. Il l’a promis.
Cet article est une traduction de l’article anglais « 8 Ways 2020 Has Been Good For The Church » du ministère Strategic Renewal par Sylvio Janelle.