Anciens, mêlez-vous aux brebis (Jeramie Rinne)

La première implication révolutionnaire du modèle d’anciens en tant que bergers est que ces derniers entrent en relation avec les membres de l’Église.

Le berger au milieu des brebis

Arrêtez-vous un instant et réfléchissez à un vrai berger. Vous en avez peut-être déjà vu un travailler à la campagne, en personne ou dans un film. Vous n’en avez peut-être jamais vu, mais avez lu assez sur le sujet dans la Bible pour vous faire une image mentale. Que voyez-vous ? Imaginez-vous un fermier irlandais qui mène son troupeau à travers un champ de verdure luxuriante ? Ou vous représentez-vous plutôt un Bédouin en habit traditionnel avec son bâton faisant entrer un agneau dans un enclos rudimentaire en pierres ? Peut-être récitez-vous le Psaume 23 et visualisez-vous un berger qui fait reposer ses brebis dans un vert pâturage et les dirige près d’eaux paisibles ?

Quelles que soient les images que nous visualisons, elles ont probablement toutes un point en commun. Chacune d’elles comporte un berger au milieu des brebis. Il n’est pas ailleurs. Il marche parmi les animaux, il les touche et il leur parle. Il les connaît parce qu’il vit avec eux. Par conséquent, même leur odeur le caractérise.

Jésus : le Bon Berger

Vous pourriez, plutôt qu’imaginer un berger au sens strict, simplement penser à Jésus. Dans les Évangiles, nous voyons constamment Jésus au milieu du peuple. À l’exception de ses moments de prière en privé, Jésus semble avoir passé tout son temps avec ses disciples et avec les foules. Il touchait les gens, les enseignait et les formait, peu importe l’endroit où il allait. Le Bon Berger n’a pas uniquement donné sa vie pour ses brebis, mais il l’a aussi vécue auprès d’elles.

Tout comme les bergers vivent au sein de leur troupeau et connaissent leurs brebis et plus précisément, comme Jésus s’est investi dans les relations avec ses disciples, les anciens doivent partager leur vie avec les membres de l’Église. Les gens sont leur ministère.

L’hospitalité

Prenons l’exemple de l’hospitalité. Les deux listes de critères de Paul pour l’évêque exigent qu’un homme qui désire occuper ce poste soit hospitalier (1 Ti 3.2 ; Tit 1.8). Pourquoi l’accent est-il mis sur cette caractéristique ? Non seulement elle révèle un cœur généreux et une attitude de serviteur, mais elle démontre aussi le désir du candidat de côtoyer des gens et d’en accueillir dans sa vie. Normalement, un homme hospitalier veut se retrouver parmi les gens, si l’Église l’élit comme ancien.

Par contre, les évêques qui opèrent selon le modèle où l’ancien est un administrateur n’ont pas besoin d’interagir avec les gens. Ils peuvent assister à leurs réunions mensuelles, participer aux débats du comité, voter et retourner à la maison en ayant le sentiment d’avoir accompli leurs devoirs. Lorsque ce modèle est la norme, les anciens n’ont pas à faire l’effort de trouver les bons mots à adresser au membre découragé qui est sans emploi depuis quatorze mois, au frère qui combat la tentation d’une rechute dans la cocaïne ou à la sœur qui poursuit une fréquentation amoureuse avec un non-croyant et qui n’y voit aucun problème. Ils se disent en eux-mêmes : « N’avons-nous pas engagé un pasteur pour gérer ces cas compliqués ? »

Il se peut que vous ayez eu ces responsabilités en tête lorsque vous avez embauché un pasteur. Néanmoins, si vous êtes un ancien non rémunéré, il est temps pour vous de vous intégrer au troupeau, côte à côte avec le personnel rémunéré et de prendre activement et sincèrement part aux soins des membres.


Cet article est tiré du livre : Les anciens de Jeramie Rinne