Ce qu’implique « venir à Christ » (Ernest Reisinger)

Que signifie donc l’expression : « venir à Christ » ? C’est une question simple d’apparence, mais elle n’a pas de réponse toute faite. Le mieux que nous puissions faire est de montrer par l’Écriture ce que « venir à Christ » implique.

Il faut tout d’abord reconnaître son besoin spirituel. Même si elle n’est pas une preuve de foi, ni la condition pour venir à Christ, la reconnaissance d’un besoin spirituel intervient dans cette démarche. Aucune préparation de notre part ne nous assure de venir à Christ. La seule assurance réside dans le fait que quiconque veut peut venir. Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé. Or, qui vient à lui avec la foi qui sauve ?

Rappelons trois invitations bibliques connues :

  1. Matthieu 11:28 : le Seigneur invite les pécheurs : « Venez à moi… [qui est invité ?]… vous tous qui êtes fatigués et chargés. » Tous sont invités, mais seul celui qui est fatigué et chargé, qui a reçu le sentiment d’un besoin, souhaite le repos de son âme.
  2. Ésaïe 55:1, une invitation dans l’Ancien Testament : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! » « Venez aux eaux » : tous sont invités, mais qui vient ? Seulement celui qui a soif, qui reconnaît son besoin.
  3. Apocalypse 22:17, la dernière invitation dans la Bible : « L’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. »

Certains font à tort dire à ce verset : « Que celui qui veut, vienne ! » Un examen plus attentif montre que l’invitation ne dit pas cela. Celui qui veut est invité à « prendre l’eau de la vie ». Qui veut l’eau de la vie ? La réponse est dans le verset : « Que celui qui a soif vienne… » 

Reconnaître son besoin spirituel

Oui, nous devons annoncer l’Évangile à toute créature et l’offrir gratuitement à quiconque le veut. Mais la question demeure : « Qui, en réalité, va vouloir, dans un monde rempli de gens qui ne veulent pas ? » Celui qui ressent son besoin spirituel. Le premier élément pour venir à Christ est de reconnaître son besoin spirituel.

Il faut aussi une révélation de Christ, seul capable de répondre valablement au besoin du cœur. C’est le grand problème de la chrétienté qui se contente de se réunir le dimanche matin. Des multitudes de gens se rendent à l’église pour accomplir tous les signes extérieurs de la religion, et pour essayer d’adorer un Christ qui ne s’est jamais révélé à leur cœur.

Matthieu 16:13-17 souligne la nécessité de cette révélation de Christ au coeur. Alors qu’il se trouvait à Césarée de Philippe, le Seigneur posa une question de la plus haute importance à ses disciples :

Qui suis-je au dire des hommes, moi le Fils de l’homme ? Ils répondirent : les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres Élie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.

Reconnaître Christ comme seul Sauveur

Le Seigneur leur pose alors une seconde question : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Pierre donne la réponse bien connue : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Comment sait-il cela ? Est-il plus intelligent que ceux qui pensent que Jésus est Jean-Baptiste, ou Élie, ou Jérémie ? Est-il plus moral ?

Absolument pas ! Le Seigneur l’explique au verset 17 :

Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. 

Il faut que Christ soit révélé au cœur comme le seul à pouvoir répondre à notre besoin spirituel.

C’est exactement ce que reconnaît l’apôtre Paul à propos de sa venue à Christ : « Lorsqu’il plut à celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils… »

Il faut que la Parole et l’Esprit révèlent Christ. Tel est le deuxième aspect de la démarche qui consiste à venir à Christ : la révélation de Christ au cœur comme le seul capable de combler le besoin spirituel.

Il faut enfin un engagement sans réserve à Christ, reconnu comme le seul à répondre à ce besoin spirituel.

Un engagement inconditionnel

Marc 10:17-22 révèle la méthode d’évangélisation du Seigneur. Considérez son entretien avec le jeune homme riche. Celui-ci est visiblement face à un problème et, lorsque le Seigneur met le doigt sur cet aspect, le jeune homme lui tourne le dos. Jésus n’essaie pas de le retenir en abaissant ses conditions pour le faire changer d’avis. Il le laisse partir.

On retrouve le même principe dans une parabole du Seigneur :

Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix ; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée (Matthieu 13 : 45,46)

Le principe est clairement énoncé : un engagement inconditionnel.

Celui qui ne remplit pas ces trois conditions est étranger au Christ de la Bible et à la foi chrétienne.

Une connaissance biblique de ce que comprend la venue à Christ a des répercussions profondes sur nos méthodes d’évangélisation. Il est certain qu’elle inspirera des méthodes qui se centrent sur Dieu et qui l’honorent.


Cet article est tiré du livre : Votre évangélisation est-elle biblique? de Ernest Reisinger