Certains péchés sont-ils plus graves que d’autres ? (John MacArthur)
Tous les péchés sont-ils égaux aux yeux de Dieu, ou certains sont-ils plus graves que d’autres ? Tous les péchés sont égaux dans ce sens que chacun rend l’être humain coupable devant Dieu et méritant sa colère. À sa racine, tout péché est l’autonomie et le remplacement de Dieu par soi-même. Aussi minime que soit un péché, il indique que la personne agit indépendamment de Dieu. Le fait de manger du fruit d’un arbre dans un jardin, comme l’ont fait Adam et Ève, pourrait ne pas sembler immoral et comparativement minime à côté d’autres crimes. C’était pourtant un acte d’iniquité qui a eu de graves conséquences pour toute la race humaine. La violation de n’importe quel commandement est une attaque contre le Législateur divin. Jacques explique : « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi » (Ja 2.10,11). Grudem déclare avec raison que « en ce qui concerne notre statut légal devant Dieu, tout péché, même le plus insignifiant à nos yeux, nous rend légalement coupables devant Dieu et donc passibles d’une punition éternelle »1. Même un seul péché contre un Dieu infiniment saint réclame un châtiment infini.
Certains péchés sont plus graves
L’Écriture admet toutefois réellement que certains péchés sont plus graves que d’autres. Lorsque Dieu montre à Ézéchiel les abominations qui se commettent dans le temple, il l’informe : « Tu verras encore d’autres grandes abominations [«encore plus graves«, Semeur] qu’ils commettent » (Éz 8.13). Certaines abominations étaient plus graves que d’autres. Jésus explique que ceux qui l’ont livré à Pilate ont commis un « plus grand » péché (Jn 19.11). Dans Matthieu 11.20-24, Jésus déclare que les villes juives qui ont entendu le message du royaume seront jugées plus sévèrement que les villes païennes qui ne l’avaient pas entendu. Une connaissance plus grande s’accompagne d’une responsabilité plus grande. Dans Luc 12.47,48, Jésus enseigne que le serviteur qui connaissait la volonté de son maître mais n’en a pas tenu compte sera jugé plus sévèrement que le serviteur qui ignorait la volonté de son maître. Et Jacques avertit qu’un jugement plus sévère guette ceux qui enseignent la Parole : « Mes frères, qu’il n’y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement » (Ja 3.1).
On peut harmoniser ces deux réalités bibliques en disant qu’il y a à la fois un aspect quantitatif et un aspect qualitatif au péché et au châtiment. Toute l’humanité est coupable d’avoir péché contre un Dieu infiniment saint. C’est pourquoi tous ceux qui meurent sans s’être repentis ni avoir placé leur confiance en Christ connaîtront le même châtiment quantitatif éternel pour leurs péchés. Mais comme Dieu est parfaitement juste, il frappera ceux qui auront commis des péchés qualitativement plus graves d’un châtiment plus grand. La nature de leurs souffrances sera rigoureusement proportionnelle aux crimes qu’ils auront commis (p. ex. 2 Pi 2.17 ; Jud 13).
- Grudem, Théologie systématique, p. 550.
Cet article est tiré du livre : Théologie systématique de John MacArthur.