Chapitre 1: L’écriture sainte – Confession de foi des Églises Réformées de Suisse
Son autorité.
Nous croyons et nous confessons, que les livres canoniques des saints Prophètes et des saints Apôtres, qui composent le Vieux et le Nouveau Testament, sont véritablement la parole de Dieu. Nous reconnaissons aussi, qu’ils ont par eux-mêmes une autorité telle, qu’ils n’ont pas besoin de l’approbation des hommes, pour être regardés comme dignes de foi. C’est Dieu qui a parlé lui-même aux Patriarches et aux Prophètes, et il nous parle encore dans les livres sacrés. (Hébr. I et II; Nom. XII, 6-8; Ps. CXLVII, 19-20.)
Elle renferme tout ce qui est nécessaire pour le salut.
Tous les Membres de l’église chrétienne peuvent trouver dans l’écriture sainte, tout ce qui leur est nécessaire pour rendre leur foi salutaire, et régler leurs mœurs d’une manière agréable à Dieu. Il est par conséquent très expressément défendu, de rien ajouter à cette parole divine, et de rien en retrancher. (Deut. IV. 2; Matth. XV, 3-6; Prov. XXX, 5-6. Apoc. XXII 18-19; Marc. VII, 7-13.)
C’est là qu’il faut purifier tout ce qui regarde la religion.
Nous croyons donc, que c’est par le moyen de ces saints livres, que l’on doit se former à la vraie sagesse et à une solide piété. La réformation et le gouvernement de l’église, les fonctions et les offices du service divin, la démonstration de la vérité et la réfutation de l’erreur, les avertissements et les exhortations: Tout doit être dirigé conformément à cette parole sacrée.
C’est la décision même de Saint Paul. Toute l’écriture , dit-il, est divinement inspirée et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, et pour instruire, selon la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement instruit pour toutes sortes de bonnes œuvres. (2 Tim. II, 16-17)
Le même Apôtre disait à son disciple Timothée, je t’écris ces choses, afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité. (1 Tim. III, 15)
Vous avez reçu notre parole, disait encore ce grand Apôtre, non point comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu même. (2 Pierre I, 19-20.)
C’est dans la même vue que le Seigneur disait aussi à ses disciples: Ce n’est pas vous qui parlez, mais c’est l’Esprit de mon Père qui parle par vous. (Matth. X, 20.) Celui donc qui vous écoute, m’écoute, et celui qui vous rejette, me rejette. (Luc X, 16.)
On doit prêcher et recevoir la parole de Dieu.
Nous reconnaissons par là même que quand la parole de Dieu est annoncée dans l’église par les Prédicateurs, légitimement appelés, elle doit être reçue avec le respect dû aux oracles divins. Personne ne doit proposer une autre doctrine, ni attendre du ciel une autre révélation. C’est aussi à cette parole céleste, lorsqu’elle est annoncée dans l’église, qu’il faut avoir égard, et non pas au Ministre qui l’annonce. Fut-il un homme méchant, ce qu’il prêche conformément à l’Écriture sainte, est toujours vrai et utile. (Ceci est dit contre ceux qui se séparent de l’église et s’éloignent du culte extérieur sous le prétexte de la corruption des Ministres.)
Jugement sur les livres apocryphes.
Nous savons aussi qu’il y a dans le vieux testament quelques livres, que les anciens Docteurs n’ont point reconnus pour divins et pour canoniques, et qu’ils ont nommé apocryphes ou ecclésiastiques. Ils ont cru qu’on pouvait les lire, mais non pas les citer en preuves dans les disputes sur la religion, pour soutenir ou rejeter quelque dogme.
C’est ici qu’il faut rapporter la remarque de Saint Augustin, qu’on voit cités dans les livres des Rois, les livres de quelques saints hommes, livres qui ne sont point dans le canon sacré, et il ajoute que les livres canoniques, que nous avons, suffisent pour nous instruire dans la vérité et nous former à la piété.