Chapitre 12: La Loi de Dieu – Confession de foi des Églises Réformées de Suisse
La Loi de Dieu nous apprend sa volonté.
Nous enseignons que la loi de Dieu nous met devant les yeux sa volonté: Elle nous apprend ce que le Législateur suprême veut ou ne veut pas que nous fassions. Elle distingue ce qui est bon et juste de ce qui est mauvais ou injuste.
Nous enseignons par conséquent que cette loi divine est juste et sainte. Elle a été écrite de la main même de Dieu dans le cœur des hommes, et c’est là ce que nous appelions la loi naturelle (Romains II. 14-15). Elle a aussi été gravée par le doigt de Dieu sur les deux tables du décalogue (Exode XIX et XX.): Moïse l’a expliquée dans ses saints livres.
Nous distinguons cette loi mosaïque:
– en loi morale, qui est comprise dans les dix commandements destinés à régler les mœurs:
– en loi cérémonielle, qui règle les cérémonies sacrées et le culte religieux.
– en loi judicielle, qui réglait la police et l’économie, c’est-à-dire, le gouvernement civil et domestique des Hébreux.
Cette loi est parfaite.
Nous croyons que cette loi divine nous enseigne parfaitement la volonté de Dieu et qu’elle nous donne tous les préceptes nécessaires pour toutes les circonstances de la vie. Si cette loi n’était pas parfaite, Dieu n’aurait pas défendu d’y ajouter quoi que ce soit et d’en rien retrancher. Il n’aurait pas ordonné de la suivre constamment, sans s’en détourner ni à droite ni à gauche (Deut. IV. 2; Matth. XV. 3-6; Prov. XXX. 5-6; Apoc. XXII. 18-19; Marc VII. 7-13.).
Le dessein pour lequel la loi a été donnée.
Nous enseignons encore, que cette loi n’a pas été donnée aux hommes pour être justifiés ou déclarés innocents par son observation, mais plutôt afin que par ses enseignements nous reconnaissions notre faiblesse, nos péchés et la condamnation à laquelle ils nous exposent, et que, dans le sentiment de notre faiblesse, nous nous tournions du côté de Jésus-Christ, par la foi, pour obtenir par lui le salut.
L’Apôtre Saint Paul nous apprend toutes ces vérités: La loi, dit-il, produit la colère, par la loi nous est donnée la connaissance du péché (Romains III. 15-20; Deut. XXVIII. 15 et suiv.). Si la loi nous eut été donnée de manière quelle put nous justifier, ou nous vivifier, la justification serait véritablement par la loi: Mais l’écriture a enseigné que tous les hommes sont soumis au péché, afin que la promesse du pardon fût faite à ceux qui croient. Ainsi la loi a été notre pédagogue pour nous conduire à Jésus-Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi en lui (Gal. III. 21-22, 29).
Impuissance de l’homme par rapport à la loi parfaite.
Il n’est aucun homme, qui ait pu, ni ne puisse jamais satisfaire parfaitement la loi par rapport à Dieu, ni l’accomplir, à cause de la faiblesse qui est en nous, et qui y demeure jusqu’à notre dernier soupir (Psaume CXXX. 3; Job IX. 1-2; Jean V. 45.).
L’Apôtre dit encore, ce qui était impossible à la loi parce qu’elle était faiblesse par la chair, Dieu l’a fait en envoyant son propre fils, en forme de chair de péché (Rom. VIII. 3.). Ainsi Jésus-Christ est la fin ou l’accomplissement de la loi pour nous, et comme il a enlevé la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous (Rom. X. 4: Gal. III. 13; Col. I. 21/22.), il nous communique par conséquent, par la foi, la parfaite obéissance qu’il a rendue à la loi; sa justice et son obéissance nous sont imputées.
A quel égard la loi a été et n’a pas été abolie.
Ainsi la loi de Dieu a été abolie seulement à cet égard, savoir en ce qu’elle ne nous condamne plus et qu’elle ne nous menace plus de la colère, dans ce sens nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce.D’ailleurs Jésus-Christ a accompli les figures et les types de la loi.
Les ombres ont cessé depuis que le corps est venu (Hébr. X. 1 et suiv.), de sorte que nous avons maintenant dans le sauveur la vérité et la plénitude des grâces. Nous ne méprisons cependant pas la loi, nous souvenant de ce que le Seigneur a dit, je ne suis point venu pour anéantir la loi et les Prophètes, mais pour les accomplir (Matth. V. 17.).
Utilité de l’ancien testament.
Nous savons en effet que la loi nous donne des règles excellentes sur les vertus et les vices: tout l’ancien testament est utile à l’Église, si on l’explique par le nouveau (Hébr. X. 1 et suiv. ; Rom. X. 4.). La lecture de ces livres sacrés ne doit donc pas être interdite aux chrétiens. Le visage de Moïse a bien, il est vrai, été couvert d’un voile, mais l’Apôtre Saint Paul nous apprend que ce voile a été enlevé par Jésus-Christ (2 Corinth. III. 16.).
Condamnation des erreurs contraires.
Nous condamnons par conséquent tout ce que quelques hérétiques anciens et modernes ont osé dire contre la loi de Dieu, contenue dans l’ancien testament.