Chapitre 5: L’adoration d’un seul Dieu par un seul Médiateur – Confession de foi des Églises Réformées de Suisse

Dieu seul doit être servi.

Nous enseignons, qu’on ne doit adorer et invoquer que Dieu seul, selon le commandement du Sauveur, tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul (Matth. IV. 10.). Les saints Prophètes ont vivement censuré les Juifs toutes les fois qu’ils ont rendu quelque culte aux dieux des nations ou à quelque créature que ce soit (Lév. XIX. 4; Deut. IV. 24-26; Ésaïe XL. 18.).

Dieu doit être servi en esprit et en vérité.

Nous enseignons aussi qu’on doit servir Dieu précisément et de la manière qu’il nous l’a commandé (Deut. IV. 2; XII. 32; Matth. XV. 9.  ; Col. II. 22-23) sans superstitions, en esprit et en vérité (Jean IV. 24.), de peur qu’il ne nous dise un jour, qui est-ce qui a exigé cela de vos mains (Ésaïe I. 12)? Souvenons-nous sans cesse de ce que dit Saint Paul:

Dieu n’est point servi par les mains des hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose, puisque c’est lui qui donne à tous la vie et la respiration (Actes XVII. 25.).

Invoque-moi, nous dit Dieu dans sa miséricorde, invoque-moi au jour de ta détresse, je t’en délivrerai et tu m’en glorifieras (Psaume L. 15.).

Par la médiation du Sauveur.

Nous n’invoquons donc que Dieu seul dans tous nos maux, dans tous nos dangers, et dans tous nos besoins; nous ne l’invoquons que par la médiation seule de Jésus notre seul intercesseur (Actes IV. 12; Hébr. IX. 24 et suiv.).

Ce divin Jésus nous a fait la plus consolante des promesses (Jean XVI. 23.): tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, Il vous l’accordera. Il nous adresse l’invitation la plus tendre: venez à moi vous tous, qui êtes chargés et travaillés, je vous soulagerai et vous trouverez le repos de vos âmes (Matth. XI. 28.). Comment invoquerions-nous celui, en qui nous n’aurions point crû? (Rom. X. 14.)

Et puisque nous ne devons croire qu’en Dieu seul par Jésus-Christ, nous ne devons aussi invoquer que Dieu seul par ce même Jésus; Aussi Saint Paul dit, qu’il n’y a qu’un seul Dieu et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, savoir Jésus-Christ (1 Tim. II. 5.), et Saint Jean nous assure, que (1 Jean II. 1.) : Si quelqu’un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, à savoir Jésus-Christ le juste.

Invocation des Saints condamnée.

C’est pour toutes ces raisons que:

– nous ne regardons point les Saints glorifiés comme des intercesseurs auprès de Dieu,

– nous ne les adorons pas,

– nous ne les invoquons point,

– nous ne leurs rendons aucune sorte de culte religieux:

La miséricorde de Dieu et la médiation de Son Fils nous suffisent Nous ne voulons point faire part à des créatures d’un honneur qui n’appartient qu’à Dieu et à son Fils. Dieu lui-même nous déclare qu’il ne donnera point sa gloire à un autre (Ésaïe XLII. 8.). Saint Pierre nous assure qu’il n’y a point sous le ciel d’autres nom par lequel nous puissions être sauvés que celui de Jésus (Actes IV. 12.). Celui donc, qui attaché à son Sauveur par une vraie foi,se repose sur lui avec confiance et ne cherche rien hors de Jésus.

Respect dû aux Saints.

Nous ne méprisons cependant pas les Saints! Pleins d’estime au contraire pour leur vertu, nous les regardons comme des membres de Jésus-Christ, des amis de Dieu, qui ont glorieusement vaincu le monde et leur chair. Vivants nous les aimons comme des frères, morts nous honorons leur mémoire, non pas en leur rendant quelque hommage religieux, mais par la vénération que nous conservons pour eux.

Nous les louons, et nous faisons des efforts pour être les imitateurs de leur foi et de leur vertu, afin qu’étant aussi participants du salut glorieux, nous nous trouvions éternellement avec eux dans la joie auprès de Dieu et de Jésus-Christ. Nous disons donc avec saint Augustin, ne rendons point un service religieux à des hommes morts:

Car s’ils ont vécu dans la piété, ne pensons pas qu’ils désirent de semblables honneurs, mais ils veulent que nous servions celui-là seul par l’illumination de qui ils se réjouissent, ils désirent que nous soyons leurs compagnons de service dans leur bonne conduite: Il faut donc les honorer en les imitant et non pas les adorer en leur rendant un service religieux!

Jugement sur les reliques.

Nous croyons moins encore qu’il faille adorer ou servir religieusement les reliques des Saints. Les anciens Fidèles pensaient avoir assez honoré leurs morts lorsqu’ils avaient honorablement enterré leurs corps, après que leur âme avait pris son effort au ciel. Ils regardaient les vertus, la foi et la doctrine de leurs prédécesseurs comme leurs plus précieuses reliques et en louant les morts, ils s’appliquaient par l’imitation de leurs vertus à suivre leurs traces.

On ne doit jurer (faire serment) que par le nom de Dieu.

Ces saints hommes qui nous ont précédé, n’ont aussi jamais juré que par le seul nom de Dieu, selon les ordres qu’il nous en a donné (Deut. X. 20; Ex. XXII. 10-11; Jér. V. 7; Ésaïe XIX. 18; XLV. 23.). De même qu’il est défendu de jurer par le nom des dieux étrangers, aussi nous ne faisons aucun serment par les Saints. Nous rejetons donc ainsi toute doctrine qui attribue aux Saints qui sont dans le ciel, plus d’honneur qu’il ne leur en est dû.