Comment conserver l’unité — Éphésiens 4.1-3 (John MacArthur)
Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.
Éphésiens 4.1-3
Quand on possède l’humilité, la douceur, la patience et l’amour indulgent, on ne peut faire autre chose que [s’efforcer] de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Le verbe spoudazô (s’efforcer) veut littéralement dire « s’empresser », et de cela découle le sens de zèle, de diligence. Un commentateur exprime cette action comme « avoir un zèle saint qui exige un engagement complet ». Paul utilise ce terme lorsqu’il dit à Timothée : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité » (2 Ti 2.15 ; voir aussi Tit 3.12,13 — « hâte-toi […]. Aie soin… »).
Chaque croyant devrait s’efforcer constamment de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Paul ne parle pas de l’unité organisationnelle, telle que celle que préconisent beaucoup de dénominations ou le mouvement oecuménique. Il parle de l’unité de l’Esprit, intérieure et universelle, qui lie chaque croyant véritable à tous les autres. Comme il le dit clairement, il s’agit de l’unité de l’Esprit qui agit dans la vie des croyants. Elle ne vient pas du dehors, mais de l’intérieur, et elle se manifeste par les qualités intérieures d’humilité, de douceur et de patience, et par de l’amour indulgent.
L’Église ne crée pas, et ne peut pas créer, l’unité spirituelle. Seul le Saint-Esprit la crée. « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit […] il y a plusieurs membres et un seul corps » (1 Co 12.13,20 ; voir aussi Ro 8.9). C’est pour cette unité de l’Esprit que Jésus a prié avec ferveur dans la Chambre haute peu de temps avant sa trahison et son arrestation : « Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous, […] afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous […]. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, — moi en eux, et toi en moi, — afin qu’ils soient parfaitement un » (Jn 17.11,21-23). L’Église a comme responsabilité de conserver l’unité de l’Esprit, par la vie de ses membres, en marchant fidèlement d’une manière digne de l’appel de Dieu (v. 1), en manifestant Christ au monde par son unité en lui (voir Ro 15.1-6 ; 1 Co 1.10-13 ; 3.1-3 ; Ph 1.27). Le monde recherche constamment l’unité qu’il n’arrive pas à trouver. Toutes les lois, les conférences, les traités, les accords et les ententes n’arrivent pas à créer l’unité ou la paix. Quelqu’un a dit que tous les traités signés au cours de l’histoire ont été rompus. Il n’y a pas, et il ne peut y avoir, de paix pour les méchants (És 48.22). Tant que le moi occupe le centre, tant que l’homme se préoccupe principalement de ses sentiments, de son prestige et de ses droits personnels, il ne peut y avoir d’unité.
Le lien qui conserve l’unité est la paix, cette attache spirituelle qui entoure le saint peuple de Dieu et le garde uni. C’est le lien que Paul décrit aux Philippiens comme « un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée » (Ph 2.2). Derrière le lien de la paix, il y a l’amour, que dans sa lettre aux Colossiens Paul appelle « le lien de la perfection » (Col 3.14).L’humilité produit la douceur, la douceur la patience, la patience l’amour indulgent ; et ces quatre choses [conservent] l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Ces vertus, et l’unité surnaturelle qu’elles manifestent forment probablement le témoignage le plus puissant que l’Église puisse avoir, parce qu’elles contrastent tellement avec les attitudes et le manque d’unité qu’on trouve dans le monde. Aucun programme ni méthode, peu importe avec quels soins ils sont conçus et appliqués, ne peuvent ouvrir une porte à l’Évangile comme peuvent le faire les croyants individuels lorsqu’ils sont véritablement humbles, doux, patients, et indulgents dans l’amour, et démontrent l’unité paisible du Saint-Esprit.
Cet article est tiré du livre : Éphésiens de John MacArthur