Je me suis rendu à l’hôpital
Un matin, j’ai reçu l’appel d’une infirmière d’un hôpital local, qui m’a demandé de venir immédiatement. L’épouse d’un de nos membres, qui était une femme non-croyante, était sur le point de mourir. Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait à mon arrivée à son chevet. Lorsque je suis entré dans sa chambre, elle était pleine des membres de sa famille, parmi lesquels se trouvait son mari. Celui-ci, affligé, m’a fait signe de m’approcher du lit de sa femme.
Lui-même souffrait de problèmes de santé, suite auxquels il avait subi une trachéotomie qui l’empêchait de parler. J’ai tout de suite compris la raison pour laquelle l’infirmière m’avait appelé. Le mari m’a demandé de prier pour sa femme à qui le médecin avait retiré le respirateur artificiel. Vingt minutes plus tôt, j’étais dans mon bureau, absorbé par mes études, et voilà qu’on me demandait de prononcer une ultime prière pour une femme non-croyante sur le point de mourir, devant son mari et plus d’une quinzaine de membres de sa famille, également non croyants, qui espéraient un miracle par ma prière. Je n’avais que quelques secondes pour réfléchir à la meilleure de réagir et de prier.
Présenter l’Évangile en priant
J’ai décidé de présenter l’Évangile en priant, pour cette femme non croyante à l’agonie, son époux, et cette salle remplie par les membres de leur famille, également non croyants. Je n’ai pas demandé à Dieu de l’épargner, de la guérir ou de la recevoir comme son enfant bien qu’elle soit impénitente (ce à quoi je pense que ses proches s’attendaient). J’ai prié pour qu’elle comprenne que l’Évangile était son seul espoir, mais aussi de manière que les autres personnes présentes partent en étant conscientes d’être également concernées par cette réalité. Une prière qui présente l’Évangile ne doit pas être compliquée. Cela peut être quelque chose d’aussi simple que :
Père céleste, dans ces moments qui nous rappellent la fragilité de la vie et la réalité de notre propre mortalité, nous te remercions d’être juste et saint dans toutes tes voies, en tant que Dieu et Créateur. Nous confessons que nous nous sommes rebellés contre ta Parole et ton caractère parfaits, et que nous méritons de subir ta juste colère comme punition à cause de nos péchés. Nous te remercions de nous avoir fourni, dans ton infinie miséricorde, un moyen d’échapper à ce jugement et d’être réconciliés avec toi pour l’éternité.
On ne peut avoir cette espérance qu’à travers ton Fils, Jésus-Christ, mort sur la croix à notre place, et ressuscité d’entre les morts trois jours plus tard pour nous donner une vie nouvelle. Dans ton amour sans limites, tu as permis que ton Fils, qui était parfait, meure à la place des pécheurs, subissant et satisfaisant ta colère pour que nous puissions apparaître comme justes devant toi. Ô Dieu, merci de nous avoir gracieusement offert la possibilité d’accéder au salut, non par nos propres œuvres, mais en nous détournant de nos péchés et en mettant notre confiance, par la foi, en la personne et l’œuvre de ton Fils, Jésus. Père, que cela soit pour chacun de nous une source d’espoir et de joie, dans la santé ou au seuil de la mort, afin que l’on puisse faire connaître et glorifier ton nom ainsi que l’Évangile.
Une leçon d’une valeur inestimable
Ce jour-là, dans cette chambre d’hôpital, Dieu m’a enseigné une leçon d’une valeur inestimable, qui eut un profond impact sur moi et sur mon ministère. Quand on prie en parlant de l’Évangile, l’Évangile est entendu. Lorsque j’ai présenté l’Évangile à travers ma prière, dans cette chambre d’hôpital, c’était pour qu’il soit entendu par cette femme mourante sur le point de faire face au jugement de Dieu, par son mari chrétien et par les membres de leur famille qui étaient non-croyants. Si nous croyons vraiment que « la foi vient de ce qu’on entend » (Ro 10.17), nous ne devons jamais quitter une chambre d’hôpital, une maison de retraite, un centre de réhabilitation ou la maison d’une personne, qu’elle soit malade ou en bonne santé, sans prier au sujet de l’espérance de Dieu en Christ.
Lorsque vous initiez une conversation spirituelle dans le cadre d’une visite, vous devriez en théorie parler de la justice de Dieu, de l’état de pécheur de l’homme et de la mort de Jésus-Christ sur la croix à notre place pour nos péchés. En pratique, plusieurs circonstances peuvent rendre cela difficile, mais rien ne vous empêche de présenter l’Évangile à travers une prière. C’est Dieu seul, par son Esprit Saint, qui transforme les cœurs les plus sombres. Nous devons considérer chaque visite comme un rendez-vous divin qui nous donne l’occasion de faire connaître le pouvoir salvateur de l’Évangile, par une proclamation ou une prière.
Cet article est adapté du livre : « Visiter les malades » de Brian Croft
