Comprendre la justice de Dieu (Stephen Yuille)
«Tu es juste, ô Éternel… Ta justice est une justice éternelle, Et ta loi est la vérité.» (Psaumes 119.137,142)
La justice de Dieu est la perfection de sa nature. Selon la Confession de foi de Westminster, Dieu est un être parfait, «incorporel, indivisible, impassible» (II-1). Cette déclaration fait l’objet de multiples malentendus. J’aimerais donc la développer ici.
1) Dieu n’a pas de corps.
La Bible évoque parfois les yeux ou le bras de l’Éternel, mais ces expressions ne sont pas à comprendre au sens littéral. Les «yeux de Dieu» soulignent simplement son omniscience, et le «bras de Dieu» évoque son omnipotence. Le Petit catéchisme de Westminster pose la question : «Qu’est-ce que Dieu ?», et y répond : «Dieu est esprit, infini, éternel et immuable dans son être. Il est sagesse, puissance, sainteté, justice, bonté, et vérité.»
2) Dieu est «indivisible».
Nous sommes composés de plusieurs parties : un corps et une âme. Notre corps se compose de plusieurs parties : les os, le sang, la peau, les ligaments, les tendons, les organes. Notre âme est constituée de plusieurs facultés : l’entendement, les émotions, la mémoire, la conscience. Ces dernières possèdent à leur tour des qualités telles que la sagesse. Dieu, lui, n’a pas de parties. Il est un être simple. Il n’y a pas de distinction entre son être et ses attributs. On ne peut pas plus séparer ses attributs de lui qu’on ne peut le séparer de lui-même. Cela signifie que Dieu n’est pas simplement sage, puissant, bon, saint et juste ; il est sagesse, puissance, bonté, sainteté et justice.
3) Dieu est «impassible».
Cela signifie qu’il n’est pas sujet à des émotions involontaires parce qu’il ne change pas. Nous avons du mal à concevoir cela pour deux raisons. La première est que nos émotions sont nos expériences. Mais les émotions de Dieu ne sont pas ses expériences. Elles ne se produisent pas à certains moments dans le temps. La deuxième est que nos émotions sont causées par des facteurs extérieurs.
Mais ce n’est pas le cas pour Dieu. Ses émotions (si on peut utiliser ce terme pour lui) ne sont pas ses réactions aux circonstances. Vous comprenez exactement de quoi je veux parler quand je dis que le soleil se lève ou se couche. En réalité, le soleil ne se lève pas ni ne se couche. Nous le décrivons ainsi pour exprimer l’expérience que nous en avons. Nous sommes en mouvement ; le soleil, lui, ne bouge ni ne change pas. L’expérience que nous avons de son existence change.
Dire que Dieu est juste, fidèle, bon ou puissant ne signifie pas qu’il est ceci ou cela à tel moment plutôt qu’à tel autre. Nous décrivons ce qu’il est, sa nature essentielle. Il est le grand «Je suis», le même hier, aujourd’hui et éternellement.
Cet article est tiré du livre : « Le sentier de la vie » de Stephen Yuille