Consommateurs de drogues et chrétiens hédonistes : ne sont-ils pas tous deux à la recherche de leur prochaine dose ? (John Piper)

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Un consommateur de drogue et un chrétien qui cherche la joie du Seigneur ne sont-ils pas simplement deux types de drogués qui recherchent un nouvel état d’euphorie, un nouveau pic dans une expérience qu’ils ne peuvent pas maintenir au-delà d’un moment fugace ? Eh bien, c’est une question intéressante, et elle nous vient d’un auditeur nommé Bryan.

Bonjour, Pasteur John ! Je vis à Greenville, non loin de l’endroit où vous avez grandi. Ma question est l’une de celles que je me pose depuis longtemps. Quelle différence y a-t-il entre : (1) le retour à des substances comme les drogues, l’alcool et le sexe, une fois que l’accomplissement de ces choses a disparu, et (2) le retour à Jésus une fois que sa joie a disparu en nous ? Il semble que les deux choses, les drogues et la communion avec Christ, produisent des effets qui s’estompent avec le temps. Ni l’une ni l’autre ne nous comblent définitivement – toutes deux nous rappellent à l’ordre pour une nouvelle dose ou un nouveau coup. Comment réagissez-vous à ce parallèle apparent ? Est-il juste ou faux ?

L’essor et la chute

C’est faux. L’image est mauvaise. Elle ne convient pas à tous les niveaux qui comptent le plus. Bien sûr, Brian, il y a un parallèle superficiel que vous soulignez. Il est vrai que l’intensité de notre plaisir dans les expériences physiques et l’intensité de notre plaisir dans l’expérience spirituelle de la communion avec Jésus augmentent et diminuent toutes les deux. Il y a un parallèle. Les deux augmentent et diminuent ; les plaisirs augmentent, les plaisirs diminuent – dans les drogues et par rapport à Jésus.

Dans cette vie, tant que nous sommes encore dans ce corps et que le péché rémanent reste une réalité, il y aura jusqu’à notre mort un conflit entre la chair et l’Esprit, Satan et Dieu, le vieil homme qui doit être considéré comme mort et l’homme nouveau en Christ.

Il y a donc un parallèle superficiel entre l’expérience de Christ et notre expérience du plaisir physique. Les deux s’élèvent et chutent. Mais en dépit de ce parallèle superficiel, il y a au moins cinq différences profondes entre notre communion avec Christ et tous ses plaisirs, d’une part, et le plaisir physique que nous procurent les substances, d’autre part.

1. À la rencontre d’une personne

Jésus Christ est une personne vivante, éternelle, surnaturelle, divine, moralement belle. Nous l’aimons. Il n’est pas une chose. Il n’est pas une substance.

Il y a une différence infinie entre la rencontre d’une personne et l’effet physique, matériel et impersonnel des drogues. Il y a une différence infinie entre la rencontre d’une personne simplement humaine et une personne divine, le Fils de Dieu. Quand Jésus nous appelle, il nous appelle à lui, pas à une expérience générique qui peut être reproduite avec des substances. Il ne nous appelle pas à une réaction physique à une substance, mais à une relation personnelle avec lui-même.

Jésus a dit : « Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jean 6.35) Il est le pain. Il est l’eau. Nous ne comparons pas une substance et une autre. Nous comparons une substance créée avec la personne qui l’a créée. C’est la première différence. C’est une différence massive et infinie.

2. Nouvelles créations

La deuxième différence dans ce parallèle est que l’expérience elle-même est qualitativement différente entre les effets physiques et psychologiques d’une drogue, d’une part, et les effets spirituels de la communion avec Christ, d’autre part.

Paul a dit : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5.17) Lorsque vous consommez des drogues, vous n’êtes pas une nouvelle création. Vous ne naissez pas de nouveau en consommant des drogues. Vous n’avez pas une nouvelle nature en consommant des drogues.

Lorsque vous êtes uni à Christ par la foi, vous devenez un nouveau genre d’être pour les siècles des siècles. Vos expériences sont qualitativement différentes. Vous n’êtes pas encore parfaits, mais vous êtes renouvelés. Paul dit que vous êtes renouvelés dans l’esprit de votre intelligence (Éphésiens 4.23). Votre esprit est maintenant spirituellement et qualitativement en train de faire une chose différente.

3. Séduit à nouveau

La troisième différence entre l’expérience d’une drogue et l’expérience de la communion avec Christ est que la raison pour laquelle nous revenons sans cesse à Christ est que lui-même, en tant que personne qui nous aime, a choisi de faire en sorte que nous revenions. Nous ne sommes pas aspirés par une dépendance ; nous sommes attirés par un Sauveur.

Il s’est emparé de nous et nous a fait sien pour toujours. Il ne nous ramène pas mécaniquement, mais personnellement. Écoutez ceci, l’un de mes versets préférés – Philippiens 3.12.

Paul dit : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection, mais je cours pour tâcher de m’en emparer. » Vous pourriez paraphraser cela ainsi : « Je persévère en Jésus, encore et encore. Je me réfugie en lui, encore et encore. » « Je cours pour tâcher de m’en emparer, puisque de moi aussi, Jésus-Christ s’est emparé ». Il m’a personnellement possédé, acheté, il me possède. Quand il me voit m’éloigner, devenir tiède, il me ramène parce qu’il m’a fait sien.

4. L’eau vive

Plus nous sommes amenés à lui par sa beauté personnellement irrésistible, plus nous devenons semblables à ce qu’il nous a destinés à être. Nous sommes transformés d’un degré de gloire à un autre en revenant à Jésus et en le voyant encore et encore et encore, jusqu’à ce que notre communion soit totalement ininterrompue quand il vient ou quand nous partons (2 Corinthiens 3.18).

Plus nous revenons à lui, plus nous devenons pleinement entiers, rationnels, libres et joyeux. Mais plus nous revenons aux drogues, plus nous devenons brisés, irrationnels, asservis et misérables.

En d’autres termes, venir à Jésus nous rend plus vivants, plus réels, plus aptes à nous mettre ingénieusement à la disposition des autres pour leur bien éternel. Jésus dit : « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (Jean 4.14) Soit vous aurez une source d’eau avec la vie éternelle, soit vous aurez de la camelote. Jésus dit aussi : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de lui, comme l’a dit l’Écriture. » (Jean 7.37-38).

En d’autres termes, boire de Jésus ne nous attire pas vers nous-mêmes et ne fait pas de nous une expérience de drogue privée. Cela nous remplit d’un amour débordant, comme une source, comme une fontaine, pour les autres. Il nous donne de nouvelles capacités pour aimer les autres.

5. Le chemin de la guérison

Le fait qu’il y ait un parallèle superficiel entre les hauts et les bas de l’expérience de Jésus et les hauts et les bas de l’expérience de la drogue peut signifier quelque chose de très différent, à savoir que les expériences mènent au même résultat. Ce n’est pas le cas.

Supposons que vous fassiez soudainement l’expérience d’un pic de fièvre qui s’estompe légèrement, puis remonte en flèche, puis s’estompe légèrement et remonte en flèche. Vous réalisez soudain, à cause de l’épidémie qui sévit dans la ville, que vous êtes atteint d’une maladie mortelle. Vous allez mourir.

« C’est ce qui arrive à tout le monde », pensez-vous. « Pique, baisse, pique, baisse, pique, baisse – mourir ». Ce pic est un signe certain que vous êtes fichu. Puis l’équipe médicale arrive, envoyée par la Croix-Rouge, et ils ont un antibiotique. Et ça marche. Ça marche toujours.

Ils vous le donnent et vous disent : « Demain, vous allez remarquer que la fièvre va monter, puis redescendre, puis remonter, un peu moins haut, puis redescendre. Elle va monter, puis descendre, et ensuite elle va disparaître. Vous irez mieux quand elle tombera. Vous irez mieux même si le retour de la fièvre demain plusieurs fois vous fera penser que vous êtes dans la même position qu’avant. Mais ce n’est pas le cas. C’est un parallèle superficiel. Ca n’indique pas comment vous allez. C’est la façon dont les antibiotiques fonctionnent. Vous allez vous rétablir. »

La même similitude existe avec les pics et les chutes du plaisir dans les drogues et les pics et les chutes du plaisir en Christ. Les hauts et les bas ont une signification totalement différente. Vous êtes sur le chemin de la guérison en Christ. Ce sont les hauts et les bas de notre expérience en Christ qui signifient que nous sommes sur le chemin d’une joie éternelle et ininterrompue.


Cet article est une traduction de l’article anglais « Drug Users and Christian Hedonists — Aren’t Both Just Chasing the Next High? » du ministère Desiring God par Timothée Davi.

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