Coronavirus ou non, tu mourras un jour (Timothée Davi)

Une peinture d’une actualité frappante

Alors que le coronavirus frappe le monde de stupeur et d’effroi. Je me suis souvenu d’une peinture que j’avais eu l’occasion d’admirer au musée de La Nouvelle-Orléans, aux États-Unis. Prenez le temps de la contempler. La voici :

Memento Mori : la mort s’invite à table

La peinture s’appelle «Memento Mori : la mort s’invite à table». Son auteur, Giovanni Martinelli, voulait représenter par celle-ci une autre pandémie de grande envergure qui jadis frappa le monde de stupeur et d’effroi : la peste noire.

Dans cette peinture absolument remarquable, il représente la mort comme un squelette tenant un sablier dont le temps est écoulé. Face à cette mort si subite, l’expression d’horreur et de choc sur les visages des personnes «qui vivent l’instant présent» crée une illustration très vive d’une réalité bien trop présente : la réalité que nous allons tous mourir, que la mort peut tous nous frapper, et ce à n’importe quel moment. C’est ce que signifie «Memento Mori», le titre de cette peinture. On peut traduire ces mots latins par «Souviens-toi que tu vas mourir». En d’autres termes, peste noire, coronavirus ou non, l’on mourra, tu mourras, toi qui me lis, un jour ou l’autre.

Un déni sinistre et fatal

Cela peut sembler sinistre, voire dérangeant ou, pire, comme une prise de position apparemment négligente sur ce qui est maintenant dans la société postmoderne un «tabou religieux» que nous sommes obligés d’oublier et de ne pas mentionner. On nous dit : «Vivez l’instant présent». Toutefois, il n’y a pas de plus grande folie que celle-là. En effet, notre vie est essentiellement définie par la fin de cet «instant», la mort.

On ne peut pas comprendre le sens de la vie sans se confronter à son inévitable aboutissement. S’il n’y a pas de mort et pas de Dieu, alors vivre une vie négligente centrée sur des plaisirs passagers et des possessions fugaces aurait peut-être un sens, quoiqu’un sens absurde. C’est le fardeau de la vie, l’absurdité totale de la vie nous disent les philosophes existentialistes.

Cependant, non seulement Dieu existe et s’est révélé dans l’Histoire en la personne de son Fils, mais chacun est obligé d’admettre que, tout au moins, la mort existe et qu’on ne peut pas y échapper. Vivre comme si l’on était immortel et être ensuite surpris par la mort comme les personnes de cette peinture est non seulement insensé, mais dangereux. Vivre comme si l’avion dans lequel nous sommes tous et dont les ailes sont en feu n’allait pas finir par s’écraser est une attitude qui relève du déni le plus fatal.

Le début de la sagesse

C’est la raison pour laquelle, le début de la sagesse est de connaître le Créateur de la vie et de Lui dire : «Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que notre cœur parvienne à la sagesse !» (Psaume 90.12) En contemplant notre mort, nous devrions lever les yeux vers celui qui a donné la vie à tous et contre lequel nous avons péché, introduisant ainsi son jugement, la mort – cet «élément contre nature» – dans la création. Nous devons considérer celui qui, à notre mort, nous jugera selon la façon dont nous avons vécu : pour Lui ou pour nous-mêmes, en le rejetant et en l’ignorant.

C’est ce que Jésus a dit dans Luc 12.16-21 dans lequel il a raconté la parabole de l’homme qui, ayant connu une récolte abondante, se met à construire des granges pour la stocker et dit : «Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois et réjouis-toi.» Cette attitude est essentiellement la même que celle des personnes de la peinture. La réponse de Dieu transperce le nuage de folie d’une telle vision du monde tel un rayon de soleil : «Homme dépourvu de bon sens ! Cette nuit même, ton âme te sera redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?» L’interprétation et les paroles finales de Jésus constituent un appel solennel à se tourner vers lui : «Voilà quel sera le sort de tout homme qui amasse des richesses pour lui-même, au lieu de chercher à être riche auprès de Dieu.»

Un espoir et une richesse véritable

Soyons donc riches auprès de Celui qui nous a tant aimés qu’il nous a sauvés de la colère et du jugement – la mort et la mort éternelle – dont nous sommes la cause par notre péché en envoyant ce qu’il avait de plus précieux : son Fils parfait et bien-aimé. Il n’avait pas à faire cela, mais il l’a fait. Christ est mort pour nous, endurant le châtiment que nos péchés nous font mériter. Bien plus, il est ressuscité dans l’Histoire, prouvant avec la plus grande certitude qu’il est Dieu, celui qui a autorité sur la mort elle-même, sur nos morts.

Il nous a montré par sa mort et sa résurrection que, pour ceux qui croient en lui, le voient comme le plus grand trésor de leur vie et lui obéissent et le suivent, la mort ne sera pas quelque chose de terrifiant. Au contraire, demeurant en lui et nos anciens «moi» étant morts en lui et avec lui, nous ressusciterons aussi avec lui pour la vie éternelle avec Celui qui donne la vie.

Nous pouvons alors dire avec plaisir : «Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ?» (1 Corinthiens 15:55) et vivre non pour notre gloire, non pour l’approbation des hommes, non pour ce que ce monde peut offrir, car tout rouillera et sera détruit, mais pour la gloire de celui qui nous a tant aimés qu’il nous a sauvés de la mort que nous méritions et que nous méritons chaque jour pour nos péchés et nos cœurs rebelles.

Tournez-vous vers Christ

Pour paraphraser Charles Studd : «L’on a une seule vie et elle s’écoule bien vite. Seul ce qui a été fait pour Christ durera.» Coronavirus ou non, l’on mourra un jour ou l’autre. Cela pourrait être aujourd’hui ou demain. Êtes-vous prêts à ce faire ? Cette mort sera-t-elle une catastrophique fin aboutissant dans un enfer éternel ou serez-vous cachés en celui qui a vaincu la mort pour vivre avec lui pour toujours ? Si ce n’est pas le cas, repentez-vous, changez votre manière de vivre, tournez vous vers lui, vers Christ dès à présent.