Des devoirs des pères et des mères envers leurs enfants (Bénédict Pictet)

Prends garde seulement à toi, et garde avec soin ton âme, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues, et de peur qu’elles ne sortent de ton cœur tous les jours de ta vie ; mais que tu les enseignes à tes enfants, et aux enfants de tes enfants.

(Deutéronome 4: 9)

Dieu veut que les pères impriment dans leurs cœurs ce que Dieu nous a révélé, et les merveilles qu’il a fait pour eux, non seulement pour le salut de leur propre âme, mais aussi, afin qu’ils puissent instruire leur postérité, et qu’ils prennent de là occasion de les former à la vertu et à la piété.

Qui épargne la verge, haït son fils ; mais qui l’aime, se hâte de le châtier.

(Proverbes 13: 24)

Tous ceux, dit Saint Augustin, qui caressent, ne sont pas amis, et tous ceux qui frappent, ne sont pas ennemis : Ce n’est pas être tendre, c’est être inhumain, que de nourrir le vice et les mauvaises habitudes dans un enfant, pour lui épargner quelques larmes, et celui qui l’entretient dans le mal par cette cruelle indulgence, ne le traite pas en père, mais en ennemi.

Châtie ton enfant tandis qu’il y a de l’espérance, et ne te soucie point de son cri.

(Proverbes 19: 18)

Tandis qu’il y a quelque espérance, que l’âge, la raison, et le soin qu’on

prendra d’un enfant, accompagné de la bénédiction de Dieu, ramèneront un enfant ; corrigez-le, et ne vous étonnez point de ses cris : Il vous remerciera un jour de vos corrections, s’il en profite.

La folie est liée au cœur du jeune enfant ; mais la verge du châtiment la fera éloigner de lui.

(Proverbes 22: 15)

Un jeune enfant ne se sert pas de sa raison, il a mille fantaisies, qui sont de pures extravagances, il s’égare aisément ; mais le châtiment le ramène, et le guérit de ses folies.

N’épargne point la correction au jeune enfant, quand tu l’auras frappé de la verge, il n’en mourra point. Tu le frapperas avec la verge ; mais tu délivreras son âme du sépulcre.

(Proverbes 23: 13-14)

On croirait que ce serait une indulgence cruelle, de ne pas châtier un enfant, pour l’empêcher de se jeter dans un feu, ou dans un puits ; comment donc épargnerait-on la correction à un enfant, pour l’empêcher qu’il ne se précipite dans l’enfer. Mais il le faut frapper avec la verge : Il faut éviter deux écueils, il ne faut pas être trop sévère, et traiter les enfants avec une rigueur inhumaine et déraisonnable ; mais il ne faut pas être trop doux, de peur de les perdre par une mollesse lâche, et par une indulgence très pernicieuse : La charité tient le juste milieu, elle est quelque fois sévère dans le châtiment ; mais elle s’y porte avec tant de sagesse et de retenue, qu’elle se fait aimer, lors même qu’elle se fait craindre, et qu’elle parait douce, lorsqu’elle est sévère.

La verge et la répréhension donnent la sagesse ; mais l’enfant abandonné, fait honte à sa mère. Corrige ton enfant, et il te mettra en repos, et donnera du plaisir à ton âme.

(Proverbes 23: 13-14)

Le châtiment rend sage, parce qu’il ramène l’enfant de ses égarements ; mais l’enfant qu’on abandonne à son sens reprouvé, devient ordinairement la honte et l’affliction de sa mère, parce que commettant des crimes, il s’attire des jugements, qui le couvrent, et ceux qui lui appartiennent, d’opprobre et d’ignominie : Mais si vous corrigez vôtre enfant, vous aurez une joie sensible de lui avoir procuré une éducation sage et chrétienne.

Et vous pères, n’irritez point vos enfants ; mais nourrissez-les, les tenant sous la discipline et la remontrance du Seigneur.

(Éphésiens 6: 4)

Pères, n’obligez pas vos enfants à sortir des termes du respect, qu’ils vous doivent, par des traitements trop rigoureux, sévérité mal entendue ; mais nourrissez-les doucement, sans vous relâcher par une trop grande complaisance pour leurs défauts, mais en les châtiant quand il est besoin, et en les formant à la piété.

Si celui qui élève bien son fils vient à mourir, cela ne paraîtra presque point, parce qu’il laisse après lui un successeur qui lui ressemble. Il a eu le bonheur et la consolation de le voir lui-même durant sa vie, et il n’a point à la mort d’affliction, ni de confusion devant ses ennemis, parce qu’il laisse un fils, qui peut protéger sa famille contre les insultes, et reconnaître les faveurs de ses amis.

(Ecclésiastique 30: 4, etc.)

Un fils bien élevé devient l’appui de sa maison, sa gloire parmi ses proches, l’espérance de ses amis.