Devrions-nous pratiquer la discipline de l’Église ? (Jonathan Leeman)
Votre Église devrait-elle pratiquer la discipline ecclésiale ? Oui.
Avant tout, la discipline d’Église est faite par amour.
La discipline démontre :
- qu’on aime l’individu et qu’on cherche à l’avertir pour l’amener à la repentance ;
- qu’on aime l’Église et qu’on cherche à protéger les brebis les plus faibles ;
- qu’on aime le monde, qui observe l’assemblée de l’extérieur et qu’on veut qu’il voie la puissance transformatrice de Christ ;
- qu’on aime Christ, et qu’on désire que les Églises respectent son nom et lui obéissent.
S’abstenir de pratiquer la discipline revient à dire que notre façon d’aimer est meilleure que celle de Dieu
Après tout, « celui que le Seigneur aime, il le discipline » et « il fouette tout fils qu’il agrée » (Hé 12.6 ; Darby). Il sait que la discipline produit la vie, la croissance et la santé : Dieu « nous discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Hé 12.10 ; Darby). Oui, c’est pénible, mais c’est profitable par la suite :
« Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Hé 12.11 ; Darby).
Pouvez-vous vous représenter la magnifique récolte de justice et de paix ? C’est la promesse que Dieu nous fait.
Toute la discipline d’une Église devrait être motivée par l’amour
Vous aimez ? Alors, disciplinez. Notre société ne comprend pas le mot discipline, et encore moins la démarche de l’amour vers la discipline. C’est pourtant ce que la Bible enseigne. Le croyez-vous ?
De manière plus concrète, les Églises devraient pratiquer la discipline pour les raisons suivantes :
- elle est biblique ;
- elle est sous-entendue dans l’Évangile ;
- elle favorise la santé de l’Église ;
- elle clarifie et peaufine le témoignage de l’Église aux yeux des nations ;
- elle avertit les pécheurs d’un jugement encore plus grand à venir ;
- (et surtout) elle protège le nom et la réputation de Jésus-Christ sur terre.
Prendre soin du nom de Jésus
Jésus a donné son nom à l’Église. Il a misé sa réputation sur nous. C’est étrange, n’est-ce pas ? Il faut dire qu’ultimement tout ne repose pas uniquement sur nos épaules. Dieu a prouvé dans l’Ancien Testament, à travers la vie du peuple d’Israël, qu’il fera tout ce qu’il faut pour protéger son nom. Malgré tout, il confie une tâche à nos Églises : prendre soin de son nom et de son honneur devant les nations. Que cela nous plaise ou pas, le monde tirera ses conclusions sur Dieu en se basant sur nous.
Foncièrement, la discipline d’Église consiste à s’assurer que les représentants de Jésus sur terre le représentent, lui, et non quelqu’un d’autre.
Le but de la discipline d’Église
Le passage de 1 Corinthiens 5 est particulièrement utile pour discerner les objectifs de la discipline d’Église.
5 objectifs de la discipline d’Église
- Exposer : Tout comme le cancer, le péché aime se dissimuler. La discipline expose ce véritable cancer afin qu’il puisse être ôté rapidement (voir 1 Co 5.2).
- Mettre en garde : Une Église n’exécute pas le jugement de Dieu par l’intermédiaire de la discipline. Au contraire, elle met en scène une petite pièce représentant le grand jugement à venir (v. 5). La discipline est un avertissement compatissant.
- Sauver : Les Églises exercent la discipline lorsqu’elles voient un membre s’engager sur le chemin menant à la mort et qu’aucune de leurs supplications et aucun de leurs avertissements ne le fait changer d’avis. C’est le dispositif de dernier recours pour amener un individu à la repentance (v. 5).
- Protéger : Tout comme le cancer se propage d’une cellule à une autre, le péché se propage rapidement d’une personne à une autre (v. 6).
- Présenter un bon témoignage de Jésus-Christ : Cela peut sembler étrange, mais la discipline d’Église est en fait bénéfique aux non-chrétiens, car elle contribue à préserver la particularité attrayante du peuple de Dieu (voir 1 Co 5.1). N’oubliez pas que les Églises doivent être le sel et la lumière. Jésus a dit : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes » (Mt 5.13).
Cet article est tiré du livre : La discipline d’Église de John Leeman