Dieu a incliné le cœur de Pharaon pour bénir Joseph (John Piper)
Dieu a manifesté sa puissance
Dès les premiers jours de l’histoire nationale d’Israël en Égypte jusqu’aux derniers jours de sa captivité à Babylone, Dieu a manifesté sa puissance ainsi qu’une disposition favorable à changer le cœur et l’esprit des individus ordinaires et des rois, et jusqu’à des nations entières, dans le but qu’ils traitent Israël avec bienveillance, alors même qu’ils sont ennemis. Lorsque Joseph est vendu comme esclave en Égypte, la faveur qu’il trouve aux yeux de son maître, Potiphar (Ge 39.3,4), puis aux yeux du chef de la prison, lors de son emprisonnement, n’est en aucune façon le résultat de forces sociales ou de nature humaine. C’est bien l’action de Dieu qui agit dans le cœur et l’esprit des gardiens de Joseph :
L’Éternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur aux yeux du chef de la prison. Et le chef de la prison plaça sous sa bienveillance tous les prisonniers qui étaient dans la prison ; et rien ne s’y faisait que par lui (Ge 39.21,22).
Une faveur que Dieu étend
Cette « faveur » que Dieu étend sur Joseph est une disposition de cœur et d’esprit du chef de la prison (tout comme dans le cas de Potiphar), qui le pousse à traiter Joseph avec bienveillance. Ainsi, Dieu agit sur l’esprit et le cœur – la volonté – du chef de la prison (il ne nous est pas dit comment) pour qu’il soit incliné à traiter Joseph de cette manière. Ce qui en résulte est stupéfiant et merveilleux ; nous sommes censés en ressentir tout l’effet.
Le chef de la prison place tous les prisonniers sous la garde d’un autre prisonnier ! Tout ce qui se passe dans la prison est désormais sous la responsabilité de Joseph. L’image de cette confiance inouïe est destinée à nous faire éprouver au plus profond de nous-mêmes la capacité de Dieu à gouverner le cœur et l’esprit des adversaires de son peuple. L’accent n’est pas mis sur la personnalité aimable de Joseph, mais sur Dieu : « L’Éternel […] le mit en faveur aux yeux du chef de la prison » (Ge 39.21).
La providence de Dieu sur les dispositions de Pharaon
Cette même influence incroyable est détectée dans la providence de Dieu sur les dispositions de Pharaon à l’égard de Joseph. Le chef de la prison donne à Joseph la responsabilité de toute la prison. Pharaon donne à Joseph la responsabilité de toute la nation. La description de la confiance radicale de Pharaon envers Joseph, qu’il connait à peine, doit nous mener à en avoir le souffle coupé et nous pousser à nous demander « pourquoi » :
Je t’établis sur ma maison, et tout mon peuple obéira à tes ordres. Le trône seul m’élèvera au-dessus de toi. Pharaon dit à Joseph : Vois, je te donne le commandement de tout le pays d’Égypte. Pharaon ôta son anneau de la main, et le mit à la main de Joseph ; il le revêtit d’habits de fin lin, et lui mit un collier d’or au cou. Il le fit monter sur le char qui suivait le sien ; et l’on criait devant lui : À genoux ! C’est ainsi que Pharaon lui donna le commandement de tout le pays d’Égypte. Il dit encore à Joseph : Je suis Pharaon ! Et sans toi personne ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d’Égypte (Ge 41.40-44).
Qu’est-ce qui a motivé Pharaon ?
Voilà un ensemble étonnant de décisions prises par l’un des hommes les plus puissants du monde envers un homme qui, juste quelques jours auparavant, est un esclave étranger et un criminel écroué. Du point de vue égyptien, le comportement de Pharaon paraît irresponsable. Qu’est-ce qui le motive ? La réponse donnée par Étienne dans Actes 7.9,10 révèle que Dieu a fait plier la volonté de Pharaon pour qu’il agisse ainsi :
… Dieu fut avec [Joseph], et le délivra de toutes ses tribulations ; il lui donna de la sagesse et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d’Égypte, qui l’établit gouverneur d’Égypte et de toute sa maison.
Dieu dispose ainsi son coeur
Dieu lui fait trouver grâce aux yeux de Pharaon. Ce dernier décide de traiter Joseph en toute confiance, parce que Dieu dispose ainsi son cœur. C’est ce qu’ont éventuellement rapporté les frères de Joseph à leur père. En conséquence, lorsque Jacob décide de les renvoyer avec son plus jeune fils, Benjamin, il sait que Dieu a le pouvoir et le droit de disposer à nouveau le cœur de Pharaon, comme il l’avait fait envers Joseph, mais cette fois envers ses autres fils : « Que le Dieu Tout-Puissant vous fasse trouver grâce devant cet homme » (Ge 43.14). Autrement dit, Jacob prie Dieu de mettre dans le cœur du Pharaon une réelle détermination à traiter ses fils avec bienveillance. Ou encore, il prie que Dieu leur fasse trouver grâce devant Pharaon. Jacob croit que Dieu a le droit et le pouvoir d’agir ainsi : changer la volonté de Pharaon.
Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper