Dieu aurait-il deux volontés ? (à Brakel)

En établissant une distinction par rapport à la volonté de Dieu, nous ne suggérons pas que Dieu aurait deux volontés. En Dieu, l’acte de la volonté est unique. La différence porte plutôt sur les objets envers lesquels Sa volonté est exercée. Nous suggérons encore moins que Dieu a deux volontés incompatibles, comme si Dieu, avec sa volonté révélée, désirait quelque chose et que sa volonté secrète s’y opposait. Quand nous considérons la volonté de Dieu comme étant soit secrète, soit révélée, cette distinction se rapporte à des choses nettement différentes, dont certaines sont révélées et d’autres ne le sont pas. La volonté secrète et révélée de Dieu ne se rapporte pas à une seule et même chose, et ne doit pas être considérée de la même façon.

Permettez-moi de vous donner un exemple. Dieu a ordonné à Abraham de sacrifier et de tuer son fils Isaac ; néanmoins, ce n’était pas la volonté de Dieu qu’Isaac meure. Cela est devenu évident à la lumière de la conclusion de l’histoire. Il y a ici une distinction entre le commandement et le résultat. Le commandement de Dieu tient à Sa volonté révélée ou prescriptive, qui était la base du comportement d’Abraham. Abraham devait faire tout ce qui pouvait contribuer à la mort de son fils, ce qu’il fit. Le résultat – que la mort d’Isaac n’aurait pas lieu par l’activité d’Abraham – était une autre affaire et appartenait à la volonté secrète du décret de Dieu qu’Abraham comprit par après quand la voix de Dieu l’en a empêché.

Par conséquent, il n’y a pas lieu de se préoccuper de quelle volonté devrait régir notre comportement, car la volonté secrète du Seigneur est uniquement Son domaine et contre elle nous ne pouvons pécher. Dieu accomplira Son bon plaisir. Néanmoins, il est exprimé dans la volonté révélée de Dieu que nous devons faire preuve de confiance et de soumission envers Sa volonté secrète. Mais c’est Sa volonté révélée qui doit être régulatrice de notre comportement et c’est à l’égard de cette dernière que nous sommes coupables de péché.


Wilhelmus à Brakel, The Christian’s Reasonable Service, p. 114-115.


Traduction française par Timothée Davi.