Dieu le Père, agent de notre salut (John Owen)

La question suivante se pose : « De quelle manière Dieu le Père est-il intervenu comme agent de notre salut ? » Je réponds qu’il a opéré de deux façons : c’est le Père qui a envoyé le Fils mourir, et c’est le Père qui a puni Christ pour nos péchés. Examinons ces deux éléments de plus près.

1. Il est évident selon plusieurs versets bibliques que le Père a envoyé le Fils dans le monde. Par exemple : « mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l’adoption » (Galates 4.4-5). Cet envoi du Fils présuppose trois choses concernant le Père :

i. Dès l’origine, ce dessein résidait dans sa pensée (1 Pierre 1.20).
ii. Il a conféré au Fils les habiletés nécessaires pour accomplir sa mission (Jean 3.34-35). En tant que Fils de Dieu, il possédait la perfection de Dieu ; en tant que Fils de l’homme, il a eu besoin de recevoir les dons nécessaires.
iii. Il a promis au Fils toute son aide pour réussir son oeuvre (Actes 4.10-11).

2. Il est évident selon plusieurs versets bibliques que le Père a infligé à Jésus-Christ la punition que méritent nos péchés. Par exemple : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5.21). Il en découle que Christ a souffert et est mort à notre place. Puisqu’il en est ainsi, l’idée que Christ doive souffrir à la place de ceux qui souffriront eux-mêmes pour leurs propres péchés n’est-elle pas étrange?

Nous pouvons considérer la question comme suit : Christ a souffert, soit : Pour tous les péchés de tous les hommes, ou pour tous les péchés de quelques hommes, ou pour quelques péchés de tous les hommes.

Si le dernier énoncé est vrai, tous les hommes portent encore un certain nombre de leurs péchés et par conséquent personne ne peut être racheté.

Si la première affirmation est exacte, comment se fait-il que tous les hommes ne soient pas libres de leurs péchés ? Vous direz peut-être que c’est parce qu’ils ne croient pas. Je vous demanderai alors : l’incrédulité n’est-elle pas un péché ? Si elle ne constitue pas un péché, pourquoi les hommes sont-ils punis pour leur incrédulité ? Si elle est un péché, elle doit nécessairement faire partie du lot que Christ a porté. Donc, le premier argument ne peut être vrai !

Il est donc manifeste que la seule possibilité concevable demeure que Christ a porté tous les péchés de certains hommes, ceux des élus seulement. C’est ici ce que je crois être l’enseignement de la Bible.

 

Cet article est extrait de La vie par sa mort par John Owen.