Dix étapes à suivre pour profiter de son congé sabbatique (Brian Croft)
Récemment, j’ai pris un congé sabbatique. Mon Église m’a entièrement libéré de mes fonctions pour les mois de juin et de juillet. On m’a complètement retiré mes responsabilités liées aux cultes du dimanche de notre Église. De même, on ne m’a pas tenu informé des problèmes pastoraux survenus au cours de cette période de deux mois.
Avant mon départ, j’ai demandé conseil à de nombreux pasteurs qui avaient déjà bénéficié d’un congé similaire. J’ai été frappé de voir combien parmi eux partageaient divers regrets une fois leur congé écoulé. J’ai donc essayé d’utiliser mon congé sabbatique de la manière la plus constructive possible. Voici quelques leçons que j’ai apprises.
1. Prenez plaisir à être avec votre épouse
Prévoyez de nombreux tête-à-tête. Prenez soin d’elle. Étudiez-la. Apprenez d’elle. Riez avec elle. Appréciez le temps que vous passez avec elle. Repensez aux années de ministère que vous avez traversées à deux. Soyez bien conscient qu’elle a aussi besoin de ces moments d’intimité. Soyez déterminé à en faire découler de grands bienfaits pour son âme. Prenez le temps de vous réjouir de sa présence en cette période où vous êtes temporairement déchargé de l’activité qui vous empêche habituellement de passer du temps ensemble.
2. Profitez de vos enfants
Jusqu’alors, je n’avais jamais eu de période de pause assez longue pour pouvoir consacrer autant de temps à mes enfants. Je me suis donc assuré qu’ils soient non seulement une priorité, mais aussi que mon cœur soit réellement investi dans ce temps passé avec eux. De nombreux pasteurs m’ont fait part de leurs regrets à ce sujet. Nous avons donc passé du temps à la piscine, dans les parcs, ainsi qu’en dehors de la ville. Nous avons lu, fait des combats de lutte, ri, fait du vélo, et tout ce qu’ils avaient envie de faire.
3. Engagez-vous sincèrement dans les disciplines spirituelles
Je me suis consacré à la lecture de la Parole de Dieu, en couvrant de grandes portions de texte. En général, lorsque je prépare une prédication, je passe le plus clair de mon temps à « contempler les arbres » ; durant cette pause, j’ai laissé « la forêt » nourrir mon âme.
Pour le bien de mon âme, j’ai aussi passé délibérément du temps dans le silence et la prière. Je viens de passer le cap des dix ans de vie pastorale. J’ai donc demandé à Dieu de me guider pour les dix prochaines années et de me donner une vision pour notre Église. Par ailleurs, j’ai recommencé à pratiquer une discipline utile que j’avais négligée : tenir un journal. Accueillez favorablement les disciplines spirituelles fondamentales dans lesquelles vous exhortez votre peuple à s’engager, mais que vous avez pourtant souvent tendance à laisser de côté dans votre propre vie.
4. Soyez constant dans votre discipline physique
Imposez-vous de dormir huit heures par nuit. Essayez de remettre l’activité physique régulière à l’ordre du jour. Pour moi, cela s’est traduit par l’instauration d’un programme d’entraînement réparti sur trois à quatre jours par semaine. Prenez également l’habitude de manger correctement. Si vous ne faites rien de tout cela dans votre vie quotidienne, un congé sabbatique peut être le bon moment de vous engager à nouveau à bien gérer votre corps et votre énergie. Au cours de mon congé sabbatique, j’ai perdu 4,5 kg. Je me suis également souvenu de combien j’ai besoin de sommeil pour être au meilleur de ma forme pour servir le Seigneur. Ne sous-estimez pas le peu d’attention que vous portez à votre corps lorsque vous vous donnez corps et âme dans le ministère.
5. Choisissez-vous un mentor parmi les pasteurs fidèles d’autrefois
Les pasteurs qui ont vécu à différentes périodes de l’histoire peuvent nous enseigner des choses sur le ministère pastoral que les pasteurs modernes ne peuvent pas nous enseigner. Durant mon congé, j’ai choisi Andrew Fuller, un éminent théologien anglais et baptiste du XVIIIe siècle (1754-1815), pour me guider par ses écrits. Cela a été tellement encourageant ! Choisissez le pasteur que vous voulez, puis immergez-vous dans sa vie, dans son ministère et laissez-le vous instruire.
6. Apprenez-en plus sur la prédication en observant un pasteur fidèle qui est toujours en vie
J’ai choisi Ted Donnelly. Il a été pasteur en Irlande du Nord pendant plus de 35 ans, jusqu’à récemment, lorsque sa santé a commencé à décliner. En Grande-Bretagne, il est connu comme l’un des prédicateurs les plus doués et les plus remplis de l’Esprit du demi-siècle dernier. J’ai écouté ses prédications et j’ai appris énormément. Durant cette période, Dieu a également nourri mon âme par sa Parole. Choisissez une personne que vous ne connaissez pas très bien, mais qui pourrait vous servir de mentor dans le but d’améliorer vos prédications.
7. Visitez d’autres Églises
Certes, il peut être très reposant et encourageant d’adorer Dieu avec les personnes que vous côtoyez habituellement, sans avoir à vous occuper des responsabilités pastorales qui se rattachent au culte. Cependant, si vous décidez de vous réunir avec votre propre assemblée le dimanche, d’inévitables conversations surgiront et pourront rendre votre congé sabbatique bien moins reposant. J’ai donc veillé à ce que mes responsabilités à l’église soient prises en charge, afin de pouvoir participer au culte d’autres Églises pendant toute la durée de mon congé sabbatique.
Si vous fréquentez d’autres Églises en bonne santé où la Parole est prêchée, vous ferez l’expérience de la fraternité chrétienne. Il y a beaucoup à apprendre des autres Églises et de leurs pasteurs. En participant à leurs rassemblements publics, vous expérimenterez peut-être quelque chose que vous choisirez ensuite de rapporter dans votre Église. Si vous n’avez pas beaucoup de choix, choisissez simplement quelques Églises fiables que vous pourrez fréquenter pendant votre congé sabbatique, où vous pourrez vous détendre et être nourri en restant assis aux côtés de votre famille.
8. Remettez à plus tard les tâches que vous effectuez en temps normal
n congé sabbatique ne sera pas entièrement reposant si vous vous accrochez à ce qui vous épuise en temps normal. C’est pour cette raison que mes collègues pasteurs m’ont interdit d’écrire un livre ou de prêcher où que ce soit, ces deux activités faisant partie intégrante de mon ministère. Bien que beaucoup prennent un congé sabbatique pour écrire — ce qui est une bonne chose pour certains —, mes collègues pasteurs ont eu raison de m’interdire de le faire. Assurez-vous d’être honnête envers vous-même au sujet des choses qui vous accablent. Assurez-vous également de les mettre de côté pour un temps, même s’il s’agit d’activités que vous aimez faire.
9. Jouez au golf
Pour la plupart d’entre nous, le golf est une activité relaxante, mais humiliante. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cette activité est bonne pour votre âme. C’est durant mon congé sabbatique que j’ai joué certaines de mes meilleures parties de golf. C’est également à ce moment-là que j’ai battu mon père, pourtant très compétitif, pour la première fois de ma vie. Il est clair que la faveur du Seigneur était sur moi. Si ce n’est pas le golf, trouvez une autre façon de vous détendre, de vous amuser avec humilité, une activité difficile à intégrer dans votre vie quotidienne habituelle.
10. Reposez-vous vraiment
En général, je ne me repose pas correctement. Heureusement, grâce aux conseils d’autres personnes, j’ai réalisé que si j’étais arrivé à la fin de mon congé sans que ma femme et moi nous sentions restaurés et reposés, nous aurions manqué l’objectif de ce cadeau offert par notre Église et nous aurions gâché cette occasion. Vous devez faire tout ce qu’il faut pour vous reposer de la course folle de vos activités habituelles et restaurer votre âme.
Si vous prévoyez de prendre un congé sabbatique, j’espère que mes conseils amorceront une discussion constructive entre vos collègues pasteurs et vous sur la meilleure façon de tirer profit de ce cadeau. Faites ce qu’il faut pour y arriver. Demandez l’avis d’autres membres de votre Église, pour qu’ils vous aident à trouver la meilleure façon d’utiliser votre temps. Écoutez ce que dit votre femme. Enfin, priez pour que Dieu vous accorde de vous reposer correctement et sagement. Ainsi, lorsque vous reprendrez la routine habituelle du ministère, les bons souvenirs l’emporteront largement sur les regrets.