Doux et humble de coeur – Jour 1
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.
Matthieu 11.28-30
Le mot grec ici rendu par « doux » n’apparaît que trois autres fois dans le Nouveau Testament : dans la première béatitude, disant que « les débonnaires » hériteront la terre (Mt 5.5) ; dans la prophétie de Matthieu 21.5 (citant Zacharie 9.9), disant que le Roi Jésus « vient à toi ; plein de douceur, et monté sur un âne » ; dans l’exhortation que Pierre adresse aux femmes pour les encourager à chérir plus que toute autre chose « la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible » (1 Pi 3.4).
Débonnaire. Doux. Jésus n’a pas la gâchette facile. Il n’est ni dur, ni réactionnaire, ni irascible. Il est la personne la plus compréhensive de l’univers. Il est dans sa nature profonde non pas d’accuser les gens, mais de leur ouvrir les bras.
La signification du mot « humble » chevauche celle du mot « doux », en ce sens qu’elles communiquent ensemble une seule et même réalité au sujet du cœur de Jésus. Il faut toutefois noter que, dans le Nouveau Testament, le mot grec rendu par « humble » ne désigne généralement pas l’humilité en tant que vertu.
L’humilité équivaut plutôt à la pauvreté ou à l’affliction (c’est ainsi que l’on utilise en général ce mot grec dans les traductions grecques de l’Ancien Testament, surtout dans les Psaumes). Dans le chant de Marie lorsqu’elle portait Jésus, par exemple, ce mot est utilisé pour parler
Dans le chant de Marie lorsqu’elle portait Jésus, par exemple, ce mot est utilisé pour parler de la façon dont Dieu élève ceux qui sont « humbles » (Lu 1.52). Paul utilise le même mot lorsqu’il nous dit : « N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez‑vous attirer par ce qui est humble » (Ro 12.16), désignant ainsi ceux qui n’impressionnent pas par leur statut social, ceux qui ne jouissent pas de la faveur générale.
L’emploi du mot « humble » signifie ici que Jésus est accessible. Malgré sa gloire resplendissante, sa sainteté éblouissante, son unicité et son altérité suprêmes, jamais personne dans l’Histoire n’a été plus accessible que Jésus‑Christ.
Il n’impose aucune condition, aucune exigence. En commentant Matthieu 11.29, Warfield a écrit : « Sa vie n’a laissé empreinte plus profonde sur le cœur de ses disciples que celle de son comportement humble et noble. » Pour que Jésus nous serre dans ses bras, nous devons à tout le moins nous ouvrir à lui. Tout ce qu’il demande, c’est que nous nous ouvrions à lui. Matthieu 11.28 nous dit explicitement qui se qualifie pour communier avec Jésus : « Vous tous qui êtes fatigués et chargés. »
Vous n’avez pas à vous décharger ou à vous ressaisir pour ensuite venir à Jésus. Votre fardeau même vous y qualifie. Aucun paiement n’est requis, puisqu’il dit : « [Je] vous donnerai du repos. » Son repos est un don, et non une transaction. Que vous travailliez activement et assidûment à épierrer votre vie (« fatigués ») ou que vous crouliez passivement sous quelque chose qui échappe à votre volonté (« chargés »), Jésus‑Christ désire, peut‑être même plus encore que vous, que vous trouviez du repos, que vous sortiez de la tempête.
« Doux et humble. » Voilà le cœur même de Christ, selon son propre témoignage. C’est qui il est. Tendre. Ouvert. Accueillant. Conciliant. Compréhensif. Bien disposé.
Si l’on nous demandait de ne décrire qu’un seul trait de Jésus, nous serions fidèles à ses enseignements en le disant doux et humble.