Employer le nom de Dieu à la légère (Kevin DeYoung)
Nous enfreignons le troisième commandement lorsque nous employons le nom du Seigneur de manière inconsidérée. Jésus lui-même nous met en garde contre les répétitions vaines :
« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Mt6.7).
Le souci de Jésus concerne la pureté de cœur
Jésus n’essaie pas d’effrayer les nouveaux chrétiens ou les petits enfants qui apprennent à prier. Au début, ils auront forcément de la difficulté à s’exprimer (comme beaucoup d’entre nous des années plus tard !). Le souci de Jésus ne concerne pas le langage peaufiné, mais la pureté de cœur. Il ne veut pas que l’on pense gagner des points dans la prière en enchaînant des phrases pieuses.
Nous devons éviter les prières arrogantes et bâclées
L’idée principale est d’éviter les prières arrogantes, mais aussi celles qui sont bâclées. Jésus nous demande d’éviter les phrases vides. J’imagine que nous avons déjà tous entendu des prières où les noms et titres de Dieu étaient utilisés machinalement. Nous avons probablement tous entendu des prières de ce genre : « Ô Dieu, nous venons simplement devant toi notre Dieu. Seigneur, tu es tellement merveilleux. Père, tu es mort sur la croix, Seigneur, et nous ne pouvons que t’aimer et te louer d’avoir rempli nos cœurs, Saint-Esprit. » Non seulement ce genre de prières sèment la confusion par rapport à la Trinité, mais qui plus est, le nom du Seigneur y sert de virgule. Nous devons faire plus attention.
La même chose s’applique aux prières que nous faisons avec nos enfants à la table ou avant de les mettre au lit. Je sais que j’ai déjà été coupable de ce péché dans le passé. Au milieu du chaos, je prie rapidement pour la nourriture ou pour la journée, et puis c’est tout. Le problème n’est pas que la prière est courte. Le problème, c’est que je prononce le nom de Dieu sans réfléchir, comme si c’était simplement un dernier obstacle à franchir avant de manger ou d’avoir enfin la paix et le silence.
Dieu est sans doute plus patient avec un enfant de trois ans qui n’arrive pas à rester assis tranquille qu’avec les parents qui sont incapables de se calmer pour bien disposer leur esprit et leur cœur. Si la seule alternative est d’enfreindre le troisième commandement, alors il vaudrait mieux ne pas prier du tout à la table.
Nous devons éviter les « mon Dieu » ou « Christ » utilisés comme jurons
Employer le nom du Seigneur à la légère implique également les « mon Dieu » ou « Christ » utilisés comme jurons. Il est vrai que les jurons modernes sont différents de ceux de l’Ancien Testament, qui relevaient beaucoup plus du blasphème délibéré que d’une mauvaise habitude. Néanmoins, si nous prenons si facilement le nom de Dieu à la légère et avec insouciance, cela en dit long sur notre attitude envers lui. Nous parlons ici de notre Créateur, Sauveur, Juge et Roi. Le Dieu de l’univers, Celui qui est, ne devrait pas voir son nom craché à la légère comme une expression de stupeur, d’indignation ou de colère.
Mes parents étaient toujours très prudents quant à ce genre de langage, et je leur en suis reconnaissant. Nous n’avions pas le droit de proférer des jurons tels que « Jésus Marie », nous n’avions jamais le droit de dire « mon Dieu » ou même « mon doux », qu’ils considéraient être un diminutif de « doux Jésus ». Tout le monde ne définit pas forcément les mêmes limites pour le langage familier, mais j’espère que nous voyons tous l’importance de protéger l’honneur du nom du Seigneur. J’entends des chrétiens répéter des « oh mon Dieu ! » pour n’importe quoi, autant pour un coup de circuit au baseball que pour la super place de stationnement que l’on vient de trouver. Je me demande si c’est lié à un manque d’éducation à ce sujet ou à un simple manque de connaissance de Dieu.
Nous ne devons pas utiliser la Parole ou le nom de Dieu dans le but de s’enrichir
Jurer n’est pas la seule manière de faire un mauvais usage du nom de Dieu. Nous ne devons jamais utiliser la Parole ou le nom de Dieu comme un moyen pour satisfaire notre ambition ou notre avarice. Je pense par exemple à des personnes qui répandent la Parole de Dieu pour faire du profit, des personnes qui écrivent des livres chrétiens, qui font des conférences chrétiennes ou qui chantent de la musique chrétienne dans le but de s’enrichir. Honte à eux (ou à moi !) si nous employons le nom de Dieu comme moyen d’amasser des richesses.
Rire et plaisanter avec le nom du Seigneur est inapproprié
C’est un aspect du troisième commandement auquel j’ai beaucoup réfléchi. J’aime faire des blagues. J’aime rire. Et je pense que c’est bien, et même sain, de pouvoir rire de choses stupides que les chrétiens font ou de certains stéréotypes concernant nos Églises. En revanche, utiliser le nom du Christ pour faire des plaisanteries est une autre chose. Je crains que de nombreux chrétiens fassent trop aisément des blagues qui mettent Dieu en scène. Feriez-vous facilement des blagues au sujet des attentats du 11 septembre 2001 ou d’Auschwitz ? Bien sûr que non. Nous savons que certains sujets doivent être épargnés. Certaines choses sont sacrées et c’est assurément le cas en ce qui concerne le nom de Dieu.
On ne doit pas utiliser « Jésus-Christ » dans notre humour désinvolte ou des slogans irrespectueux. Je me souviens avoir vu un t-shirt chrétien sur lequel était inscrit le slogan d’une publicité de bière, qui disait « ce sang coula pour moi ». Son concepteur était futé, et ce, pour son plus grand malheur. Et qu’en est-il de l’utilisation sarcastique de certains mots ou d’expressions chrétiennes, comme entonner l’Alléluia de Haendel lorsque notre équipe marque un but, ou renverser notre café et dire avec un rictus « merci Jésus », ou encore faire rire les gens en s’exclamant « loué soit l’Agneau ! » de manière délibérément inopportune. Il existe d’autres moyens de faire de l’humour qu’en utilisant des sujets si sérieux.
Cet article est tiré du livre : Les dix commandements de Kevin DeYoung