En quoi l’ascension du Christ est-elle donc à notre avantage ? À trois égards. Premièrement, l’ascension du Christ est à notre avantage parce que nous avons un avocat auprès du Père, c’est Jésus-Christ le juste (1 Jn 2.1). Notre Seigneur Jésus est au ciel et il plaide en notre faveur, afin que, lorsque Satan nous accuse dans notre conscience ou ose porter des accusations contre nous devant le Père, Jésus-Christ, le propre Fils de Dieu et notre avocat sans faute, soit prêt à nous défendre et à invoquer son propre sang pour nous. Pensez-y. Jésus-Christ est notre partenaire de prière au ciel. Il intercède pour nous devant le trône (Ro 8.34).
Deuxièmement, l’ascension du Christ est à notre avantage parce que nous possédons désormais notre propre chair aux cieux ; notre vie est cachée avec le Christ qui réside dans la gloire (Col 3.3,4). Le fait que la chair du Christ est au ciel garantit que la nôtre y sera un jour aussi. Notre espérance n’est pas une éternité avec une âme désincarnée, mais un corps réel, ressuscité, humain et tangible dans la présence de Dieu et pour l’éternité. Le corps du Christ est le premier à y être, mais pas le dernier.
Troisièmement, l’ascension du Christ est à notre avantage parce que le résultat est que nous recevons le Saint-Esprit. Comme Jésus l’explique lui-même à ses disciples, « il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16.7). Jésus ne veut pas compromettre son propre ministère terrestre, mais il comprend qu’en tant qu’homme, il est limité à n’être qu’à un seul endroit à la fois. Mais une fois qu’il monte au ciel, il peut envoyer un autre consolateur (Jn 14.16) qui nous accorde la puissance des lieux très hauts et qui sera avec nous pour toujours.
Vous n’allez probablement pas vous intéresser de nouveau à l’Ascension avant un bon moment, je vous invite donc à méditer sur cette doctrine deux minutes encore. Pensez aux implications de l’ascension du Christ. L’Ascension signifie que nous sommes au ciel, déjà maintenant. Par l’union avec le Christ, nous ne sommes en réalité pas citoyens de ce monde. L’épître aux Colossiens nous dit de nous attacher aux choses d’en haut, parce que notre vie est cachée avec le Christ qui y réside (3.2,3).
L’Ascension implique aussi que le fait d’« inviter Jésus dans notre cœur » ne signifie pas inviter un ami gentil ou un thérapeute réconfortant dans notre vie. Cela signifie – si on utilise une expression non biblique de manière biblique – que nous exprimons notre désir d’être un avec le roi de l’univers. Le Jésus qui réside dans notre cœur siège exalté à la droite de Dieu le Père tout-puissant.
Et ce qui est encore plus stupéfiant, c’est que l’ascension signifie que Dieu a accordé toute domination, autorité, puissance et dignité (Ép 1.21,22) à un homme ! C’est peut-être pour cette raison que Tolkien, dans Le Seigneur des anneaux, se fait un point d’honneur à souligner qu’un homme allait siéger sur le trône de Gondor, et que la race des hommes allait régner à nouveau. Jésus-Christ exerce la domination que l’homme avait vocation à exercer depuis le commencement (Ge 1.28). En raison de l’ascension du Christ, nous savons que l’incarnation continue, que l’humanité du Christ continue de vivre au ciel, que l’Esprit vit dans nos cœurs et qu’un être divin et humain règne sur l’univers.
Cet article est tiré du livre : La Bonne Nouvelle presque oubliée de Kevin DeYoung
