Et si je prêchais un mauvais sermon ? (Brian Croft)
Tous les prédicateurs ont déjà prêché un mauvais sermon. Si vous pensez que ce n’est pas votre cas, alors vous en avez probablement prêché plusieurs. Cela arrive à tous. Parfois, ce n’est pas seulement mauvais, mais un véritable désastre ! Lorsqu’un sermon ne se déroule pas bien, nous avons tous tendance à nous décourager, et si le découragement s’accroît, il peut nous amener à nous demander si nous devrions continuer à prêcher. En revanche, il y a fort à parier que personne ne peut surpasser la catastrophe du premier sermon de John Newton, qu’il a décrite à un ami dans une lettre dès le lendemain :
J’ai relativement bien commencé, même si j’étais anxieux et tremblant… mais à peine dix minutes après le début du sermon, je me suis senti immobilisé, comme Hannibal dans les Alpes. J’ai perdu le fil de mes idées ; l’obscurité et la confusion m’ont envahi. Je me tenais devant un précipice et ne pouvais plus avancer. Je fixais les gens, et ils me fixaient. Je ne pouvais prononcer aucun mot de plus. J’ai été obligé de descendre et de quitter l’assemblée. Certains ont souri et d’autres ont pleuré. Ma fierté et mon autosuffisance ont été tout simplement mortifiées.
Imaginez si John Newton, l’un des pasteurs, prédicateurs, compositeurs d’hymnes et rédacteurs de lettres les plus célèbres de ces quatre cents dernières années, avait interprété ce mauvais sermon comme une preuve qu’il ne devait pas prêcher… Cela aurait été si tragique ! Nos premiers sermons sont généralement mauvais, et la plupart des pasteurs sont encore anxieux lorsqu’ils prêchent, même après des années d’expérience. Persévérez, car notre Dieu Souverain n’utilise pas de prédicateurs et de sermons parfaits. Il se sert au contraire de vases d’argile cassés et imparfaits pour proclamer sa Parole qui, elle, est parfaite. L’Esprit intervient uniquement de cette manière.
Si l’une de vos dernières prédications était mauvaise, bienvenue au club ! Les bontés de Dieu se renouvellent chaque matin, y compris dans notre ministère d’enseignement. Acceptez vos faiblesses et votre besoin de croissance spirituelle. Croyez-moi quand je dis que vous n’avez pas ruiné votre Église par votre (ou vos) mauvais sermon(s). Laissez la grâce de Dieu à travers Christ vous relever et vous aider à vous remettre sur la bonne voie pour votre prochaine prédication. Dieu a utilisé John Newton de manière extraordinaire en dépit de cette lamentable expérience et continuera à vous utiliser également dans votre ministère.
Si vous mettez actuellement vos compétences à l’épreuve dans le domaine de la prédication, saisissez chaque occasion de prêcher et de prendre en compte les commentaires des autres. Même s’ils sont difficiles à entendre, Dieu s’en servira pour vous aider à grandir. Newton n’a pas laissé un très mauvais sermon le pousser à abandonner son ministère d’enseignement. Vous ne devriez pas non plus.