Étapes concrètes pour parler avec une personne atteinte d’Alzheimer (Benjamin Mast)

Évitez de commencer votre discussion par la phrase : « Te souviens-tu…? » Commencez plutôt en parlant d’une période de la vie en général et laissez la personne intervenir comme elle le peut. Quand une personne a de la difficulté à raconter son histoire ou à commencer, pensez à amorcer la discussion par un objet ou une image plutôt qu’une question. Vous pouvez aussi commencer en parlant de votre propre vie et en racontant votre histoire en la laissant vous interrompre quand elle le veut.

La meilleure stratégie à utiliser avec une personne qui souffre de démence est un mélange de rétrospectives simples et des questions de bilan sur leur vie. Une rétrospective encourage la personne à partager ses souvenirs, alors que le bilan de sa vie permet davantage une réflexion et de nouvelles perspectives. Avec la progression de sa démence, la personne penchera plus vers la rétrospection, mais essayez d’utiliser les deux méthodes – les personnes qui ont une démence peuvent vous surprendre par ce dont elles se souviennent.

La plupart des formes de rétrospection et de bilan de vie se structurent autour des différentes étapes de la vie : l’enfance, l’adolescence, l’entrée dans l’âge adulte, l’âge adulte lui-même et la vieillesse. Les questions devraient évoquer ces grandes étapes, mais ce ne sont que des points de départ. Apprenez à repérer les évènements clés et les relations importantes dans la vie de la personne, et suivez ces pistes en posant des questions plus précises. En écoutant bien, vous pouvez refaire le puzzle de l’histoire de leur foi pour les aider à se souvenir du Seigneur et de sa fidélité tout au long de leur vie.

Il faut aussi essayer de discerner les soucis spirituels que la personne éprouve, puis vous pourrez les aborder soit seul ou avec l’aide d’un pasteur.

Un ensemble de questions, comme celles proposées ci-dessous, sur la vie en général et la foi peuvent donner de très bons résultats(6).

  • À quoi ressemblait ta vie quand tu étais enfant ?
  • À quoi ressemblait ta famille dans ton enfance ?
  • As-tu grandi dans l’Église ? Quelle a été ton expérience avec l’Église quand tu étais enfant ?
  • Étais-tu un bon élève ?
  • Parle-moi de ta relation avec Dieu quand tu étais plus jeune.
  • Ta relation est-elle pareille ou différente aujourd’hui ?
  • Que penses-tu du mariage ? De l’éducation des enfants ?
  • Il y a-t-il eu des moments où ta foi en Dieu t’a aidé dans tes difficultés ?
  • Parle-moi de ton métier.
  • Comment as-tu décidé de prendre ta retraite ?
  • Quand tu repenses à ta vie, de quoi es-tu le plus reconnaissant ?
  • Qui sont les personnes les plus importantes de ta vie ?
  • Quand tu repenses à ta vie, qu’est-ce qui te rend heureux ?
  • En vieillissant, qu’as-tu hâte de vivre ?
  • Comment l’Église t’a-t-elle soutenu (ou non) dans ta vieillesse ?

Soyez patient. Prenez votre temps. Certaines questions déclencheront des souvenirs et d’autres sembleront inefficaces. Cherchez à impliquer un autre membre de la famille ou des amis. Faites-en un moment de souvenirs joyeux.


6. R. S. Wilson, et al., « Loneliness and Risk of Alzheimer’s Disease » [Solitude et risque de la maladie d’Alzheimer], Archives of General Psychiatry 63, 2007, p. 234-240.


Cet article est tiré du livre : Le deuxième oubli de Benjamin Mast