Faire des disciples devrait être une habitude chrétienne (Erik Raymond)

Quel est votre job en tant que chrétien ? Si Dieu vous donnait une description d’emploi pour la vie chrétienne, que mettrait-il dessus ?

Au cœur du job du chrétien se trouve la tâche du discipulat, faire des disciples. Nous pouvons clairement lire cela dans les mots de notre Seigneur avant son ascension :

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28:18-20).

Qu’est-ce que cela veut dire de faire des disciples ? Un disciple est un élève et quelqu’un qui suit Jésus. Lorsque nous faisons des disciples, nous travaillons afin de voir des personnes qui ne suivent pas Jésus finir par le suivre (la conversion) et afin de les enseigner par la suite à suivre fidèlement Jésus dans tous les domaines de leurs vies (maturité).

Beaucoup de chrétiens entendent cela et classent l’information dans un dossier nommé « idéalisme ». Bien sûr que je voudrais faire des disciples, mais en réalité, ça m’est impossible. Ils ont l’impression que le discipulat est une tâche allant au-delà de leurs capacités. Est-ce vrai ? Le discipulat est-il seulement réservé aux pasteurs, anciens et chrétiens « matures » ? Où est-ce pour tout le monde ?

Mon point principal est le suivant : faire des disciples devrait être une habitude chrétienne. C’est une pratique chrétienne fondamentale. Tel apprendre à compter ou à réciter son alphabet dans le domaine naturel, il n’y a presque aucune partie de la vie chrétienne qui n’est pas touchée par le fait de faire des disciples. Dans la mesure où le christianisme est une foi communautaire, c’est une foi qui fait des disciples.

Il y a peut-être des dizaines de paradigmes qui vous passent par la tête lorsque vous entendez parler de faire des disciples. Certains mettent l’accent sur le fait de lire un livre, aller boire un café, partager un repas, faire de l’exercice, etc. Toutes ces choses peuvent aider le travail consistant à faire des disciples, mais ils ne sont ni un prérequis ni des conditions nécessaires. Jésus ne nous a jamais donné un programme à suivre, mais il nous a donné son exemple et un commandement vaste et étendu nous invitant à le faire. Par conséquent, nous avons à la fois une grande liberté et un grand fardeau lorsqu’il s’agit du fait de faire des disciples.

À quoi cela ressemble-t-il ? Lorsque Jésus nous demande de faire des disciples, il entend par là que nous vivions nos vies en obéissance à lui dans la présence d’autres personnes (croyants et non-croyants). Cette façon intentionnelle de vivre cherche à montrer aux autres la valeur et la puissance de Christ. En bref, nous permettons à des personnes de s’approcher de nous afin qu’elles voient comment nous vivons notre foi chrétienne.

Laissez-moi vous donner quelques exemples :

Le discipulat survient quand un homme veut se marier, mais ne sait pas comment s’y prendre. Il demande à un autre frère des conseils et de l’aide à ce propos. Ce frère l’invite à déjeuner et lui partage des principes bibliques et pratiques. Il s’engage ensuite à prier pour lui, être disponible quand il a des questions et à le rencontrer occasionnellement afin de parler de son progrès.

Le discipulat survient quand une mère avec ses tout-petits vient rendre quelque chose qu’elle a emprunté à une autre sœur de l’église. Lors de l’échange, elles parlent et la jeune femme exprime ses sentiments de fatigue et d’échec par rapport aux critères qu’elle pense devoir atteindre pour être une bonne maman. L’autre femme l’écoute, lui rappelle des passages de l’Écriture, prie avec elle et continue alors à marcher à ses côtés pour l’encourager dans l’évangile.

Le discipulat survient quand un père fait remarquer à ses fils adolescents une femme habillée frivolement et leur dit que ce qu’ils voient n’est pas la vraie beauté. Il leur explique que la beauté se définit en fonction du caractère et de la volonté de Dieu. Il continue à leur dire, montrer et expliquer ce qu’est la véritable beauté qui plaît à Dieu (1 P 3:3-4).

Le discipulat survient quand un frère se rend compte qu’un autre frère poursuit beaucoup trop son travail et néglige sa famille et son ministère. Il vient à ses côtés et lui rappelle quel est le véritable et durable trésor et ce qu’est une bonne perspective chrétienne sur le travail.

Le discipulat survient quand une mère est au parc avec ses enfants. À un moment donné, les enfants deviennent indisciplinés et elle les discipline patiemment, gracieusement, mais fidèlement. Il y a beaucoup d’yeux qui se posent alors sur elle. À la fois les femmes croyantes et non-croyantes sont intriguées par elle. Des conversations commencent et bientôt le fruit de l’Esprit pointe à la valeur inégalée de Christ.

Le discipulat survient quand une mère enseignant ses enfants à la maison utilise seulement son temps libre pour aller dans le même café, espérant ainsi se faire de nouveaux amis et ouvrir des portes pour partager l’évangile.

Le discipulat survient quand une femme célibataire ressent le mécontentement d’une autre femme célibataire par rapport à son célibat. Elle s’engage alors à marcher à ses côtés pour l’encourager dans l’excellence de l’évangile.

Ce ne sont que des choses ordinaires et de la vie de tous les jours. En fait, je les ai choisies dans les vies ordinaires des gens de notre église. C’est ce travail ordinaire qui pousse l’église en avant vers la maturité tout en la protégeant du naufrage spirituel.

Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement. (He 3:13-14).

Le discipulat, faire des disciples, devrait être une habitude chrétienne. Vous pourriez dire que le christianisme est bien plus que le discipulat, mais ce n’est pas moins que cela. Nous sommes les gardiens de nos frères. C’est dans la description même du travail.

 

Cet article est une traduction de l’article anglais « Disciple-Making Is Ordinary Christianity » du ministère 9Marks par Timothée Davi.