Incarnation ou réincarnation? (Peter Jones)
La petite chose potelée « qui ne pleure pas » dans la crèche, reproduite avec l’éclat digne de Hallmark, ne parvient pas à exprimer l’essence de l’événement qui a eu lieu dans l’histoire de l’humanité il y a deux millénaires. Cet événement a un impact profond sur notre compréhension de l’identité humaine, dont nous entendons tant de théories deux mille ans plus tard. Soutenus par des lois « progressistes étudiées en profondeur », nous affirmons aujourd’hui fièrement notre droit à nous donner une identité, à changer ou à créer notre identité sur la base du moindre caprice ou de la moindre fantaisie.
- Certains prétendent maintenant être des animaux. La communauté des « otherkin1 » [non-humains], par exemple, pense qu’ils ont une âme ou une ascendance non humaine ou animale, héritée par les aléas de la réincarnation. Cela leur permet de dire : « Dans ma vie antérieure, j’étais un chat, il est donc parfaitement normal que j’aie des désirs félins dans celle-ci. »
- Un jeune de 18 ans de Buffalo croit qu’il est un loup et veut changer légalement son nom de Matthew en « Shiro Themian » pour qu’il puisse être « officiellement » un loup. Il a des amis qui se croient un tigre, un léopard et un raton laveur – une vraie ménagerie!
- Un homme de cinquante-deux ans, père de sept enfants, affirme aujourd’hui qu’il est une fillette de six ans – et qui peut le contredire?
- Beaucoup prétendent être le contraire de la biologie sexuelle avec laquelle ils sont nés. Les hommes se réinventent en drag queens2 et deviennent des vedettes de la télévision.
Où nous mènera cette vaste expérience d’autoréinvention? Elle évoque l’image de la cantina de Mos Eisley sur la planète déserte Tatooine, tirée de Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir. Dans cette scène inoubliable, toutes sortes d’êtres, humains et surtout non-humains, de formes et de tailles bizarres, se livrent à des contacts sociaux étranges et incompréhensibles dans une sinistre prophétie de ce qui pourrait bien nous arriver. Et à quoi cela ressemble-t-il? Le nouvel espoir sera une société de « diversité », dépourvue de toute célébration gênante de Noël. Chaque personne célébrera les « vacances d’hiver » dans un genre défini par soi-même, imposant à ses amis une panoplie de pronoms préférés. Ce monde ne parviendra pas à l’unité harmonieuse tant désirée, mais ressemblera plutôt à une maison de fous cacophonique remplie de narcissiques égocentriques.
C’est véritablement une joie pour le monde que la Bible nous donne une magnifique définition de l’identité humaine, qui est solide et sûre. Nous avons été « créés à l’image de Dieu, homme et femme » (Gn 1.27), qui est la base des relations humaines ordonnée par Dieu. Pour cette bonne raison, il ne nous est pas permis de faire des images de Dieu à partir de la substance de cet ordre créé (Ex 20.4), ni même de nous faire des images de nous-mêmes en redéfinissant qui nous voudrions être. Seul Dieu est celui qui fait des images, et il a créé l’image de l’être humain, lui conférant une grande importance pour refléter qui il est. Le don de cette image est le don de la dignité humaine. C’est le don du bébé qui a été déposé dans la crèche de Bethléem.
La naissance de cet enfant tout à fait unique dans la petite ville de Bethléem, il y a bien longtemps, apporte un peu de bon sens à l’humanité, tout particulièrement à notre époque de changement révolutionnaire. L’homme Jésus est « l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. […] Il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute la plénitude » (Col 1.15,19). Jésus est la révélation définitive de Dieu sous forme humaine, pour deux raisons :
- afin que les êtres humains déchus puissent comprendre de façon définitive qui est le grand Dieu de l’univers, un Dieu d’amour et de condescendance; et,
- afin que nous puissions savoir qui nous sommes censés être. Les membres du peuple de Dieu ont été « prédestinés à être semblables à l’image de son Fils » (Rm 8.29). Dans cette vie, ceux qui sont en Jésus-Christ sont transformés pour lui ressembler de plus en plus, et à l’avenir, « de même que nous avons porté l’image du terrestre (l’Adam originel), nous porterons aussi l’image du céleste » (le second Adam qui est venu du ciel pour nous sauver et qui nous ressuscitera, 1 Co 15.49).
Le bébé humain de sexe masculin, né d’une femme créée à l’image de Dieu, est ce que le Créateur nous donne à Noël. Jésus est l’image parfaite de ce que nous sommes censés être. Nous avons donc besoin de l’incarnation, et non de la réincarnation. Nous avons besoin de la révélation définitive de Dieu sous forme humaine, qui, portant nos péchés, est mort sur la croix pour nous et est ressuscité des morts en nouveauté de vie. Au lieu de la réincarnation éternelle et de la fiction du retour sous des formes animales, nous avons besoin de l’espoir solide et certain de la résurrection, qui est la glorification de nos corps humains pécheurs et mortels, à l’image de Jésus ressuscité.
Au milieu de tous les cadeaux que nous recevrons à Noël, que le don que Dieu nous a fait de son Fils vous remplisse de joie!
Notes
1. NDT : D’après Wikipédia, « Les otherkin sont des personnes qui se considèrent comme étant non humaines. Cette distinction s’est fait connaître à l’origine dans une communauté Internet anglophone. Les otherkin se considèrent eux-mêmes comme des créatures mythiques ou légendaires, ou bien des animaux non humains. Ils expliquent leurs croyances par la réincarnation (posséder une âme non humaine), l’ascendance, une métaphore symbolique ou simplement un trouble psychologique. Beaucoup revendiquent un don de métamorphose mentale, mais non de métamorphose physique. Les créatures auxquelles les otherkin s’identifient communément incluent surtout les loups et les dragons, mais aussi les anges, démons, elfes, licornes, extraterrestres, fées, kitsunes, lycanthropes et vampires, entre autres. »
2. NDT : D’après Wikipédia, « Une drag queen est une personne — homme ou femme, bien que les hommes restent majoritaires et plus connus — construisant une identité féminine volontairement basée sur des archétypes de façon temporaire, le temps d’un jeu de rôle. Les drag queens construisent leur identité à travers la féminité, généralement dans un but d’animation ou dans le cadre d’un spectacle incluant du chant, de la danse, du lip-sync, du stand-up, de l’imitation. »
Peter Jones, professeur de théologie
Traduit de « Incarnation or Reincarnation? », Truthxchange, 19 décembre 2020.
L’auteur est directeur du ministère Truthxchange, conférencier international et professeur de Nouveau Testament à la Faculté de théologie de Westminster, Californie, États-Unis.
2020. Utilisé avec permission. Cet article est sous licence Creative Commons.
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