Jésus-Christ savait pourquoi il était venu (Greg Gilbert)
C’est à la venue du Christ en tant que serviteur souffrant et grand roi annoncée en És 53.4‑6,11 que Jean‑Baptiste pense lorsqu’il s’écrie lors de ce fameux jour : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jn 1.29). Il reconnaît que Jésus est le sacrifice ultime qui va mourir à la place de son peuple, le serviteur souffrant annoncé depuis si longtemps qui sera brisé pour les iniquités de son peuple.
Et ainsi, Jésus est baptisé non parce qu’il a besoin de se repentir de ses propres péchés, mais parce qu’il s’identifie et s’unit au peuple pécheur qu’il est venu sauver, et ce, en tant que Fils de Dieu, représentant, roi, champion, et serviteur souffrant du Seigneur. C’est la dernière chose que la voix venant du ciel indique lorsqu’elle proclame : « Celui‑ci est mon Fils bien‑aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Mt 3.17). Les mots « en qui j’ai mis toute mon affection » sont délibérément un écho de ceux tirés du livre d’Ésaïe où Dieu parle pour la première fois du serviteur souffrant.
J’espère que vous percevez maintenant quelle chose extraordinaire arrive ce jour‑là sur les rives du Jourdain. Avec son baptême et les paroles venues du ciel, Jésus entre pleinement dans les rôles et les fonctions que Dieu a prévus pour lui depuis le commencement. On peut même dire qu’avec ces paroles venues du ciel, Dieu déclare que Jésus est triplement couronné : avec la couronne du ciel en tant que Fils de Dieu, avec la couronne d’Israël en tant que roi longtemps espéré, et avec la couronne d’épines en tant que serviteur souffrant qui sauvera son peuple en mourant pour lui, à sa place.
Ce n’est pas comme si tout cela était une surprise pour Jésus.
Il savait pourquoi il était venu et il savait aussi exactement ce qui lui serait demandé pour sauver son peuple de ses péchés. Il devrait subir la colère de Dieu pour son peuple. C’est ce qu’il a voulu dire quand il a dit qu’il était venu pour « donner sa vie comme la rançon de beaucoup » (Mt 20.28). C’est ce qu’il a voulu dire quand il a tendu une coupe de vin à ses disciples au cours de leur dernier repas avant sa mort : « Buvez‑en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés. » (Mt 26.27,28). Le langage était symbolique, mais la réalité derrière était d’une puissance à ébranler la terre. Jésus allait mourir. Le Fils éternel de Dieu, le roi attendu depuis si longtemps, avait déjà ramassé l’épée et gagné la bataille pour son peuple ; désormais, il devait payer la pénalité pour le péché. Le serviteur souffrant devait porter les péchés de son peuple, mourir à sa place et le justifier devant Dieu.
Cet article est tiré du livre Qui est Jésus ? de Greg Gilbert.