Jésus leur dit : «En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. » (Jeremy Dauchet)
Nous connaissons fort bien cette histoire de l’évangile de Jean chapitre 8 : celle qui nous partage le discours de Jésus concernant son œuvre et la mission que Dieu lui a confiée. Nous connaissons aussi la question des pharisiens à Jésus : « qui prétends-tu être ? » Jean 8.53. La réponse de Jésus est la suivante : « Je suis » Jean 8.58
Nous pouvons voir que Jésus s’adressant aux pharisiens qui connaissaient les écritures faisait référence à une parole de Dieu. « Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suit. » Exode 3.14. Par cette affirmation, Jésus montre sa préexistence comme le déclare Jean au premier verset de ce même évangile. « Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu.» Jean 1.1. Plus loin, le verset 14 nous dit « la parole a été faite chair » (en Jésus). Il était là bien avant les patriarches, bien avant Abraham, car Christ est de toute éternité. Il s’est fait chair pour venir vivre parmi les hommes. Jean 8.56 – 58
L’ensemble de cet évangile de Jean nous rapporte des paroles de Jésus par lesquels il nous explique qui il est.
Les « Je suis » de Christ, symboles de sa personne.
• Je suis le pain de vie. (Jean 6.35)
Les pères ont mangé la manne dans le désert (Exode 16 : 4 ; 15 ; 31) et Jésus fait le rapprochement entre la manne qui descend du ciel, et lui qui est descendu vers les hommes. (Jean 6.31-33) Il est le pain de vie et il nous dit dans les versets 51-58 que sa chair est le pain de vie. La parole de Dieu a été faite chair et c’est de cette chair-là que nous devons nous nourrir au quotidien, jour après jour. Le pain du ciel qui donne la vie éternelle se trouve par la foi en Christ à travers les écritures.
• Je suis la lumière du monde. (Jean 8.12)
Jésus affirme être la lumière de monde. En effet il est la véritable lumière qui éclaire tout homme. (Jean 1.9)
L’ensemble du chapitre 8 nous explique quel est l’effet de cette lumière de Christ. Il nous éclaire à la foi. Les ignorants et les rebelles de Dieu ne peuvent connaître Dieu que par la lumière de Christ. (v. 12-20) La véritable lumière nous rappelle notre nature et notre péché, elle révèle ce monde déchu dans lequel nous vivons. Toutes ces choses qui conduisent à la mort sont mises en lumière face à la Parole de Dieu par Christ, Fils de l’Homme et Fils de Dieu qui est la vérité. (v. 21-59)
• Je suis la porte des brebis (Jean 10.7-10)
Christ nous dit qu’il est la porte des brebis, « si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et il trouvera de quoi se nourrir. » v.9
Par cette affirmation nous pouvons faire le lien direct entre Christ et le symbole du tabernacle, la tente d’assignation (Exode 40). Le tabernacle possédait aussi qu’une seule porte et c’est par celle-ci que le sacrificateur pouvait rentrer dans l’intimité avec Dieu. Il pouvait déposer les sacrifices sur l’autel et permettre l’expiation des péchés pour lui et le peuple de Dieu (Lévitique 16). Jésus révèle qu’il est la porte pour les brebis (son peuple, les enfants élus de Dieu) et c’est lui-même qui a servi de sacrifice pour expier nos péchés. De son expiation par sa substitution pénale, il est notre seul accès pour rejoindre le Père. Il est la porte d’entrée pour l’éternité.
• Je suis le bon berger (Jean 10.11-15)
Jésus poursuit et leur dit qu’il est le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis.
Il n’est pas seulement la porte de la « bergerie » il en est aussi le berger. Christ est le seul à avoir versé son sang pour purifier le péché afin de sauver ses brebis, il est le seul à être ressuscité pour les justifier. La porte du salut est ouverte pour offrir la vie éternelle à ses brebis par sa grâce. Si nous connaissons le berger, nous pouvons le suivre, car Christ nous connaît, et nous le connaissons par la foi qu’il nous donne. (Hébreux 10.10-22)
• Je suis la résurrection et la vie (Jean 11.25)
Nous savons par Jean 1 que Christ était la parole de Dieu fait chair et qu’il est donc vivant de toute éternité. Jésus est la vie, mais pour la résurrection nous ne la voyons qu’après sa mort sur le bois. C’est l’accomplissement de la promesse de Dieu. Christ a vaincu la mort par ce miracle. Il nous offre aussi par la foi de vivre personnellement ce miracle et de ressusciter spirituellement, passant de la mort à la vie éternelle. (1 Corinthiens 6.14)
• Je suis le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6)
Nous connaissons maintenant le seul chemin qui mène à Dieu : Jésus Christ, la porte, le bon berger. Dans les pas du ressuscité par l’œuvre accomplie à la croix et par la route de la repentance nous pouvons suivre Christ qui nous dit « Je suis le chemin ». Christ est aussi la vérité (Jean 1.17) en accomplissant les plans de Dieu annoncés dans les Écritures. (Matthieu 5.17 ; Luc 24.44–46) Nous affirmons qu’il est la vie, car c’est par lui et lui seul que nous pouvons avoir accès au Père. En passant par le chemin de Christ, nous connaissons la vérité et pouvons prendre part à la vie éternelle.
• Je suis le vrai cep (Jean 15.1)
Il y a dans cette phrase le mot fondamental : « vrai ». Christ nous rappelle qu’il est le vrai cep, car c’est en lui que nous portons de véritables fruits. Cette image s’oppose à celle des vignes qui portaient de mauvais fruits dans Esaïe 5.1-7. La suite du verset nous dit que Dieu est le vigneron et au verset 2 que tout sarment sera taillé ou retiré. Nous devons en tant que sarments rester attachés à Christ, le vrai cep afin de porter de bons fruits, être témoins de sa vie et de sa grâce en nous. Nous sommes en union avec lui et nous devons être ses imitateurs porteurs de ses bons fruits. (Galates 5.22) Soyons donc vivants en Christ notre cep et soumis à Dieu notre vigneron. Écoutons l’Esprit de Dieu qui nous donne le zèle de la repentance. Sachons obéir à la vérité et posséder l’amour de la vérité. Apocalypse 3.19-22. Voici un court texte emprunté aux pasteur et théologien R.C Sproul :
« Les célèbres « Je suis » de Jésus constituent l’une des caractéristiques uniques de l’évangile de Jean. Toutes ces déclarations nous aident à mieux comprendre qui est Jésus et ce qu’il a accompli pour son peuple lorsqu’il était sur terre.»
R.C. Sproul – La joie peut-elle faire partie de ma vie ? — Éditions La Rochelle –, Trois-Rivières, 2021 ; page 43.
« Avant qu’Abraham fût, Je suis » nous permet donc de connaitre Jésus tel qu’il est et qui nous sommes en lui.
Du reste, nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. En effet, ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’un grand nombre de frères. » Romain 8.28-29