Jésus est l’égal de Dieu par rapport à sa personne (John MacArthur)
Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. (Jean 5.17,18)
À l’époque de Jésus, l’observance du sabbat est au cœur même de l’adoration des Juifs. La réplique que le Seigneur sert ici à ceux qui lui reprochent de le transgresser (Jn 5.16) –Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis – laisse entendre que le sabbat n’a pas été institué en faveur de Dieu, mais en faveur de l’homme (Mc 2.27). Autrement dit, les restrictions que le sabbat impose en matière de travail ne s’appliquent pas à Dieu ; ce dernier n’est pas tenu de se reposer tous les septièmes jours. Il est vrai qu’à la fin de la semaine de la création, il « se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite » (Ge 2.2). Ce n’est pas dire toutefois qu’il ait été fatigué ou qu’il en ait tiré un avantage, car « le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre […] ne se fatigue point, il ne se lasse point » (És 40.28). Au lieu de cela, le sabbat a pour but d’établir un exemple divin pour l’homme selon lequel il se reposerait un jour par semaine (Ex 20.9-11). (Pour en savoir davantage sur le rapport entre le croyant du Nouveau Testament et le sabbat de l’Ancien Testament, voir John MacArthur, Colossiens et Philémon, Trois-Rivières, Québec, Éditions Impact, 1999, p. 155-157.)
Les trois références qui y sont faites dans Genèse 2.1-3 mettent en évidence l’importance du septième jour. Selon le verset 3, Dieu « sanctifia » (« mit à part » ; « sépara ») ce jour afin de le distinguer des six premiers, qu’aucun n’est ainsi désigné. Trois verbes du passage à l’étude, les trois étant associés à l’œuvre de Dieu, révèlent pourquoi il met à part le septième jour de manière unique.
L’expression « furent achevés » (v. 1) souligne le fait que Dieu ait terminé toute l’œuvre de la création avant la fin du sixième jour. Par contraste avec la théorie de l’évolution (athée ou théiste), la Bible nie que le processus de la création se poursuit encore.
Étant donné que son œuvre de création s’était achevée, Dieu « se reposa » (Jn. 2,3). Tel que mentionné précédemment, cela n’implique aucune fatigue de sa part (És 40.28) ; ce verbe indique simplement que, le septième jour, Dieu avait cessé d’accomplir son œuvre de création (voir Ex 20.11).
Pour terminer, Dieu « bénit » le septième jour (v. 3) ; c’est-à-dire qu’il l’a mis à part en guise de jour du souvenir. Chaque samedi de chaque semaine sert de rappel que Dieu a créé tout l’univers en six jours, et qu’il s’est ensuite reposé de ses activités créatrices.
Toutefois, même comme les rabbis le reconnaissent eux-mêmes ici, le repos du sabbat que Dieu a pris (voir Hé 4.9,10) de ses œuvres créatrices ne l’empêche pas de vaquer sans cesse à sa tâche providentielle consistant à soutenir l’univers (Hé 1.3). L’affirmation de Jésus selon laquelle il œuvre le jour du sabbat exactement comme le Père le fait n’est rien de moins qu’une déclaration de sa pleine divinité et de sa pleine égalité avec Dieu, à savoir que « le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Mt 12.8). Ses paroles servent également de réprimande subtile à l’endroit du système légaliste juif, sous lequel on l’accuse de faire le bien et d’user de miséricorde le jour du sabbat. Après tout, Dieu fait lui-même le bien et use lui-même de miséricorde le jour du sabbat. Par conséquent, Jésus soutient qu’il convient de faire le bien le jour du sabbat, puisque Dieu le fait. Ironiquement, même les Juifs incroyants posent des gestes de miséricorde le jour du sabbat (voir 7.23 ; Lu 14.5), cela même qu’ils reprochent à Jésus avec hypocrisie.
Les Juifs qui lui sont hostiles saisissent instantanément l’importance des paroles de Jésus et, par conséquent, [cherchent] (le temps du verbe indique une action continue) encore plus à le faire mourir (voir v. 16). Et cela, non seulement parce qu’il [viole] le sabbat, mais pire encore à leurs yeux, parce qu’il [appelle] Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu (voir 10.30-33). Par contraste avec la référence collective des Juifs à Dieu en tant que « notre Père », Jésus appelle Dieu son propre Père. L’implication que Jésus fait clairement ici, que ses adversaires saisissent immédiatement, c’est qu’il se dit être pleinement égal à Dieu par nature (voir Jn 1.1 ; 8.58 ; 20.28 ; Ph 2.6). En réaction, ils redoublent d’efforts pour lui enlever la vie (voir Jn 7.1,19,25 ; 8.37,40,59 ; 11.53), non simplement pour avoir dénoncé le légalisme qu’ils se sont créé, mais aussi en se justifiant maintenant (croient-ils), puisqu’il affirme sa divinité.