Jésus est venu apporter la violence – mais qu’est-ce que cela signifie pour nous ?
Jésus est venu apporter la violence, apporter l’épée. Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui ? La question vient d’un auditeur en Égypte. « Bonjour, Pasteur John. Je suis un chrétien pieux qui lit la Bible tous les jours. Je me débats avec ces paroles de Jésus : “Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ! Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.” (Matthieu 10.34) Je me demande ce que Jésus a voulu dire, et ce que cela signifie pour les chrétiens d’aujourd’hui ».
Lisons ce que Jésus a dit dans le contexte de Matthieu 10.34-39. Voici ce qu’il a dit :
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ! Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée [Il est important de continuer à lire], car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l’on aura pour ennemis les membres de sa famille. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.
La paix à tout prix ?
Jésus parle souvent de cette façon radicale, choquante et unilatérale. Il s’attend à ce que nous soyons surpris et réveillés, que nous le prenions au sérieux. Et puis il attend de nous que nous érigions les limites appropriées autour de ce qu’il dit en nous rappelant de ce qu’il a dit ailleurs. Il a également dit, par exemple : « Heureux ceux qui procurent la paix. » On n’entend pas seulement « Je ne suis pas venu pour apporter la paix », puis on dit « Ok, allons faire la guerre ». Non, nous nous souvenons que Jésus a également dit :
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! (Matthieu 5.9)
Il existe d’autres exemples de cette paix :
- L’ange a dit dans Luc 2.14 : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée »
- Zacharie a prophétisé dans Luc 1.79 que Jésus éclairera « ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort pour diriger nos pas sur le chemin de la paix ».
- Jacques a dit : « Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. » (Jacques 3.18)
- Paul a dit : « En effet, [Jésus] est notre paix, lui qui des deux groupes [les juifs et les non-juifs] n’en a fait qu’un et qui a renversé le mur qui les séparait, la haine. » (Ephésiens 2.14)
- Et bien sûr : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix… » (Galates 5.22).
Prendre Jésus au sérieux
Donc, revenons à Matthieu 10.34. Lorsqu’il dit : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ! », il s’attend à ce que nous soyons choqués, que nous nous réveillions, que nous prenions au sérieux ce qu’il dit, et à ce que nous ne généralisions pas son propos en lui faisant dire des choses qu’il nous a montrées ne pas vouloir dire. Il dit :
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ! Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. (Matthieu 10.34)
Et lorsqu’il dit « sur la terre », son but est d’attirer l’attention sur son origine dans le ciel et sa mission sur la terre.
Ce n’est pas un prophète ordinaire. Il est venu d’en dehors de la terre, d’en dehors du système mondial, et le message qu’il apporte va couper comme une épée. La paix ne sera pas la marque distinctive de son ministère. En d’autres termes, ceux qui élèvent la paix au rang de marque distinctive — comme pour dire que rien ne peut être fait si cela ne crée pas la paix — iront à l’encontre de ce texte, ils s’en éloigneront. La paix et l’unité régneront, mais pas à tout prix. C’est ce que nous apprenons de ce texte.
Le roi de tous les cœurs
Comment va-t-il couper comme une épée ? C’est l’alternative à la paix. « Je vais être une épée ; je vais couper ». Eh bien, il explique immédiatement ce à quoi il se réfère au verset 35, et il commence par « car ». Le verset 35 est un texte fondamental qui explique ce que Jésus a voulu dire au verset 34.
Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l’on aura pour ennemis les membres de sa famille (Matthieu 10.35-36)
Vraiment ? Comment va-t-il monter les membres d’une famille les uns contre les autres ? Le verset 37 l’explique :
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. (Matthieu 10.37)
En d’autres termes, Jésus entre sur terre, il entre dans le monde, et il revendique maintenant, en tant que roi d’un autre royaume, chaque cœur humain. « Je suis digne d’une plus grande affection, d’un plus grand amour, d’une plus grande allégeance que n’importe quel membre de votre famille ». Si tous les membres d’une famille répondent à Jésus de cette façon, vous avez la paix. Mais s’ils ne le font pas, s’il y a de la colère parce que Jésus est devenu plus important que les liens familiaux et les affections familiales, alors une épée tranche la relation. Nous avons tous goûté à cela d’une certaine façon.
L’affection et l’autorité suprême
Et le verset 38 fait passer la cause de la division entre les membres d’une même famille des affections supérieures que le chrétien a pour Jésus — il dit d’abord : « Tu dois m’aimer davantage » — au fait qu’il doit le suivre de manière absolue. Il dit donc maintenant :
Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. (Matthieu 10.38)
Ainsi, non seulement la famille ne jouit pas de l’affection suprême, mais elle n’a pas non plus l’autorité suprême. Le disciple aime Jésus au-dessus de la préciosité de la famille, et le disciple suit Jésus avant de suivre l’autorité de sa mère ou de son père.
Où nous prêtons serment d’allégeance
C’est ce que Jésus entendait par apporter l’épée, et non la paix. Cela signifie qu’il vient au monde en tant que beauté suprême et joie suprême et valeur suprême de l’univers. Et il vient avec une autorité suprême absolue, et par conséquent, il revendique dans chaque famille, dans chaque entreprise, dans chaque école, dans chaque église, dans chaque parti politique et dans chaque nation une allégeance supérieure, un amour supérieur. Et donc, par l’épée de sa suprématie, il coupe toute affection et toute allégeance à la famille, ou à l’entreprise, ou à l’école, ou à l’église, ou au parti politique, ou à la nation, qui rivaliserait avec lui pour la place suprême dans nos cœurs.
En conclusion
Je m’arrête ici parce que c’est vraiment là que la question s’est arrêtée : « Ce texte a-t-il une quelconque pertinence pour notre époque ? » Ainsi, alors que le texte se concentre sur la famille — c’est l’objectif immédiat — l’application est omniprésente. Jésus est venu dans le monde pour perturber (c’est ce que l’épée signifie) toutes les allégeances humaines qui ne le mettent pas au premier plan — pour être aimé au-dessus de toutes les autres valeurs, et pour être suivi au-dessus de toutes les autres autorités. Vous pouvez imaginer toutes les autres applications : autorité dans la nation, autorité dans la politique, autorité dans l’église, autorité dans la maison, autorité dans les affaires, autorité dans l’éducation, peu importe — imaginez tous les domaines auxquels cette vérité s’applique. En d’autres termes, cet enseignement de Jésus est très pertinent de nos jours, et ce partout.
Pasteur John Piper vous répond présente les réponses que le pasteur John Piper donne à des questions théologiques et pastorales difficiles. Ce podcast, créé en partenariat avec Desiring God, vous est offert par Revenir à l’Évangile, un blog et un ministère de Publications Chrétiennes. Pasteur John répondra à deux questions chaque semaine. Vous pourrez entendre ses réponses sur notre blog, Facebook, Youtube, Apple Itunes Store et sur l’appareil que vous utilisez pour écouter des podcasts