Jésus et l’homme riche (R. C. Sproul)

Un homme s’est un jour approché de Jésus et lui a demandé : « Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » (Mc 10.17b.) Jésus, comprenant qu’il ne savait pas à qu’il s’adressait, lui a répondu : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul. Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère » (Mc 10.18,19). Alors l’homme a ajouté : « Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse » (Mc 10.20). J’ai souvent entendu ce genre de réponse. Mais si vous vivez selon les dix commandements, vous périrez selon les dix commandements, car « tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi » (Ro 2.12a). Je ne suis pas en train de dire que vous devez ignorer les dix commandements. Je soulève simplement ce que Paul a écrit : « personne ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi » (Ro 3.20).

L’impossibilité de se justifier par ses œuvres

C’est l’idée qu’il pouvait se justifier par ses œuvres que le jeune homme avait en tête lorsqu’il a dit : « J’ai […] observé toutes ces choses dès ma jeunesse » (Lu 18.21). Sa réponse trahissait une profonde ignorance. Jésus aurait pu dire : « Tu ne comprends pas ce que la loi de Dieu exige. Soit tu as une vision très simpliste de ce qui est exigé par la loi, soit tu as une vision surfaite de tes propres performances. » Au lieu de cela, il a répondu : « Il te manque une seule chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi » (Mc 10.21). Les Écritures nous disent que l’homme s’en est allé tout triste, car il avait de grands biens. Rappelez-vous, cet homme venait de dire qu’il avait observé toute la loi de Dieu. En réalité, Jésus insinuait : « As-tu vraiment observé les dix commandements ? Eh bien, commençons par le premier : «Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.» Maintenant, va vendre tout ce que tu as. » Le jeune homme ne pouvait pas observer celui-là ; alors comment aurait-il pu parvenir à : « Tu ne tueras point » ou « Tu ne voleras point » ?

De toute évidence, l’homme riche n’était pas présent lors du sermon sur la montagne, quand Jésus a expliqué que lorsque la loi dit « Tu ne tueras point », elle contient également une interdiction de se mettre en colère contre son frère (Mt 5.21,22). Dieu vous jugera si vous haïssez les autres, si vous répandez des commérages à leur sujet, si vous les calomniez ou même si vous n’êtes simplement pas gentil avec eux. Tout cela découle de la loi interdisant le meurtre ; de même, l’interdiction de commettre un adultère inclut tout ce qui s’y rattache de près ou de loin (Mt 5.27,28). Jésus a dit que le plus grand commandement est : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée » (Mt 22.37). Personne au monde n’a jamais été capable d’observer ce commandement plus de cinq minutes ; personne n’a jamais donné la totalité de son cœur à Dieu.

Les bonnes œuvres viennent d’un cœur qui aime Dieu

Certains diront peut-être : « Je fais des sacrifices. Je donne mon argent aux pauvres. Je fais toutes sortes de bonnes œuvres. » Cependant, pour qu’une action soit bonne aux yeux de Dieu, elle doit non seulement être extérieurement conforme à la loi de Dieu, mais elle doit aussi jaillir d’un cœur qui aime entièrement Dieu. Si une de mes actions comporte la moindre trace d’égoïsme, d’orgueil, d’arrogance ou de quoi que ce soit d’autre qui vienne gâcher cette œuvre, alors elle ne sera pas bonne aux yeux de Dieu. Comme le péché touche absolument tout, Paul n’exagérait pas quand il a dit : « Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. » Certaines personnes pensent qu’elles ont suffisamment de bonté pour satisfaire aux exigences de Dieu – mais leur bonté ne répond pas aux exigences fixées par Dieu.

L’apôtre a encore écrit : « Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se servent de leur langue pour tromper ; ils ont sous leurs lèvres un venin d’aspic ; leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume ; ils ont les pieds légers pour répandre le sang ; la destruction et le malheur sont sur leur route ; ils ne connaissent pas le chemin de la paix ; la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux » (Ro 3.13-18). Craignez-vous Dieu ? Avez-vous un sens de l’honneur et de la révérence à son égard ?

Nous sommes à l’image de Dieu

Dieu vous a créé, et il vous a fait à son image. En faisant cela, il vous a donné la capacité et le besoin de révérer votre créateur. Vous savez que Dieu est digne de votre honneur, de votre révérence et de votre adoration – et qu’il est de votre responsabilité morale de lui donner ces choses. Cependant, nous sommes si profondément désobéissants depuis si longtemps qu’au bout d’un moment, nous avons perdu la crainte de Dieu. Paul poursuit en disant que le problème ne vient pas seulement du fait que nous avons raté la cible ou que nous nous sommes éloignés de Dieu, mais que nous sommes en réalité devenus ennemis de Dieu dans notre état naturel (voir Ro 5.10).

Cet article est tiré du livre : Les gens sont-ils fondamentalement bons ? de R. C. Sproul