Jésus : la justification des pécheurs – Actes 13.38-41 (John MacArthur)

Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pourriez être justifiés par la loi de Moïse. Ainsi, prenez garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes : Voyez, vous les arrogants, soyez étonnés et disparaissez ; car je vais faire en vos jours une œuvre, une œuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. (Actes 13.38-41)

S’étant attaché au péché, individuellement et collectivement, tout au long de son existence, le peuple juif est douloureusement conscient des ravages et des conséquences qu’engendre l’iniquité. En outre, il est tout à fait en mesure de comprendre les lamentations de David lorsqu’il se repent et demande pardon à Dieu dans les Psaumes 32, 38 et 51. Voyez avec quelle précision Salomon a su résumer leur dilemme : « il n’y a point d’homme qui ne pèche » (1 R 8.46).

L’impossibilité de s’occuper de notre péché

Pour un Juif de l’époque, la véritable question qui se pose par rapport au péché est donc de savoir quoi en faire, question très clairement exprimée dans le livre historique de Job : « Comment l’homme serait-il juste devant Dieu ? […] Comment celui qui est né de la femme serait-il pur ? » (Job 9.2 ; 25.4.) Or, la plus répandue des opinions, à laquelle adhéraient surtout les pharisiens, est celle-ci : une obéissance extérieure rigoureuse à la Loi. Mais un tel légalisme, étant le simple produit des efforts de l’homme, ne peut refréner les tendances pécheresses inhérentes à la nature humaine déchue. Sans compter qu’il impose un fardeau écrasant, impossible à porter par qui que ce soit (Mt 23.2-4 ; Lu 11.46 ; Ac 15.10), selon qu’il est écrit : « maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique » (Ga 3.10).

Le pardon des péchés par Christ

Ainsi, à ceux qui s’efforcent en vain de gagner leur salut en observant la Loi, Paul proclame de manière poignante la vérité la plus glorieuse et la plus libératrice qu’on puisse imaginer : c’est par Jésus que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse. En effet, par sa mort expiatoire, Jésus le Messie a pleinement satisfait aux exigences de la loi de Dieu (Ga 3.13), en rendant possible le pardon des péchés pour quiconque croit en lui. Or, ce pardon s’applique à toutes les choses, c’est-à-dire qu’il efface intégralement tous les péchés (Col 2.13,14). Comment ne pas s’émerveiller du fait que l’assassinat du Messie, un péché en soi, ait servi à la fois de sacrifice pour tous les péchés du monde et de chemin vers la gloire par le moyen du pardon parfait des péchés pour tous ceux qui se repentent et croient ?

De plus, qui peut mieux savoir que Paul, un ancien pharisien, que le fait d’observer la Loi ne peut libérer personne de ses péchés ? Il écrira d’ailleurs aux Romains : « Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi » (Ro 3.28 ; voir aussi 1 Co 1.30 ; Ga 2.16 ; 3.11 ; Ph 3.9). Ainsi, le pardon offert en Christ libère les pécheurs de ce dont ils ne [peuvent] se justifier par la loi de Moïse, vérité que Paul explicitera dans Romains :

Car personne ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction (Ro 3.20-22).

Ne pas rejeter un si grand salut

Paul termine son sermon en avertissant solennellement son auditoire de ne pas rejeter le salut offert en Jésus-Christ : prenez garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes, à savoir le jugement des pécheurs impénitents et incrédules. Notons que l’Ancien Testament met lui-même en garde contre le rejet du Messie (voir Ps 2.12). Comme pour conforter sa mise en garde, Paul cite en dernier lieu Habakuk 1.5, un des nombreux passages des Écritures qui parlent d’un tel jugement : Voyez, vous les arrogants, soyez étonnés et disparaissez car je vais faire en vos jours une œuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. Voilà les paroles qui ont été prononcées au sujet du jugement que Dieu allait faire venir sur le peuple inique de Juda par l’intermédiaire des Chaldéens tout aussi iniques. Paul a donc recours à ce passage pour illustrer la destruction que le Seigneur promet, dans l’Ancien Testament, d’infliger aux pécheurs qui refusent de se repentir et de se soumettre à lui.

Or, le choix que Paul laisse à ses auditeurs est le même pour tous : celui qui acceptera le salut qui lui est offert en Jésus-Christ obtiendra le pardon de ses péchés et la félicité éternelle, tandis que celui qui refusera ce salut s’attirera le jugement de Dieu et la condamnation éternelle, car la grâce et l’amour de Dieu n’annulent en rien sa justice et sa sainte haine du péché. Voici l’exhortation pleine de sagesse que l’auteur de l’épître aux Hébreux adresse à tous ceux qui s’avisent de rejeter l’Évangile :

C’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles. Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut ? (Hé 2.1-3.)


Cet article est tiré du livre : Actes, 13-28 – John MacArthur de John MacArthur