Josh Hamilton, la rechute et les moyens de grâce (David Mathis)

Au cas où vous l’auriez manqué, le Texas Ranger Josh Hamilton a frappé quatre home runs en un seul match la semaine dernière.

Au cas où vous ne connaîtriez pas le baseball, ce n’est pas rien. Seuls 15 autres joueurs dans l’histoire de la Major League ont accompli cet exploit.

Mais ce qui est impressionnant chez Hamilton, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’un bon match. Il s’agit maintenant de plusieurs saisons exceptionnelles, et d’une carrière inhabituelle. Évangéliste sans complexe, Hamilton est l’une des histoires sportives les plus étonnantes de notre époque, puisqu’il s’est remis de sa toxicomanie et de son alcoolisme, avec l’aide de Dieu, pour devenir l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Non seulement il est quatre fois All-Star, et le joueur le plus important en 2010, mais il est actuellement en tête de la Ligue américaine pour la moyenne au bâton, les home runs et les courses au bâton.

L’émission Pardon the Interruption d’ESPN (NDT chaîne télévisée américaine) a interviewé Hamilton le lendemain de sa performance de quatre home runs, et au cours de l’interview, il a été interrogé sur sa récente « rechute » (il a admis en février avoir trop bu dans un bar à Dallas). Hamilton a répondu avec profondeur et authenticité sur sa foi et sur le fait qu’il a appris à évaluer les semaines et les mois qui précèdent les tentations de rechute. En particulier, il dit avoir appris à se demander : « Ai-je cessé de prier ? Ai-je arrêté de me plonger dans la Parole ? Ai-je cessé de fréquenter la communauté et d’accueillir dans mon cercle des personnes qui se soucient de moi ? »

Ce dont il parle, ce sont les dénommés « moyens de grâce ». En fait, John Frame (qui explique les moyens de grâce comme « certains canaux par lesquels Dieu donne une puissance spirituelle à son Église ») catégorise les divers moyens de grâce chrétiens sous les trois rubriques précises mentionnées par Hamilton : la Parole, la prière et la communion fraternelle.

Alors, comment nous, chrétiens, pécheurs en voie de guérison, évitons-nous la rechute, grandissons dans notre foi et continuons à bénéficier de la grâce de Dieu dans la vie de tous les jours ? Voici Frame :

Sans la grâce de Dieu, nous sommes perdus. Et nous avons besoin de la grâce de Dieu non seulement au début de la vie chrétienne, mais tout au long de celle-ci. Nous nous demandons donc naturellement où nous pouvons aller pour trouver la grâce permanente de Dieu à notre égard ? Où pouvons-nous trouver les ressources nécessaires à la sanctification, à la croissance spirituelle continue ? La réponse courte est qu’il y a trois endroits : la Parole, la communion fraternelle et la prière.

À l’exception de la seconde, nous pouvons trouver ces ressources soit en privé, soit en public. La seconde, la communion fraternelle, est par définition publique. Mais nous pouvons recevoir la Parole soit par l’étude individuelle de la Bible, soit par la prédication et l’enseignement publics de l’Église. Et nous pouvons prier, bien sûr, en privé ou en public. Dans notre usage privé des moyens de grâce, nous venons à Dieu en tant que membres de l’Église, le corps de Christ. En dehors de Christ, notre étude de la Bible et notre prière ne nous seront d’aucune utilité. En effet, nous avons besoin d’autres membres de l’Église pour nous aider à comprendre la Bible et nous apprendre à prier. Ainsi, dans un sens important, même les moyens de grâce privés sont au sein de l’Église . . .

Il n’est pas habituel dans la théologie réformée de considérer la communion fraternelle comme un moyen de grâce. Mais je pense qu’elle l’est clairement. Vous vous souvenez de tous les passages… mentionnant les fameux mots «les uns les autres» ? Ils montrent clairement que notre santé spirituelle dépend les uns des autres – à la fois ce que les autres croyants font pour nous et ce que nous faisons pour eux. Le concept plus large qui englobe toutes ces relations d’égal à égal est celui de la communion fraternelle.

(Extrait tire de: John M. Frame, Salvation Belongs to the Lord (P&R, 2006), 260-261).

C’est l’essence même d’un christianisme sain – pour les superstars comme pour les inconnus. Le fondement se trouve à la croix, pas seulement lors de la conversion, mais pour les besoins spirituels quotidiens. Nous sommes tous invités à nous servir quotidiennement des moyens de grâce de Dieu dans la Parole, la prière et la communion fraternelle.


Cet article est une traduction de l’article anglais « Josh Hamilton, Relapse, and the Means of Grace » du ministère Desiring God par Timothée Davi.