La connaissance qui condamne (John MacArthur)
Dans Romains 1, Paul présente un argument solide contre le concept de la théologie naturelle. Il est vrai que Dieu se révèle dans la création. Il se révèle aussi dans nos consciences, à travers la loi morale qu’il a écrite sur le cœur humain (Ro 2.15). Cependant, cette connaissance n’est pas suffisante pour sauver. Romains 1.18 dit : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. » Le pécheur dans son état naturel est mort par ses offenses et ses péchés (Ép 2.1). Le mot « mort » signifie « mort » : il ne peut pas réagir. Il est perdu, ignorant et absolument aveugle à la lumière glorieuse de l’Évangile.
Ainsi, même si le pécheur, uniquement par le truchement de son propre pouvoir de déduction, conclut qu’il existe un Dieu puissant qui a établi la loi et les normes de la moralité, que peut-il faire de cette vérité ? A-t-il la capacité innée d’utiliser cette vérité pour se sauver ? Non, Paul nous dit que la réaction d’un cœur non croyant consiste à supprimer la vérité. Il la supprime dans son impiété parce qu’il est, en son cœur, mauvais, corrompu, pécheur et incapable de toute justice.
Paul poursuit dans Romains 1.19,20 : « car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. » Pourquoi ? De sorte que les pécheurs puissent orchestrer leur propre salut ? Non ! dit Paul : « Ils sont donc inexcusables » (v. 20). La révélation de Dieu à travers sa création n’est pas suffisante pour sauver les pécheurs. Elle parvient uniquement à les condamner.
« Car ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres » (Ro 1.21). Quelle que soit la lueur de la flamme qu’un individu peut trouver dans son cheminement vers la raison et la conscience, elle est rapidement éteinte. En vérité, le pécheur l’étouffe lui-même.
Cette vérité est au centre de toute la compréhension biblique du salut. Elle est à la base de l’Évangile : le pécheur est tout à fait inapte et réticent à croire en la vérité par lui-même. Cette vérité pourrait bien être la doctrine la plus importante de toutes les Écritures parce que si vous en avez une compréhension erronée, vous aurez aussi tort concernant tout le reste.
Les gens se butent souvent à la souveraineté de Dieu dans l’œuvre du salut. Mais on ne peut espérer comprendre l’action de Dieu dans le salut sans avoir premièrement compris la nature pécheresse de l’humanité. Ensuite, il devient évident que l’intervention radicale de Dieu pour racheter et transformer le pécheur est le seul moyen par lequel le pécheur peut être sauvé, c’est-à-dire qu’il passe de la mort à la vie.
Sans cette intervention divine, le seul instinct des pécheurs consiste à déshonorer Dieu. La noirceur spirituelle règne dans leurs cœurs et leurs pensées deviennent encore plus futiles et plus opposées à Dieu. Paul dit : « Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible » (Ro 1.22,23).
La création de Dieu atteste son caractère. Il a imprégné le témoignage de sa Personne dans le monde créé. Il l’a brodé dans le tissu de l’humanité. Quant à l’homme, son seul génie consiste à le rejeter, le pervertir et l’ignorer. La preuve de l’existence et de la nature de Dieu peut avoir l’aspect d’une faible flamme, vacillante dans un monde dominé par les ténèbres, mais les pécheurs se montrent bien trop empressés de l’éteindre. Et pour cette raison, ils méritent la condamnation.
Dans les versets subséquents, Paul explique que lorsque les pécheurs rejettent Dieu, ils se dégradent et se corrompent. Il s’agit d’une descente vers la méchanceté et la perversité que nous observons couramment dans le monde qui nous entoure. En réalité, l’histoire de l’humanité se répète sans cesse dans un cycle de destruction dépravée futile et repoussant. Dans The Intellectuals (Les intellectuels), l’auteur Paul Johnson partage une série d’histoires à propos d’individus comme Rousseau, Kant et d’autres grands penseurs qui ont participé à la formation de la culture occidentale. Nous sommes étonnés, non seulement par leur génie, mais aussi par la perversité et la déviance qui marquent leurs vies. Leur intelligence est indéniable, mais elle ne saurait les sauver de la dégradation désastreuse décrite dans Romains 1.
Que nous apporte ultimement la théologie naturelle ? Selon Paul : « étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde. Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font » (Ro 1.29-32). Loin de trouver Dieu par lui-même, l’homme non repentant se fait le champion et l’admirateur de tout ce qui s’oppose à Dieu.
Cet article est tiré du livre : La Bonne Nouvelle de John MacArthur