La conquête des âmes vient avec un labeur pénible (Charles Spurgeon)
Il faut accepter de peiner. Pour commencer, ce sera en ce qui concerne notre prédication. J’espère que vous ne perdez pas confiance en l’emploi de la prédication. Même si parfois vous ressentez une lassitude à œuvrer, j’espère que vous ne vous fatiguez pas de l’œuvre.
Continuez à prêcher
Au grand jour, à l’ouverture des livres, le nombre de tous les convertis à travers la belle musique, les expositions et l’amusement religieux ne s’élèvera pas au dixième de rien du tout. Il plaît à Dieu de sauver ceux qui croient par la folie de la prédication. Aussi, quoi que vous fassiez à côté, ne laissez pas cela éclipser la prédication de la Parole. En premier lieu : prêchez, puis : prêchez, et enfin : prêchez.
Croyez en la proclamation de l’amour de Dieu
Croyez en la proclamation de l’amour de Dieu, du sacrifice expiatoire, de la nouvelle naissance et de tout le conseil de Dieu. Le vieux marteau de l’Évangile brise encore le rocher en morceaux. Il n’y a pas de limite à la puissance de la langue. Regardez le grand mal qu’une mauvaise langue occasionne ! Et Dieu ne revêtirait-il pas de plus de puissance une langue employée correctement ?
Voyez la puissance du feu
Une seule étincelle embrase une ville entière. De même, l’Esprit de Dieu étant avec nous, nul n’est besoin de calculer combien nous pouvons accomplir. Qui peut mesurer le potentiel d’une flamme ? La vérité divine a des pouvoirs infinis quand elle est annoncée avec un enthousiasme né de l’Esprit de Dieu.
Ayez une grande espérance
Ayez une grande espérance, en dépit des rues sombres et honteuses de la ville, des cafés au coin de chaque rue. Ne laissez pas la méchanceté du riche et l’ignorance du pauvre vous abattre. Allez-y, continuez, encore et encore, car si la prédication de l’Évangile ne sauve pas, alors rien d’autre ne le fera.
Si la voie de miséricorde du Seigneur lui-même échoue, il ne reste devant notre race que la noirceur des ténèbres. Le salut par le sacrifice de Jésus est l’ultimatum de Dieu. Réjouissez-vous car il ne peut échouer. Croyons sans réserve, puis avançons sans délai avec la proclamation de la Parole de Dieu.
La conversation en privé se joint souvent à la proclamation publique de l’Évangile. Quelle multitude de gens se sont convertis ici au Tabernacle par ce moyen ! Je me souviens que j’étais avec un frère ici même, quand il disparut soudain sans même prendre la peine de terminer sa phrase. Je ne sais toujours pas ce qu’il avait à dire, mais je le vis bientôt au premier étage là-bas, en conversation avec une personne qui m’était inconnue.
Je lui demandai plus tard où il était allé.
« Un rayon de soleil, me dit-il, passait par la fenêtre et se posa sur un visage d’une telle tristesse que je me suis précipité auprès de cette personne.
– Avez-vous pu l’aider ?
– Oh oui, elle n’a pas tardé à ouvrir son cœur au Seigneur. Alors qu’elle le faisait, je remarquai un autre visage mûr pour le salut. Je demandai à la première personne d’attendre que je revienne, et j’allai vers cet homme. »
Voilà la manière de se tenir en alerte. Nous avons besoin d’un corps de tireurs d’élite qui visent leurs cibles une à une. Quand on tire du gros canon depuis la chaire, le travail se fait, mais beaucoup de gens ne sont pas atteints. Il faut alors des gens à l’esprit plein d’amour pour faire le tour et traiter les cas individuels d’une manière précise avec des encouragements et des mises en garde. Quel plus grand bien proviendrait de l’action du prédicateur en plein air s’il s’entourait d’un groupe qui accepte d’enfoncer ses clous par des conversations personnelles !
Dimanche dernier, mon frère me fit part d’une petite histoire que je n’oublierai jamais. Il avait reçu un soir la tâche de visiter l’hôpital. Tous les porteurs étaient rentrés chez eux et il était temps de fermer pour la nuit. Hormis le docteur, il était seul lorsqu’on accourut pour annoncer qu’il y avait eu un accident à la gare et qu’il fallait y aller de toute urgence avec une civière. Et voici docteur et pasteur en chemin avec leur brancard. Ils ramenèrent un malade avec eux.
Mon frère me dit combien de fois il se rendit à l’hôpital dans les semaines suivantes en raison de son intérêt pour l’homme parce qu’il en avait une fois porté le poids.
Lorsque vous savez comment porter un homme sur votre cœur, et que vous avez senti le fardeau de son cas, son nom se grave sur votre âme. De même, vous qui parlez en particulier à des gens, vous sentez leur poids sur votre âme. C’est ce qu’un grand nombre de prédicateurs ont besoin de connaître davantage afin de mieux prêcher.
Lorsque la prédication ou la conversation ne sont pas possibles, un traité agira avec efficacité. Certains traités, il est vrai, ne convertiraient pas un insecte car il n’y a pas en eux assez pour intéresser même une mouche. Mais un traité au message clair peut souvent être la semence de la vie éternelle. Procurez-vous de bons traités qui frappent et ne sortez jamais sans eux.
Vous pouvez aussi essayer de savoir où habite un auditeur fréquent afin de lui rendre visite. La visite d’un homme qui prêche en plein air ouvre beaucoup de portes. Les gens vous reconnaissent et ont l’impression de vous connaître. Ils ont l’habitude de vous entendre et votre visite leur fera beaucoup de bien.
Quelle puissance réside également dans une lettre personnelle ! Il y a des gens qui gardent encore une sorte de révérence superstitieuse pour une lettre. S’ils reçoivent une missive pleine d’ardeur de la part de l’un d’entre vous, ils la regardent avec une grande attention. Et qui sait ? Une feuille postée peut frapper l’homme que votre sermon a manqué.
Vous, les jeunes, si vous n’êtes pas en mesure de prêcher, vous accomplirez beaucoup de bien en écrivant à vos amis au sujet de leur âme. Parlez clairement avec votre plume, lors même que vous n’oseriez pas vous lever et parler avec votre langue. Convertissons les hommes par tous les moyens disponibles sous les cieux. Empêchons-les d’aller en enfer.
Nous n’avons pas la moitié de l’ardeur que nous devrions exercer. On dit que la plupart des gens, quand ils deviennent ardents, agissent de manière bizarre et prononcent des choses étranges. Eh bien soit, si cela provient d’un sérieux authentique. Nous ne voulons pas de la comédie ni de la fausse ardeur, mais la vraie chaleur ardente est le grand besoin du moment. Là où vous voyez cela, évitez de trop critiquer.
Il faut laisser une forte tempête aller son propre chemin et un cœur vivant parler à sa manière. Si vous avez du zèle, mais ne pouvez pas parler, votre ardeur inventera une voie pour atteindre son but. L’ardeur dissoudra les cœurs pierreux des hommes. Que l’Esprit de Dieu repose sur chacun de nous en cela, pour l’amour de Jésus-Christ !
Cet article est tiré du livre : Gagner des âmes, oui mais comment ? de Charles Spurgeon