La descente de Christ en enfer (R.C. Sproul)
‘‘Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?’’ (v.46)
– Mathieu 27:45-46.
Tout au long de l’histoire de l’Église, beaucoup de gens ont enseigné que l’esprit de Jésus est descendu en enfer après Sa mort sur la croix. Fondant cette idée sur Éphésiens 4:8-10 et 1 Pierre 3:18-20, la plupart de ceux qui ont enseigné que l’esprit de Jésus est allé en enfer après Sa mort ont dit qu’Il y est allé pour proclamer le jugement aux pécheurs et/ou le salut aux Saints de l’Ancien Testament. Aujourd’hui, plusieurs dans le mouvement hérétique de ‘‘Word of Faith’’ (trad. «Parole de foi») enseignent que la crucifixion était insuffisante pour expier nos péchés et que Jésus a aussi dû souffrir trois jours de tourments en enfer.
Toutefois, la fidélité à l’ensemble des Écritures nous oblige à nier que l’esprit de Jésus est allé en enfer après sa mort. Premièrement, Jésus a dit au larron repentant sur la croix qu’il serait avec Christ au Paradis le jour même de leur crucifixion (Luc 23:39-43). Deuxièmement, rien dans Éphésiens 4:8-10 ne dit que Jésus est descendu en enfer; Paul exprime seulement que Christ est descendu dans la tombe. Troisièmement, 1 Pierre 3:18-20 semble se référer au Fils de Dieu prêchant par le Saint-Esprit, par Noé, aux gens des jours de Noé. Finalement, Jésus a terminé l’expiation sur la croix. Le Nouveau Testament parle de la propitiation, le détournement de la colère de Dieu, seulement par Jésus qui a versé son sang sur la croix (Rom. 3:25; Heb. 2:17; 9:1-10:18; 1 Jean 2:2; 4:10; 5:6-11). Plus encore, les dernières paroles de notre Sauveur sur la croix ont été : ‘‘Tout est accompli’’ (Jean 19:30). Il a reconnu que Son travail était terminé quand Il est mort.
L’esprit de Jésus n’est jamais allé en enfer, mais sur la croix Il a souffert la pleine colère de Dieu qui est déversée en enfer. Certes, les flagellations des gardes, les clous dans les mains de Christ et les autres souffrances physiques que Jésus a endurées ont manifesté la colère de Dieu. Néanmoins, la souffrance la plus intense que Christ a expérimentée était de nature spirituelle, le désespoir de perdre le regard et la bénédiction de Son Père et le tourment d’expérimenter la colère de Dieu pour les péchés de Son peuple (Marc 15:34). Jean Calvin a commenté : ‘‘Après avoir exposé ce que Christ a souffert à la vue des hommes, il est opportun de placer ce jugement invisible et incompréhensible qu’il a subi devant Dieu. Ainsi nous savons que non seulement son corps a été livré pour le paiement de notre rédemption, mais qu’il y a eu un autre règlement, plus solennel et excellent : il a enduré les tourments épouvantables ressentis par les damnés et les perdus (Institution de la religion chrétienne 2.16.10).
Coram Deo
Pécher devant un être infini exige une punition infinie en enfer. En quelques heures, Jésus a souffert et épuisé le châtiment infini que les gens impénitents ne peuvent épuiser, même après une éternité en enfer. Il a pu le faire parce que, dans sa divinité en tant que Fils de Dieu, Il est un être infini. C’est un grand mystère, mais comme le stipule le Catéchisme de Heidelberg, il nous assure que nous sommes pleinement délivrés de l’angoisse et du tourment de l’enfer en Christ (Q&A 44).
Pour approfondir, lisez :
Psaumes 9:17-18
Proverbe 27:20
Marc 9:42-48
1 Thessaloniciens 1:9-10
Cet article est une traduction française de «Christ’s Descent into Hell» par R.C. Sproul écrite par Précilla Michaud. Merci pour la traduction !