La discipline des bonnes oeuvres (Barbara Hughes)
Pour L’Église
Pour Dieu, les bonnes actions sont importantes en raison de leur portée. Mais elles le sont aussi pour leur but. Pour l’Église, pour le monde, pour notre sanctification et pour sa gloire.
Un passage de l’Épître aux Galates est surprenant: « Ne négligeons pas de faire le bien, car nous moissonnerons au moment convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous et en particulier envers nos proches dans la foi. » (Galates 6 : 9-10). Ce passage m’a renversée: il indique clairement que nous devons pratiquer nos bonnes actions d’abord dans notre famille spirituelle! Pendant des années, j’ai considéré l’évangélisation comme le plus grand effort dans lequel un chrétien pouvait s’engager. Aussi ces versets ont-ils vraiment capté mon attention. Nous ne devons pas négliger de prendre soin des non-croyants, mais notre famille – c’est-à-dire la famille de Dieu – doit passer avant tout. Beaucoup évoquent celles qui sont pratiquées dans la famille. Elles sont importantes pour Dieu: elles permettent d’assurer le bien-être des membres de sa famille sur terre. Mais le but de ces actions ne concerne pas que sa famille.
Pour le monde
L’Ancien Testament parle constamment de la responsabilité du peuple de Dieu envers les pauvres. Pour les aider à se nourrir, les Israélites leur permettaient de glaner, c’est-à-dire de ramasser les épis laissés dans les champs par les moissonneurs : « Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu ne moissonneras pas ton champ jusqu’aux bords et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner […] Tu le laisseras au pauvre et à l’étranger. »(Lévitique 19:9-10). L’Écriture le répète: nous ne devons pas négliger le pauvre (cf. Job 31:16-22 ; Ésaïe 58:7; Matthieu 25:34-36; Jacques 1:27 ; 2:1-7).
De la Genèse à l’Apocalypse, la Bible insiste également sur le fait qu’il y a plus important encore que les besoins physiques de l’homme: son besoin de Dieu lui-même. Bien que Jésus ait exprimé de la compassion pour les besoins physiques des gens, il accordait une importance encore plus grande à leurs besoins spirituels. Jésus répondit: « Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu». Matthieu 4:4 Jésus leur dit: «C’est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif ». Jean 6:35 Nos bonnes actions doivent tendre vers ce but : faire connaître l’Évangile.
Cette vérité, mon amie Linda l’a apprise avec peine. Avec sa famille, elle était de retour de mission aux Philippines où ils avaient vécu des temps difficiles. Ils ont emménagé dans une copropriété neuve et elle était emballée à l’idée de posséder enfin son propre logement. Je l’ai regardée user de ses talents artistiques pour décorer chaque pièce. J’ai toujours envié son habileté à créer de belles choses avec le peu dont elle disposait. Comme on pouvait s’y attendre, l’appartement, une fois décoré, était splendide. En entrant, la première chose qui attirait le regard était l’énorme porte vitrée qui menait à la terrasse fermée: une oasis de verdure.
Linda appréciait énormément cet endroit calme et retiré. C’était son petit sanctuaire: un endroit pour prier et lire les Écritures. Malheureusement, son plaisir et sa solitude ont été de courte durée. De nouveaux voisins sont arrivés. Les deux logements, tout comme la terrasse, étaient séparés par un mur mitoyen. Les voisins étaient loin d’être une famille tranquille et le mur était mince! Du jour au lendemain, l’adorable nouvelle demeure de Linda avait perdu son lustre.
Les nouveaux voisins étaient grossiers, inconvenants dans leurs propos et leurs actions. Les parents se parlaient entre eux, et s’adressaient aux enfants, en criant des obscénités. Les enfants étaient indisciplinés et sales. Plus le temps passait, plus l’extérieur de leur appartement se détériorait; la pelouse était envahie de mauvaises herbes, et les moustiquaires étaient miteuses et déchirées. Mais le plus choquant était que les enfants urinaient parfois par les fenêtres! Linda était à bout. Elle me faisait régulièrement part de son exaspération.
Elle savait qu’elle devait «tendre la main» à ces pauvres gens, mais il y avait un léger problème: elle les détestait. Ils lui empoisonnaient la vie! Un jour qu’elle croyait avoir atteint la limite de sa patience, une surprise désastreuse l’attendait quand elle est rentrée chez elle. En ouvrant la porte, son regard s’est dirigé vers les portes vitrées qui mènent à la terrasse et elle s’est mise à hurler. Puis, une fois la porte fermée, elle a éclaté en sanglots, criant sa colère. Les garçons d’à côté avaient escaladé la clôture adjacente à la terrasse et avaient vaporisé de la peinture orange partout sur la magnifique terrasse: sur les plantes, sur les meubles, sur la clôture.
Tandis qu’elle pleurait, elle s’est mise à prier: « Seigneur, je déteste ces voisins. Je sais que je devrais les aimer, mais je n’ai même pas une once d’amour à leur offrir». Toujours en prière, elle a ouvert sa Bible. Voici ce qu’elle a lu: Ainsi donc, en tant qu’êtres choisis par Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour.
Colossiens 3:12-14 Linda a alors crié à Dieu: « Comment est-ce que je peux me revêtir d’amour? Mon cœur est rempli de haine ». Doucement, le Seigneur a commencé à le lui révéler. Elle s’est demandé: «De quelle façon est-ce que je m’y prends pour enfiler un manteau? J’agis délibérément: je lève un bras et je le glisse dans une manche». Elle a alors compris que se revêtir d’amour devait ressembler un peu à cela. Alors elle s’est interrogée: «Qu’est-ce que je ferais si j’aimais vraiment ces voisins?». Elle a sorti papier et crayon pour dresser une liste:
- Je leur ferais des cookies.
- J’inviterais la femme à venir prendre un café.
- J’offrirais de garder leurs enfants. (Impossible!)
Tout en continuant sa liste, elle a compris qu’elle pourrait y ajouter des gestes d’amour – des bonnes actions – et croire que Dieu lui donnerait, en temps et en heure, les sentiments nécessaires. Et c’est exactement ce qui s’est produit.
C’est alors qu’elle a entrepris, malgré ses craintes et après de longs moments de prière, de faire systématiquement les choses inscrites sur sa liste. Elle n’oubliera jamais sa première rencontre avec sa voisine, le jour où elle lui a apporté des cookies! Sa voisine a été très touchée par sa gentillesse et Linda a elle aussi été touchée par ce qu’elle commençait à comprendre au sujet de ce couple.
Au cours des mois suivants, elles se sont rencontrées régulièrement pour boire un café ensemble. Et la femme a épanché son cœur. Elle a raconté à Linda que les enfants n’étaient pas les leurs. Ils avaient été abandonnés par des membres de la famille, et son mari et elle avaient décidé d’en prendre soin. Malgré leur manque d’éducation, ses voisins faisaient du mieux qu’ils pouvaient pour aider ces enfants sans foyer. Le regard que Linda posait sur eux a alors changé. Elle ne trouvait pas plus facile d’être leur voisine, et les enfants l’ont parfois poussée à bout quand elle les gardait. Mais comme elle devenait une lumière pour l’Évangile, il lui est arrivé quelque chose.
Tout autour de nous, il y a des gens qui ont besoin que l’Évangile leur soit démontré par de bonnes actions accomplies par des cœurs transformés par cet Évangile.
Environ un an plus tard, elle m’a appelée. Elle pleurait. Mais cette fois-ci, ce n’était pas à cause de ce que ses voisins avaient fait, c’était à cause de leur départ! Linda était profondément attristée. Elle comprenait que Dieu l’avait utilisée pour les aider, mais elle savait également qu’il s’était grandement servi d’eux pour la sanctifier. Son obéissance à la parole de Dieu avait transformé son cœur rempli de haine en un cœur rempli d’amour.
Nous sommes entourées de personnes qui ont besoin de voir l’Évangile manifesté à travers nos bonnes actions, accomplies parce que nos cœurs ont été transformés par ce même Évangile. Nous passons à côté de l’essentiel si nous nous contentons de répondre aux besoins matériels, même s’ils ne sont pas à négliger. Nos amies, nos collègues de travail et nos voisins (même les plus détestables) ont besoin du pain de vie, du Seigneur Jésus-Christ. Quelles œuvres bonnes a-t-il préparées d’avance pour nous, dans ce cadre, afin que nous les pratiquions?
Pour moi
Ce qui est arrivé à mon amie Linda illustre à quel point il vaut la peine de nous soumettre à la parole de Dieu, en ce qui concerne les bonnes actions. Dieu nous demande d’être un peuple qui pratique le bien, même dans l’adversité. L’œuvre de sanctification qui en résulte dans nos cœurs vient simplement de notre obéissance au plan de Dieu.
Pierre aborde ce sujet à plusieurs reprises: Mais si vous endurez la souffrance alors que vous faites ce qui est bien, c’est une grâce aux yeux de Dieu. 1 Pierre 2:20 Qui vous fera du mal, si vous avez pour modèle ce qui est bien? D’ailleurs, même si vous deviez souffrir pour la justice, vous seriez heureux. (1 Pierre 3:13-14)
Faites bien attention, dans le texte ci-dessous, à l’expression très importante «il s’est assis»: Tout prêtre se tient chaque jour debout pour faire le service et offrir fréquemment les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés, tandis que Christ, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. (Hébreux 10:11-12)
Jésus s’est assis, mais seulement après avoir terminé son travail. Dieu opère un travail en nous et par nous – par de bonnes actions – et il nous fait parfois passer par des moments difficiles. Le moment n’est pas encore venu de «s’asseoir». C’est le moment de travailler: Il faut que je fasse, tant qu’il fait jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler. (Jean 9:4)
Pour la gloire de Dieu
Ayez une bonne conduite au milieu des non-croyants, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous faisiez le mal, ils remarquent votre belle manière d’agir et rendent gloire à Dieu le jour où il interviendra. 1 Pierre 2:12 Vous avez sans doute entendu des non-croyants exprimer ainsi leur rejet de l’Église: «Il y a trop d’hypocrites dans l’Église». Trop souvent, nos actions ne glorifient pas Dieu. Si nos bonnes actions ne sont pas motivées par un cœur transformé par l’Évangile, elles couvriront de déshonneur le nom de Dieu plutôt que de le glorifier. Linda aurait très bien pu glisser chaque jour un tract évangélique dans la boîte aux lettres de ses voisins. Mais si la Bonne Nouvelle n’avait pas été revêtue de bonnes actions motivées par l’amour et la gratitude, son geste n’aurait probablement pas glorifié Dieu au bout du compte.
Cet article est adapté du livre : « Femme de Dieu, exerce toi à la piété » de Barbara Hughes