La foi aveugle en l’estime de soi (John MacArthur)
Les militants de l’estime de soi réussissent remarquablement bien à convaincre les gens qu’elle est le remède à tous les maux. Selon un sondage, une majorité de personnes considèrent que l’estime de soi est la plus importante source de motivation pour travailler dur et réussir. En fait, elle se classe nettement au-dessus du sens des responsabilités ou de la peur de l’échec1 .
Vraiment ? L’estime de soi est-elle si efficace ? Favorise-t-elle, par exemple, de meilleurs résultats ? De nombreux éléments semblent le contredire. Dans une étude récente, des adolescents de six pays différents ont passé un test de mathématiques standardisé. En plus de problèmes de mathématiques, ils devaient répondre par oui ou par non à la question : « Je suis bon en mathématiques. » Les élèves américains ont obtenu les résultats les moins bons, loin derrière les élèves coréens, qui ont obtenu les meilleurs résultats. Paradoxalement, à la question « Je suis bon en mathématiques », plus de 75 % des élèves coréens avaient répondu « non » tandis que 68 % des élèves américains avaient répondu « oui2 ». Nos enfants échouent peut-être en math, mais de toute évidence, ils se sentent plutôt bien dans leur peau.
Une vision également dans notre culture
Sur le plan moral, il en est exactement de même pour notre culture. Des éléments empiriques montrent clairement que la société a atteint son plus bas niveau moral de tous les temps. On pourrait s’attendre à ce que cela nuise à l’estime de soi des personnes. Les statistiques montrent, au contraire, que les Américains n’ont jamais eu une aussi bonne image d’eux-mêmes. Dans une enquête menée en 1940, 11 % des femmes et 20 % des hommes étaient d’accord avec cet énoncé : « Je suis quelqu’un d’important. » Dans les années 1990, ces chiffres sont passés à 66 % des femmes et 62 % des hommes3. Dans un récent sondage d’opinion, 90 % des personnes interrogées ont affirmé jouir d’une bonne et saine estime de soi4. Incroyable ! Le tissu moral de la société se délite, mais l’estime de soi augmente. Toute cette pensée positive de soi ne semble en rien améliorer la culture ou motiver les gens à mener une vie meilleure.
Le manque d’estime de soi est-il vraiment de nos jours le problème des gens ? Quelqu’un croit-il sérieusement qu’en aidant les gens à s’aimer mieux, on contribue à résoudre les problèmes de criminalité, de décadence morale, de divorce, de maltraitance des enfants, de délinquance juvénile, de toxicomanie et de tous les autres maux qui entraînent la société vers le bas ? Si les hypothèses sur l’estime de soi étaient avérées, pourquoi notre civilisation se porte-t-elle encore aussi mal ? S’imagine-t-on vraiment qu’une meilleure estime de soi finira par résoudre les problèmes de la société ? En a-t-on la moindre preuve ?
L’estime de soi n’est qu’une idée de foi aveugle
Non, il n’y en a absolument aucune. Selon un article paru dans Newsweek, « l’estime de soi […] est moins une question de pédagogie scientifique que de foi : il s’agit de croire que des pensées positives peuvent rendre manifeste notre bonté inhérente5 ». Autrement dit, l’idée que l’estime de soi rend les gens meilleurs est simplement une question de foi aveugle. Pour couronner le tout, cette religion-là est contraire au christianisme, parce qu’elle repose sur le présupposé non biblique que les personnes sont foncièrement bonnes et doivent reconnaître leur bonté.
- Jerry Adler et coll., « Hey I’m Terrific » [Hé ! je suis formidable], Newsweek, 17 février 1992, p. 50.
- Charles Krauthammer, « Education: Doing Bad and Feeling Good » [Éducation : faire le mal et se sentir bien], Time, 5 février 1990, p. 70.
- Cheryl Russell, « Predictions for the Baby Boom » [Prédictions pour le Baby Boom], The Boomer Report, 15 septembre 1993, p. 4.
- Jerry Adler et coll., op. cit., p. 50.
- Ibid.
Cet article est tiré du livre : Introduction au counseling biblique de John MacArthur.