La haine ou l’amour – Actes 7.60 (John MacArthur)

Puis, s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Et, après ces paroles, il s’endormit. Saul avait approuvé le meurtre d’Étienne. (Actes 7.60 – 8.1)

La foule déverse sa haine sur Étienne en le lapidant sans pitié. Par contraste, son cœur à lui est uniquement rempli d’amour pour ses meurtriers. Pendant qu’on lui lance des pierres, Étienne [se met] à genoux et [s’écrie] d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Comme l’a fait son Seigneur bien-aimé avant lui, Étienne demande à Dieu de pardonner à ses bourreaux. Il prie pour leur salut, puisque c’est la seule façon dont Dieu pardonne le péché.

Une comparaison avec Zacharie

La mort du prophète Zacharie, le fils de Jehojada, offre une comparaison instructive. Voici la description de son meurtre : Zacharie, fils du sacrificateur Jehojada, fut revêtu de l’Esprit de Dieu ; il se présenta devant le peuple et lui dit : Ainsi parle Dieu : Pourquoi transgressez-vous les commandements de l’Éternel ? Vous ne prospérerez point ; car vous avez abandonné l’Éternel, et il vous abandonnera. Et ils conspirèrent contre lui, et le lapidèrent par ordre du roi, dans le parvis de la maison de l’Éternel. Le roi Joas ne se souvint pas de la bienveillance qu’avait eue pour lui Jehojada, père de Zacharie, et il fit périr son fils. Zacharie dit en mourant : Que l’Éternel voie, et qu’il fasse justice ! (2 Ch 24.20-22.)

Comme Étienne, Zacharie a été injustement mis à mort. Contrairement à Étienne, cependant, dans son ultime prière il a réclamé la justice et la vengeance, et non le pardon.

Les chrétiens sont les seuls à pouvoir aimer comme Étienne le fait « parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5).

Ayant terminé sa prière, Étienne [s’endort]. Paisiblement, calmement il passe dans la présence de son Seigneur et Maître, qui lui dira incontestablement : « C’est bien, bon et fidèle serviteur […] entre dans la joie de ton maître » (Mt 25.21). Le sommeil est une merveilleuse façon de décrire la mort d’un croyant, qui est sans douleur et temporaire, et qui le fait passer de la fatigue, du travail et de la conscience de tous les soucis de la vie à la fraîcheur d’une nouvelle journée (voir Jn 11.11,12 ; 1 Co 11.30 ; 15.20,51 ; 1 Th 4.14 ; 5.10).

L’influence sur Saul

Luc termine son récit de la vie d’Étienne sur une note très importante. Il nous rappelle de nouveau la présence de Saul, en soulignant que Saul [a] approuvé le meurtre d’Étienne. Saul ne confessera-t-il pas lui-même plus tard qu’il est le premier des pécheurs et qu’il avait des intentions meurtrières envers tous les croyants en Jésus-Christ (1 Ti 1.13-15) ? Cette haine meurtrière est évidente ici. Comme nous l’avons déjà souligné, l’audacieuse prédication d’Étienne, et en particulier la calme assurance et l’amour indulgent qu’il a manifestés au seuil de la mort, touchent profondément Saul, comme l’attestera son témoignage ultérieur dans Actes 22.20. L’influence d’Étienne marque la vie de Saul, et Dieu transformera ce Saul qui aura donné la mort aux chrétiens en un Paul, dont l’Évangile de vie pénétrera l’Empire romain, et altérera à jamais le cours de l’histoire.

Comme le dira saint Augustin : « Si Étienne n’avait pas prié, l’Église n’aurait pas eu Paul. » Que ce soit dans la vie ou dans la mort, Étienne ressemble beaucoup à son Seigneur. Jésus était rempli de l’Esprit ; Étienne aussi. Jésus était plein de grâce ; Étienne aussi. Jésus a confronté avec assurance l’institution religieuse de son époque ; Étienne aussi. Jésus a été accusé par de faux témoins ; Étienne aussi. Jésus a eu un simulacre de procès ; Étienne aussi. Jésus a été exécuté bien qu’innocent de tout crime ; Étienne aussi. Les deux ont été accusés de blasphème. Les deux sont morts en dehors de la ville et ont été ensevelis par des sympathisants. Et comme nous l’avons déjà mentionné, les deux ont prié pour le salut de leurs bourreaux. Y a-t-il jamais eu un homme qui ait davantage ressemblé à Jésus ?


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur