La miséricorde, le fondement de l’héritage du croyant – 1 Pierre 1.3 (John MacArthur)

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts (1 Pierre 1.3).

La grande miséricorde de Dieu est le fondement sur lequel repose le don de la vie éternelle – le partage de la vie même du Père, du Fils et de l’Esprit. Cette générosité divine est également exprimée dans l’épître aux Éphésiens : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) » (Ép 2.4,5 ; voir aussi Tit 3.5). Ici comme dans Éphésiens, l’apôtre utilise des adjectifs augmentatifs (grande et « riche »).

La miséricorde considère la condition misérable et pitoyable du pécheur. L’Évangile est inspiré par la compassion divine envers ceux qui sont morts dans leurs offenses et leurs péchés (Ép 2.1-3). Tous les croyants ont en effet connu dans le passé cette condition déplorable, alors qu’ils étaient impuissants, à la merci de leur cœur mauvais (Ge 6.5 ; 8.21 ; Ec 9.3 ; Jé 17.9 ; Mc 7.21-23), de leur esprit corrompu (Ro 8.7,8 ; 1 Co 2.14) et de leurs désirs pernicieux (Ép 4.17-19 ; 5.8 ; Tit 1.15) qui les entraînaient inexorablement vers la juste punition de l’enfer. C’est pourquoi ils avaient besoin que Dieu, dans sa miséricorde, fasse montre de compassion et qu’il porte remède à leur état de perdition irrémédiable (voir És 63.9 ; Ha 3.2 ; Mt 9.27 ; Mc 5.19 ; Lu 1.78 ; Ro 9.15,16,18 ; 11.30-32 ; 1 Ti 1.13 ; 1 Pi 2.10).

Distinction entre la miséricorde et la grâce

Le mot miséricorde n’est pas synonyme du mot grâce. La miséricorde est liée à la condition misérable de l’individu, tandis que la grâce est liée à sa culpabilité qui en est la cause. La miséricorde divine conduit le pécheur de la détresse à la gloire (changement de condition) tandis que la grâce le mène de la culpabilité à l’acquittement (changement de position ; voir Ro 3.24 ; Ép 1.7). Le Seigneur se lamente sur la condition du pécheur non racheté, sur son découragement, son désespoir (Éz 18.23,32 ; Mt 23.37-39). Cette distinction est claire du temps où Jésus est physiquement sur la terre en train de guérir les malades (Mt 4.23,24 ; 14.14 ; 15.30 ; Mc 1.34 ; Lu 6.17-19). Il pourrait démontrer sa divinité de bien d’autres façons, mais il a choisi la guérison parce que ce moyen illustre le mieux le caractère compatissant et miséricordieux de Dieu envers les pécheurs ployant sous les séquelles temporelles de leur condition d’êtres déchus (voir Mt 9.5-13 ; Mc 2.3-12). Les guérisons miraculeuses de Jésus, qui bannissent pratiquement la maladie du territoire d’Israël, apportent la preuve que les affirmations de l’Ancien Testament sur le caractère miséricordieux de Dieu le Père (Ex 34.6 ; Ps 108.5 ; La 3.22 ; Mi 7.18) sont véridiques.

Sans même envisager l’idée de mérite ou de valeur chez le pécheur, Dieu fait miséricorde à qui il veut. « Car, il [Dieu] dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Ro 9.15,16). C’est sur la base de sa seule compassion infinie et de sa miséricorde gratuite, abondante et illimitée que Dieu choisit d’accorder la vie éternelle. Ce don n’a rien à voir avec ce que le pécheur aurait pu faire ou mériter. (Ex 33.19 ; Ro 9.11-13 ; 10.20 ; 2 Ti 1.9). Il est donc entièrement compréhensible que Paul appelle Dieu : « Le Père des miséricordes » (2 Co 1.3).


Cet article est tiré du livre : 1 Pierre – John MacArthur de John MacArthur