La mort d’Étienne – Actes 7.58-59 (John MacArthur)

[Ils] le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Étienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! (Actes 7.58,59)

Certains commentateurs affirmeront qu’Étienne a été tué par une foule déchaînée, d’autres soutiendront qu’il a été exécuté légalement. La scène se prête à la première interprétation, tout comme le manque d’autorité du sanhédrin dans l’exécution des sentences de mort (Jn 18.31). Cependant, les détails de la mort d’Étienne montrent que les membres du sanhédrin ont essayé de donner un air de légalité à leur geste. Ainsi, ils ne lapident Étienne qu’après l’avoir traîné hors de la ville, conformément à l’ordre donné dans Lévitique 24.14. En outre, la lapidation était le châtiment réservé en cas de blasphème d’après Lévitique 24.16. Avant de lapider Étienne, les témoins [déposent] leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. Deutéronome 17.7 prescrit que les témoins soient les premiers à lancer des pierres à l’accusé. Peut-être qu’ici, ce sont les faux témoins qui le font.

Malgré leur colère, les membres du sanhédrin semble chercher à donner à la mort d’Étienne une apparence de justice. Il est vrai qu’à l’époque les Romains se réservent le droit d’imposer la peine capitale. Pilate est cependant encore gouverneur, et les membres du sanhédrin savent qu’ils n’ont rien à craindre de lui. Il a, en effet, montré son hésitation et sa faiblesse en permettant l’exécution de Jésus, qu’il savait être innocent. Il l’a quand même fait tuer, parce qu’il craignait que les Juifs lui fassent perdre son poste de gouverneur (voir Jean 19.1-18).

Malgré ses efforts, il a de graves problèmes avec Rome, qui ne tardera pas à le démettre de ses fonctions de gouverneur. En outre, comme il vit normalement à Césarée, et non à Jérusalem, il est donc probablement bien loin de la présente scène.

La méthode d’exécution

Il est cependant peu probable que, dans le cas d’Étienne, on suivit ici toute la procédure d’exécution par lapidation prescrite dans la Mishna. Selon cette procédure, on devait pousser la victime du haut d’un parapet de trois mètres. S’il n’en mourait pas, le premier témoin laissait alors tomber une grosse pierre sur son cœur. Dans le cas fort improbable où il survivait, le deuxième témoin laissait tomber une autre pierre sur lui. Il est très peu probable qu’Étienne soit maintenant en état de parler si on a procédé ainsi dans son cas (voir Actes 7.59,60). Il est plus plausible d’imaginer une foule déchaînée se pressant, se bousculant et lançant des pierres au hasard à Étienne. Nous devons souligner que, d’après Actes 8.2, on ne suivra pas la prescription légale du Talmud pour ensevelir Étienne, ce qui prouve une fois de plus que toute l’affaire est illégale.

La présence de Paul

La mention d’un jeune homme nommé Saul marque un point tournant important dans l’histoire du salut. Il s’agit, bien entendu, de l’homme plus couramment connu sous le nom de l’apôtre Paul. Il fait ici sa première apparition dans le livre des Actes et deviendra le personnage prédominant à partir du chapitre 13 jusqu’à la fin du livre. Pour le moment, toutefois, il ne fait qu’une brève apparition, où il veille sur les vêtements des bourreaux d’Étienne. Le fait qu’il soit aux premières loges suggère qu’il est activement engagé dans toute la sordide affaire. Dans tous les cas, le sermon profond et puissant d’Étienne, ainsi que son calme et son amour clément pour ses assassins, fera une impression durable sur Saul (voir Ac 22.30) et contribuera sans contredit à préparer son cœur en vue de son extraordinaire conversion.

La prière d’Étienne

La foule continue ici sa lapidation macabre d’Étienne. La mort étant proche, il [prie] et [dit] : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Son cri fait écho à celui de notre Seigneur sur la croix : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Lu 23.46), mais avec une exception importante : Jésus a remis son esprit au Père, Étienne le remet au Seigneur Jésus. Son geste atteste la divinité de Christ, qu’Étienne considère de toute évidence comme l’égal du Père.

Cette confession d’Étienne indique qu’il s’attend à entrer dans la présence du Seigneur dès qu’il mourra. La Bible n’enseigne pas qu’il y ait un délai entre la vie terrestre et la vie céleste, soit dans un endroit comme le purgatoire ou dans un état d’inconscience appelé le sommeil de l’âme. L’Écriture enseigne plutôt que les croyants entrent dans la présence de Christ immédiatement après la mort (2 Co 5.8 ; Ph 1.23). Notre Seigneur a promis au brigand repentant sur la croix qu’il le conduirait au paradis (la demeure de Dieu et des justes) le jour même (Lu 23.43). Sa parabole de l’homme riche et de Lazare (Lu 16.19-31) enseigne que les morts ne sont jamais inconscients de ce qui leur arrive. Apocalypse 6.9-11 décrit les martyrs de la Tribulation comme étant dans la présence divine et capables de plaider avec le Seigneur pour qu’il les venge de leurs meurtriers.

La prière confiante d’Étienne est exaucée. Au moment de sa mort, il est aussitôt conduit en présence du Seigneur, qu’il a si fidèlement servi.


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur