La nature de l’expiation (Louis Berkhof)
On dit souvent que l’expiation a servi principalement, sinon exclusivement, à influencer le pécheur, à éveiller la repentance dans son cœur, et donc à le ramener à Dieu. Toutefois, cette idée est manifestement erronée, car si une personne en offense une autre, la réparation ne s’adresse pas à l’offenseur, mais à la partie lésée. Cela signifie que l’objectif principal de l’expiation fut de réconcilier Dieu avec le pécheur. La réconciliation de celui-ci avec Dieu peut être considérée comme son objectif secondaire.
Ce fut une expiation substitutive (ou vicariale)
Dieu aurait pu exiger du pécheur une expiation personnelle, mais celui-ci n’aurait pas été en mesure de la faire. Compte tenu de ce fait, Dieu a gracieusement ordonné que le Christ prenne la place de l’homme comme son vicaire ou son substitut. Comme notre vicaire, le Christ a expié le péché de l’humanité en subissant la condamnation du péché et en satisfaisant aux exigences de la loi et il a donc été à l’origine d’une rédemption éternelle pour l’homme. C’est pour cette raison que nous parlons d’une expiation substitutive. Dans ce cas, la partie lésée, le Christ, a elle-même pris des dispositions pour l’expiation. Les sacrifices de l’Ancien Testament préfiguraient l’œuvre expiatoire du Christ (Lé 1.4 ; 4.20,31,35 ; 5.10,16 ; 6.7 ; 17.11). Nous apprenons que nos péchés sont retombés sur le Christ (És 53.6). Il les a portés (Jn 1.29 ; Hé 9.28) et a livré sa vie pour les pécheurs (Mc 10.45 ; Ga 1.4 ; 1 Pi 3.18).
Elle comprenait l’obéissance passive et active du Christ
Il est d’usage de distinguer les deux obéissances du Christ. Son obéissance active consiste en tout ce qu’il a fait pour respecter la loi en faveur des pécheurs, comme condition pour l’obtention de la vie éternelle. Son obéissance passive englobe tout ce qu’il a souffert en payant la pénalité liée au péché et en acquittant la dette de son peuple. Néanmoins, bien que nous distinguions les deux, nous ne devons jamais les séparer. Le Christ fut autant actif dans ses souffrances que passif dans sa soumission à la loi. L’Écriture nous enseigne qu’il a payé la pénalité de la loi (És 53.8 ; Ro 4.25 ; Ga 3.13 ; 1 Pi 2.24) et a mérité la vie éternelle pour le pécheur (Ro 8.4 ; 10.4 ; 2 Co 5.21 ; Ga 4.4-7).
Cet article est tiré du livre : Précis de doctrine chrétienne de Louis Berkhof