La nécessité de la repentance (John Colquhoun)

La repentance est une condition indispensable pour l’homme pécheur s’il ne veut pas périr. S’il persiste dans l’impénitence, il agit de la façon la plus injuste et déraisonnable. Dieu lui-même exige de lui qu’il se repente. La repentance est nécessaire et indispensable pour les principales raisons suivantes.

Les raisons pour lesquelles la repentance est nécessaire et indispensable pour l’homme pécheur

1. Le Seigneur l’exige de façon péremptoire dans sa sainte loi

Le premier commandement de la loi de Dieu l’exige. L’Ancien et le Nouveau Testaments l’ordonnent expressément tous deux. 

« Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Revenez, et détournez-vous de vos idoles, détournez les regards de toutes vos abominations ! » (Ézéchiel 14:6) 

Dieu ordonne maintenant à tous les hommes en tous lieux de se repentir (Actes 17:30).2 La repentance est donc un devoir dont personne ne peut s’exempter ou se dispenser pour quelque raison que ce soit. Nous sommes tous tenus de l’exercer par obéissance au commandement divin. Les prophètes d’autrefois et Jean-Baptiste, ainsi que le Seigneur Jésus lui-même et ses apôtres l’ont souvent rappelé.

2. C’est une exigence indispensable car tous ont péché

Tous les êtres humains sont pécheurs et ont donc besoin de se repentir. Le pécheur ne peut être délivré de l’amour, de la puissance et de la pratique du péché autrement qu’en recevant la capacité de s’en repentir. Il ne peut offrir au Seigneur un service acceptable s’il ne se détourne pas de toute iniquité pour aller vers lui. Sa communion avec lui est proportionnelle à sa repentance. En tant qu’alliance fondée sur les œuvres, la loi condamne tout homme pécheur parce qu’il lui est assujetti. Elle ne peut justifier aucun de ceux qui l’ont enfreinte, même sur un point minime.

Le nombre incalculable des transgressions du pécheur n’ajoute certes rien à la certitude de sa condamnation, mais il en multiplie la sévérité. Cette multiplicité devrait par conséquent inciter à une repentance plus profonde. Si un homme avait obéi parfaitement à toute la loi sauf sur un seul détail, il aurait, lui aussi, besoin de se repentir s’il voulait être sauvé. La repentance est donc encore plus nécessaire pour le pécheur dont les iniquités sont plus nombreuses que le sable des plages !

3. Tous les descendants d’Adam se sont détruits par le péché

« Ce qui cause ta ruine, Israël, c’est que tu as été contre moi » ; « Israël, reviens à l’Éternel, ton Dieu, car tu es tombé par ton iniquité » (Osée 13:9 ; 14:1). Une terrible malédiction frappe le pécheur impénitent pour sa violation de la loi. « La colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36). La mort dans toute son étendue le suit de près. La destruction éternelle l’attend. La condamnation le menace depuis longtemps et sa ruine ne sommeille pas (2 Pierre 2:3). Le Dieu grand et redoutable, qu’il a offensé maintes fois et de plusieurs manières, est à la fois témoin et juge de tous ses méfaits avant d’en exécuter le châtiment.

Cet homme pécheur ne peut cacher la moindre de ses transgressions au regard d’un Dieu omniscient. Il ne peut tenir devant son pouvoir infini ni supporter son ardente indignation. Aura-t-il les mains assez fortes et le cœur assez solide quand la sentence résonnera à ses oreilles : 

« Retirez–vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25:41) ? 

Ce sont pourtant des paroles sûres : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » S’il ne se repent pas, la perte de cet homme pécheur est inévitable et éternelle, en exécution d’une sentence infinie et terrifiante au-delà de toute imagination. Par la dureté de son cœur impénitent, il s’amasse un trésor de colère pour le jour de la colère (Romains 2:5). 

Ah, homme pécheur qui vous sentez en sécurité, vous vous êtes éloigné du Seigneur, puis vous avez pris l’engagement de revenir à lui par la repentance. Mais si vous ne le faites pas, cette promesse sera irrémédiablement perdue. Comment pourrez-vous supporter pendant toute l’éternité la vengeance toute-puissante, exécutée par une colère sans bornes, non seulement de Dieu, mais également de l’Agneau (Ésaïe 33:14) ? Aujourd’hui, Dieu vous lance un appel chargé de grâce et de compassion : 

« Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine » (Ézéchiel 18:30). 

4. Dieu s’est engagé à exécuter la sentence ultime sur l’impénitent

« Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également », affirme le Seigneur Jésus (Luc 13:5). Sans une vraie repentance, le salut est impossible et la perdition inévitable.

« Dieu est un juste juge, Dieu s’irrite en tout temps. Si le méchant ne se convertit pas, il aiguise son glaive, il bande son arc, et il vise » (Psaume 7:11,12 ; 9:17).

« Ce qu’il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu’il a déclaré, ne l’exécutera-t-il pas ? » (Nombres 23:19)

Si le pécheur ne se détourne pas de son péché par une repentance sincère, Dieu engage sa propre fidélité en disant qu’il le fera périr. Cet homme n’a pas d’autre alternative que de se tourner vers le Seigneur ou d’être consumé dans le feu de son ardente indignation. 

Le pécheur impénitent serait heureux si ses transgressions ne l’accompagnaient pas dans la tombe, mais elles reposeront avec lui dans la poussière (Job 20:11). Il serait heureux si elles reposaient simplement dans la mort sans plus jamais paraître. Mais Dieu a déclaré qu’il « amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché » (Ecclésiaste 12:16). On ne peut rien cacher au regard du Juge omniscient, à qui il est impossible d’oublier la plus petite offense commise contre sa glorieuse majesté.

Comme Dieu est véridique et ne peut mentir, le pécheur impénitent passera l’éternité « dans l’étang de feu et de soufre ». La fumée de son « tourment monte aux siècles des siècles » (Apocalypse 14:11). Si les mots ont un sens, si l’idée de tourments éternels peut s’exprimer en langage humain, alors les méchants « iront au châtiment éternel » (Matthieu 25:46). « Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre » (Psaume 50:22).

5. La sentence terrible de la loi enfreinte est parfaitement juste et raisonnable

Tout péché est un mal objectif infini parce qu’il est commis contre la majesté infinie. Et tout mal moral infini mérite à juste titre un châtiment infini. Une créature finie ne peut subir un châtiment d’ampleur infinie que pendant une durée éternelle. Il est donc juste et logique qu’une sanction éternelle frappe le pécheur impénitent. La décision de Dieu d’imposer sa sanction sur un tel pécheur est des plus équitables et raisonnables. De plus, tout pécheur qui persiste dans son impénitence condamne Dieu en s’excusant lui-même. « Anéantiras-tu jusqu’à ma justice ? Me condamneras-tu pour te donner droit ? », demande Dieu à Job (40:3). 

En transgressant la loi de Dieu, l’homme pécheur ne la déclare-t-il pas trop stricte ? S’il dit l’avoir transgressée par inadvertance, pourquoi ne s’en repent-il pas ? Sa résolution de persévérer dans la voie du péché est une censure implicite de la loi de Dieu qu’il considère comme incompatible avec son bonheur. C’est aussi une censure injurieuse de la justice divine quand elle condamne les pécheurs à un châtiment éternel. Or, si le Seigneur sauvait ce pécheur, il donnerait l’impression de plaider coupable de ce que celui-ci l’accuse.

Tout espoir de salut que le pécheur nourrit malgré son refus de se repentir découle de l’idée blasphématoire que Dieu acceptera de se déshonorer pour faire grâce à un rebelle impénitent. À moins de dire avec Daniel, avec une vraie repentance de cœur, « à toi, Seigneur, est la justice, et à nous la confusion de face… à cause des infidélités dont ils se sont rendus coupables envers toi » (Daniel 9:7), le pécheur doit être mis à mort car il bafoue l’honneur de la loi et la justice de Dieu. Rien n’est plus équitable, rien n’est plus raisonnable.

6. C’est une preuve dans le cœur de la foi qui sauve et justifie

L’exercice de la repentance biblique est l’un des fruits (et donc l’une des preuves) de la foi qui purifie le cœur et agit par la charité. Bien que les principes de la foi et de la repentance soient implantés dans l’âme simultanément au moment de la régénération, l’exercice de la foi précède celui de la repentance selon l’ordre de la nature. « Ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui » (Zacharie 12:10). Il est vrai que seul le pécheur repentant commence par exercer la foi qui sauve ; il possède dans son cœur le principe de la repentance authentique ainsi que celui de la foi salvatrice. 

Il n’empêche que l’exercice de cette confiance totale dans la miséricorde rédemptrice, précède celui de la repentance spirituelle que Dieu accepte par Jésus-Christ. Cette dernière est l’un des fruits et des preuves produits par la première ; elle est donc nécessaire en tant que telle. Son exercice suit toujours la mise en œuvre de la vraie foi.

7. C’est un moyen d’obtenir la consolation et la preuve d’avoir reçu le pardon

La foi qui sauve, dont procède la vraie repentance, scelle en premier lieu notre union avec Christ, en qui seul se trouve la justification. L’exercice de la repentance n’est pas, dans l’ordre de la nature, antérieur au pardon du péché dans la justification. Il est néanmoins la condition indispensable pour en obtenir les bienfaits. Il sert également de preuve que l’individu a reçu le pardon de ses péchés. Si l’homme ne se repent pas selon Dieu, ses déclarations de posséder la foi et la justification sont vaines. Il lui est impossible de posséder un vrai sentiment ou une connaissance réelle du pardon de ses péchés, ainsi qu’une preuve certaine de sa justification.

« Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles » ;

« Afin que tu te souviennes du passé et que tu rougisses, afin que tu n’ouvres plus la bouche et que tu sois confuse, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l’Éternel » (Ézéchiel 36:25 ; 16:63).

8. La repentance permet de recevoir le pardon paternel de Dieu 

Nous ne parlons pas ici du pardon de tout péché, qui est un élément de la justification, mais de celui que le Père accorde à son enfant qui pèche journellement contre lui. Ce pardon le délivre de la culpabilité correspondante qui l’expose aux effets du mécontentement paternel. Il lui faut exercer souvent la repentance ainsi que la foi pour recevoir ce pardon et l’anticiper. En raison de sa nature pécheresse, le croyant se rend plusieurs fois coupable de péché au cours d’une journée. Il lui faut alors exercer autant de fois la repentance et la foi pour que son péché soit ôté.

Même si la foi et la repentance ne donnent pas le moindre droit à la délivrance de cette culpabilité, leur exercice fréquent en est un moyen nécessaire. En ne les pratiquant pas chaque jour, le vrai chrétien laisse cette culpabilité s’amonceler sur ses épaules et s’expose à certains des effets épouvantables du déplaisir de son Père céleste. Voilà pourquoi l’Éternel invite son peuple d’autrefois :

« Reviens, infidèle Israël ! … Je ne jetterai pas sur vous un regard sévère ; car je suis miséricordieux, dit l’Éternel, je ne garde pas ma colère à toujours. Reconnais seulement ton iniquité, reconnais que tu as été infidèle à l’Éternel, ton Dieu » (Jérémie 3:12,13).

De son côté, l’apôtre Jean déclare :

« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). 

9. Elle exprime la gratitude du croyant pour les bénédictions spirituelles et les biens matériels accordés

Le péché prive de toutes bénédictions, aussi bien spirituelles que temporelles. Le Seigneur comble pourtant chaque jour ses enfants de ses bienfaits. Ses compassions, et la manière dont il en fait profiter son peuple sont des raisons puissantes pour exercer chaque jour une vraie repentance. L’apôtre Paul demande :

« Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? » (Romains 2:4) 

Les nombreuses faveurs que Dieu octroie aux impies les poussent par sa grâce à se tourner vers lui dans l’amour et l’obéissance. 

Celles qu’il accorde journellement aux croyants ont tendance à faire naître dans leur cœur une tristesse et une contrition sincères à cause de leurs péchés innombrables contre lui. Tout vrai croyant est reconnaissant au Seigneur pour les dons de sa bienveillance et surtout pour les bénédictions de sa grâce. Sa gratitude sert de mesure à l’exercice de cette repentance qui découle de la foi rendue agissante par l’amour.

10. C’est un élément essentiel du salut acquis par le Seigneur pour son peuple

Loin d’être une condition dont dépend le salut, la repentance est un élément du salut complet que Dieu accorde gratuitement à des pécheurs totalement indignes. Elle est un ingrédient essentiel du salut éternel qui sauvera Israël au jour du Seigneur Jésus ; elle est également le moyen désigné par Dieu pour amener ce salut à la perfection. Elle est un constituant nécessaire de la vraie sainteté dans son commencement et son développement dans l’âme et, par conséquent, un moyen pour l’amener à sa perfection. C’est pourquoi on l’appelle la « repentance à salut dont on ne se repent jamais » pour la vie (2 Corinthiens 7:10 ; Actes 11:18).

Sans cette repentance qui appartient au procédé qui délivre de la puissance et de la pratique du péché, nul ne verra le Seigneur (Hébreux 12:14). Il est en effet absolument impossible de mourir au péché sans posséder un vrai sentiment de péché, c’est-à-dire la tristesse selon Dieu qu’il entraîne, ainsi que la haine et le dégoût de soi qu’il provoque. Il est également impossible de vivre selon la justice autrement qu’en se détournant sincèrement de l’amour et de la pratique de toute iniquité pour se tourner vers l’amour et la pratique de la sainteté en toute chose.

Sans repentance, l’être humain n’a donc aucune preuve certaine de sa régénération ni de sa sanctification. Tout croyant l’exerce journellement à la mesure de sa croissance. Il ne le fait pas pour acquérir le moindre droit au salut mais parce qu’étant elle-même un élément du salut, la repentance prouve à la conscience que le salut est inexorablement en marche.


Cet article est tiré du livre : Qu’est-ce que la repentance selon la Bible ? de John Colquhoun