La nostalgie du repas du Seigneur (Tiago Santos)

Ce dimanche serait le jour où de nombreuses églises célèbreraient le repas du Seigneur.

La Cène est une ancienne pratique de l’Église chrétienne. Ordonnée par le Seigneur Jésus lui-même à ses disciples, elle a été observée par les chrétiens depuis les premiers jours du christianisme. Elle est un acte public d’adoration de Dieu, ainsi qu’une expression de la foi chrétienne et de l’unité du corps de l’Église avec Jésus-Christ. La Cène est un drame commémoratif qui, à travers les éléments du pain et du fruit de la vigne, symbolise le corps et le sang de Jésus. Celle-ci représente l’union de l’Église avec Christ, mort et ressuscité, et le lien d’alliance entre Dieu et le peuple, par la foi en Christ. Son rite est simple, mais plein de sens et, depuis plus de 2000 ans, il est une marque profonde de la spiritualité du peuple de Dieu.

La vraie communion chrétienne

En ces jours de distanciation sociale et devant l’impossibilité de se réunir pour le culte, les églises ne peuvent pas exprimer de manière adéquate certains des aspects fondamentaux présents dans la Cène, qui est sa qualité d’alliance, corporative et publique. C’est pourquoi les églises ne devraient pas organiser la Cène et devraient attendre de pouvoir se réunir à nouveau à cette fin.

Cependant, si le peuple de Dieu ne peut pas encore profiter de ce moment très spécial, cela ne signifie pas qu’il ne peut pas jouir d’une communion pleine, vraie et profonde ensemble et avec Dieu. La communion des vrais croyants en Jésus est toujours vivante et réelle, même si le culte public n’a pas lieu. Car, dans la foi en Christ, le peuple de Dieu communie avec l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix, ayant été appelé dans une seule espérance et il est sous le gouvernement et la garde du seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, agit à travers tous et habite en tous (Ép 4.1-6). Concernant l’importance et l’étendue de la communion chrétienne, le révérend Heber Campos Júnior a produit une réflexion touchante et instructive intitulée « En temps de pandémie, qu’en est-il de la communion fraternelle ? », publiée sur le site de la « Coalition pour l’Évangile ».

Nous prendrons la Cène à nouveau

Dans sa bonne et sainte providence, Dieu a permis cette distance en ce qui a trait au culte. Ceci nous appelle à renouveler notre perception de la valeur des choses essentielles, comme la fraction du pain, la prise de la coupe, le chant de la congrégation et la communion vécue grâce au culte avec des frères et sœurs qui partagent la même foi. Le désir de se rassembler pour le culte et le repas du Seigneur peut être un encouragement fort de Dieu pour son peuple à se joindre à cette expérience si commune et en même temps si nécessaire pour la vie chrétienne.

L’Église devrait plutôt se lamenter d’être éloignée du culte et de la Cène, et devrait persévérer dans la prière, en demandant à Dieu d’abréger ces jours, mais surtout, devrait renouveler son espoir et sa foi dans la promesse de Jésus qu’un jour nous prendrons cette Cène en sa présence. Après tout, que le jour des noces de l’agneau de Dieu avec son épouse, l’Église, soit la plus grande aspiration de son peuple et sa plus grande source de joie.